BMW : le Brexit coûterait près de 11 Mds € au secteur auto

Une situation difficilement gérable, à moins que le commerce transfrontalier ne reste libre de droits de douane et non soumis aux contraintes administratives jugées pour le moins bureaucratiques. 

Un budget colossal nécessaire pour se préparer au Brexit

BMW a dépensé cette année un « faible » million d’euros à deux chiffres pour se préparer au Brexit, a déclaré Nicolas Peter aux journalistes lors d’une table ronde virtuelle jeudi.

Or, rappelle le Directeur Financier de BMW, l’association de l’industrie automobile ACEA a estimé que cela pourrait coûter aux constructeurs automobiles et aux fournisseurs de 10 à 11 milliards d’euros ».

BMW plaide  pour un commerce sans droits de douane et un sytème fluide

«Nous avons besoin d’un commerce sans droits de douane » a par ailleurs prôné le dirigeant. Ajoutant que même si cela était le cas (ce qui semble néanmoins difficile à voir concrétisé à court terme), le système devait être transparent pour le secteur.

« Nous avons un système de fabrication juste à temps, donc le traitement administratif à la douane doit être efficace » a-t-il poursuivi.

Emissions polluantes : BMW plaide pour des exigences similaires à celles de l’UE

Nicolas Peter estime également que la Royaume-Uni devrait continuer à suivre le rythme des exigences d’émissions de l’Union européenne afin que les constructeurs automobiles puissent offrir les mêmes voitures sur tous les marchés européens. Une remarque pleine de sens … mais dont le sujet n’a été que peu abordé à l’heure actuelle, voire même pas du tout …

La forte demande de voitures électriques et hybrides a aidé BMW à rester en avance sur les objectifs de réduction des émissions de la flotte pour 2020, a tenu à préciser Nicolas Peter.

La Mini transférée aux Pays-Bas en cas de hard Brexit

En août 2019, BMW indiquait qu’il pourrait faire un pas de plus en dehors du Royaume-Uni en cas de hard Brexit.

En l’absence d’accord sur les modalités de sortie du pays de l’Union européenne, le constructeur allemand déclarait alors qu’il pourrait transférer un nouveau pan de sa production de son usine d’Oxford, où il assemble à l’heure actuelle des Mini. Leur assemblage pourrait être réalisé aux Pays-Bas.

Le président du directoire de BMW, Harald Krüger avait alors indiqué que des transferts de production de l’usine d’Oxford vers d’autres unités de production, notamment au Pays-Bas étaient envisagés. Affirmant que le constructeur était très « flexible », le dirigeant a déclaré que BMW pourrait « ajuster les volumes à Oxford et à Nedcar, aux Pays-Bas. »

L’hypothèse Pays-Bas envisagée depuis plusieurs mois pour la Mini

En octobre 2018, en marge du Paris Auto Show, Harald Krüger, alors PDG du groupe BMW, avait déclaré qu’une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne sans accord obligerait le groupe allemand à accroître la production dans l’usine néerlandaise de VDL Nedcar.

« J’ai dit à la Première ministre britannique Theresa May et à l’Union européenne que s’il y avait un Brexit sans accord, les deux côtés seraient perdants. Nous ne respecterons plus les accords commerciaux et nous serons obligés de construire la Mini aux Pays-Bas », avait alors affirmé Harald Krüger.

Si BMW produit actuellement la plupart de ses véhicules Mini dans l’usine de Cowley, près d’Oxford, une grande partie des composants sont en revanche importés des usines allemandes de BMW. Une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne sans accord aurait un impact sérieux.

Importance croissantes des Pays-Bas

BMW a également pris depuis quelques mois d’autres mesures moins médiatisées. Le constructeur allemand a ainsi commencé à faire de VDL Nedcar, sa base d’exportation pour les Mini. L’usine néerlandaise produit les Mini 3 portes et décapotables ainsi que le Countryman. La production de Mini croît régulièrement et les effectifs avec. Ceux-ci sont passés de 4 500 en 2017 à 7 200 en 2018. Tandis que les effectifs de l’usine de Cowley restaient stables.

À la question de savoir si un hard Brexit ferait des Pays-Bas le principal centre de production de Mini pour les marchés de l’Union européenne, M. Krüger avait répondu par l’affirmative.

L’emploi britannique impacté

L’emploi britannique pourrait être sérieusement menacé, alors que BMW emploie un peu plus de 4.500 personnes à Oxford, site où 234.501 Mini ont été assemblées en 2018.

Rappelons également qu’en raison des incertitudes liées à la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, BMW a annoncé en juillet 2019 avoir déplacé hors du territoire britannique une partie de sa production de moteurs.

L’usine britannique BMW de Hams Hall ne produit plus désormais de moteurs destinés à l’Afrique du Sud, ce qui constitue évidemment « une mauvaise nouvelle pour le Royaume-Uni », avait alors reconnu lui-même le directeur de la production de BMW.

Notre avis, par leblogauto.com

Alors que la date butoir du 31 décembre 2020 arrive à grands pas, la situation semble jour à jour un peu plus dantesque … et inextricable. Elle pourrait effectivement induire des charges colossales pour les constructeurs, déjà mis à mal par la crise sanitaire et le déclin de la demande.

Sources : BMW, Reuters

(9 commentaires)

  1. Ils ont voulu sortir qu’ils se mettent d’accord avec l’UE. Et vu le comportement inadmissible de la GB il serait tps de faire un hard brexit . Ça va vite rentré la GB plus conciliante.
    Ça devient vraiment insupportable de voir la GB se moquer de l’UE et l’UE de se laisser faire.

    1. Tout comme, vu de l’extérieur de l’ Europe communautaire, il est insupportable de la voir se moquer d’autres pays européens (Suisse par exemple) et plier devant Chine, Russie ou USA…

    2. Si ce n’est pas un hard brexit, c’est donc qu’ils obtiendraient le beurre et le sourire du beurre. l’Europe par contre ne bénéficierait plus de l’argent de la crémière ?

      Le peuple avait choisi, qu’ils persistent ou que le peuple comprenne son erreur, mais ça….

  2. « BMW a dépensé cette année un « faible » million d’euros à deux chiffres pour se préparer au Brexit, a déclaré Nicolas Peter aux journalistes lors d’une table ronde virtuelle jeudi. »
    Je comprend ce que c’est une million à deux chiffres, même provenant de la perfide Albion ?

  3. Le brexit ne sera pas une catastrophe, et certainement pas la catastrophe annoncée. Quand au pognon que ça coûterait, personne ne le sait, pas plus que personne ne sait combien l’appartenance à l’UE coûte, mais certainement, « un pognon de dingue », tellement ça cube.
    On voit aussi, raconter des salades. Les usines qui s’arrêtent. Bien entendu, la chute du secteur industriel, c’est la faute du Brexit, mais pas du ralentissement global.
    Bien entendu, pas un mot sur la responsabilité allemande, qui est clairement établie : depuis le début du siècle, l’Allemagne n’a rien fait pour les autres économies de la zone euro et pas davantage pour la Grande Bretagne…
    L’Allemagne s’est servie et s’est goinfrée. Et meurt d’embonpoint.

    1. Certes, « appartenir à l’Europe » cela a un coût, mais cela a aussi des avantages, des « gains ». L’Europe donne autant qu’elle demande. Et ça, la GB va l’apprendre à s es dépend. Et d’autant plus facilement que le manque de gain d’appartenir à la CE va être remplacé par le coût du Brexit. Un coût qui n’est pas que pécuniaire (selon Bloomberg, le Brexit coûte déjà presque autant que 47 ans de participation à l’UE) mais aussi « humain » (cf. le nombre de pertes d’emplois depuis le Brexit, dû au Brexit. Citons par exemple les faillites de Monarch en Octobre 2018 responsable de 3000 chômeurs en plus ou de Carillion en janvier 2018 et 43.000 salariés sur le carreau). Il ne reste plus qu’à savoir comment la GB va gérer ça, mais avec le pas très compétent Boris Johnson à sa tête, cela va être compliqué

      1. A 4 tonnes équivalent pétrole par habitant, on a Macron, à 3 tonnes, le Brexit, à 2.5 Salvini, pour les dirigeants violents, c’est encore plus bas.
        Le Brexit n’est que la partie émergée de l’Iceberg, à savoir, la crise pétrolière en Europe en général, en Grande Bretagne en particulier.
        « En cas de « no deal » sur le Brexit, l’apocalypse n’aura pas lieu. » ( Le Monde ) Merde, pour une fois qu’on allait s’amuser…

      2. Un peu hors sujet là, je trouves, le coup des équivalent carbone. Pourquoi ne par parlé du coût syndical pendant qu’on y est 😉

        Quant aux articles prédictions des journaux, on en a eu beaucoup, de tout sens. Les points de vues les plus intéressants sont ceux de rapports d’autorités diverses. Et quand même chez certaines administrations britanniques, on a des doutes sur les conséquences du Brexit, le doute sur le « non conséquences » des pro Brexit est permis … justement

    2. Le brexit est déjà une catastrophe. Certaines grandes banques sont parties en Hollande, en Allemagne et en France et les constructeurs automobiles sont prêts à partir.
      Ils menacent les pêcheurs européens de leur interdire les eaux de la mer du nord si il n’y a pas de deal, sauf que 75% de ce que pêchent les pêcheurs anglais est exporté vers l’UE, donc ils y perdraient leur plus qu’ils y gagneraient.
      Contrairement à ce qu’ils veulent nous faire croire, la GB est plus dépendante de l’Europe que l’inverse.
      Bojo cache son incompétence et ses très mauvais sondages d’opinion derrière des effets d’annonces, à la méthode Trump.
      Mais sans accord, avec le coût du covid, ils courrent à la catastrophe.
      Les agriculteurs anglais s’en rendront vite compte, comme sont entrain de le faire leurs collègues américains.

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