BMW 3.0 CSL : feu d’artifice du cinquantenaire Motorsport

La Batmobile terreur des circuits dans les années 70

Petit rappel historique : la BMW 3.0 CSL d’origine, apparue en 1971, était une version allégée du coupé 3.0 CS/CSi, conçue pour la compétition. Mise au point comme voiture d’homologation pour le championnat allemand des voitures de tourisme, elle est l’œuvre d’une division spéciale au sein de BMW AG, une division qui deviendra en 1972 le fameux département Motorsport Gmbh. La troisième phase de la BMW 3.0 CSL, étrennée en 1975, est motorisée par un nouveau moteur de 3 153 cm³ de 206 chevaux. En compétition, la 3.0 CSL remporte au final 6 titres européens de tourisme entre 1973 et 1979.

La 3.0 CSL est donc considérée par de nombreux fans de la marque comme la première BMW « M », bien qu’elle n’en porte pas le badge. En complément du spoiler avant avec son entrée d’air caractéristique et de l’aileron arrière, les CSL de l’époque pouvaient recevoir un kit « compétition » comprenant un aileron de toit et un aileron de coffre volumineux tous deux destinés à ajouter de l’appui aérodynamique. Des attributs si peu courants qu’ils valurent à la CSL le surnom de « Batmobile ». A noter qu’en raison des lois sur différents marchés, ils n’étaient pas montés en usine mais livré au client sous forme de kit, condition indispensable pour être homologués.

Un 6 cylindres record

Le coupé 3.0 CSL moderne est équipé du moteur six cylindres le plus puissant de l’histoire de BMW, délivrant 560 chevaux couplés à une boîte de vitesses manuelle. Comme on pouvait s’y attendre, le modèle suit le thème de la magnifique BMW 3.0 CSL Hommage Concept 2015, bien que le design ait été atténué pour la production tout en conservant les points forts de la M4.

La puissance représente une augmentation de 10 chevaux par rapport à la M4 CSL, mais une baisse significative du couple de 100 Nm en raison des restrictions de la boîte de vitesses manuelle. La puissance est transmise à l’essieu arrière exclusivement via une boîte de vitesses manuelle à six rapports à l’aide du différentiel Active M. Le châssis a également été réglé avec la suspension adaptative M et les freins carbone-céramique standard M représentant les dernières avancées de la technologie BMW.

Honorant le badge « Coupé, Sport, Leichtbau » (Coupé, Sport, Léger), la 3.0 CSL est plus légère que n’importe quelle variante du M4 sur lequel il est basé. BMW a annoncé un rapport poids/puissance de 2,9 kg par cheval vapeur, ce qui se traduit par un poids de 1 624 kg. C’est seulement 1 kg de moins que le M4 CSL automatique, ou 111 kg de moins que le M4 Competition. BMW ne nous a pas fourni les chiffres de performance bien que nous nous attendions à ce que le 3.0 CSL soit plus rapide que le M4 ordinaire et un peu plus lent que le M4 CSL en raison de la boîte de vitesses manuelle.

Un kit qui ne passe pas inaperçu

BMW nous a habitués ces dernières années à un design provocant et clivant, qu’il s’agisse de la grosse calandre hypertrophiée de la M4 ou du délire anguleux et démesuré du SUV XM. Ici, l’hommage reste cohérent. Les phares teintés de jaune et les feux arrière laser proviennent de la M4 CSL, mais ils ont un aspect différent, étant partiellement recouverts par les ailes avant et arrière bombées emblématiques. La calandre controversée de la nouvelle M3/M4 a disparu, remplacée par des haricots certes imposants mais finis en aluminium, même si l’on ne retrouve pas la gueule phénomènale de la CSL d’époque avec son faciès de requin. Il y a également une utilisation intensive de composants en plastique renforcé de fibres de carbone (CFRP) sur toutes les sections de la carrosserie, tandis que le silencieux arrière est en titane.

Le grand aileron arrière et le becquet supplémentaire monté sur le toit rappellent tous deux la « Batmobile » E9 3.0 CSL. Les concepteurs de BMW ont également ajouté un pli Hofmeister plus prononcé. La belle livrée de course avec des graphismes BMW M sur la couleur blanc alpin nécessite un processus de peinture spécial ajoutant 6 700 séquence de travail manuel supplémentaires en production. Enfin, les jantes en alliage à finition dorée contrastante qui mesurent 20 pouces à l’avant et 21 pouces à l’arrière sont chaussées de caoutchouc Michelin sur mesure.

L’intérieur est dérivé du M3/M4 mais ici il est baigné d’une sellerie en Alcantara noir et d’accents en fibre de carbone au fini mat. La banquette arrière a disparu, remplacée par un coffre de rangement avec un espace dédié pour deux casques. Les sièges baquets complets M Carbon de série portent l’emblème 3.0 CSL gravé sur des plaques d’aluminium sous les inserts d’appuie-tête, tandis que la numérotation de chaque unité est visible sur le tableau de bord. Pour des raisons d’économie de poids, BMW a réduit l’isolation acoustique et ajouté des garnitures en CFRP dans les panneaux de porte, bien que le cockpit numérique soit conservé. Une autre touche spéciale est le pommeau de levier de vitesse blanc à saveur rétro de la boîte de vitesses manuelle.

La production complète de 50 véhicules de la BMW 3.0 CSL prendra environ trois mois. Le prix du modèle spécial n’a pas été divulgué, mais à en juger par le temps et les efforts requis pour que chacun quitte l’usine, les tarifs et l’exclusivité pourraient lui valoir de nouveaux records et un gris chiffre à 6 numéros.

 

(7 commentaires)

  1. Je dis bravo, car ils ont réussi à rendre l’avant encore plus moche, alors que je pensais pas ça possible, c’est con car en gardant l’habituel auquel on à commencé à…s’habituer, ça aurait été pas si mal

  2. Partout d’où on la voit cette voiture est incroyablement : l’arrière de 3/4 (photo 18) me fait littéralement chavirer. Ca c’est de la bête de course !
    On parle de 750 000€ (ouf !!!). Un patronyme plus que légendaire, un moteur 6cylindres fabuleux, et toute l’ingénierie de BMW M, le prix est en rapport forcément, d’autant que 50 unités c’est peu, très peu. BMW fait comme Porsche sauf que des 911 spéciales il y en a eu plein ce qui n’est pas le cas de BMW.

  3. CSL c’est pas pour une version allégée normalement? Parce qu’on est à plus de 1600 kg le bestiaux là quand même.

  4. Waouw, il faut presque un an pour faire la peinture (6 700 heures)…ils ne vont pas en sortir beaucoup en trois mois. Coquille à corriger svp. 😉

  5. C’est pas une voiture de passionnés, c’est un placement. Elles sont déjà toutes vendues et ne rouleront probablement jamais.
    Ça ne me chagrine pas, les élargisseurs d’ailes sont mal intégrés, il y a des « détails qui tuent » jusqu’à l’indigestion, plus d’une tonne six, c’est du foutage de gueule, bref, aucun intérêt pour le fan de voiture de sport, riche ou non.

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