Selon les chiffres de l’ONISR (Observatoire national interministériel de la sécurité routière) 212 personnes sont mortes sur les routes de France métropolitaine en février 2022. En février 2021, elles étaient 176, soit 36 tués de plus ou +20,4%. Comme au mois de janvier, si on compare par rapport à la dernière année pré-covid, à savoir 2019, on reste tout de même sur une baisse (42 tués de moins soit -17 % par rapport à février 2019). C’est en fait l’essentiel vu que 2020 et 2021 seront considérées comme des aberrations statistiques.
Du côté des autres indicateurs, le nombre d’accidents corporels enregistrés par les forces de l’ordre (*) est de 3 694 en février 2022. C’est 555 accidents corporels de plus qu’en février 2021. Là encore, c’est inférieur au résultat du mois de février 2019 : 4 082 accidents, soit 388 de moins et une diminution de 10 %.
Un trafic revenu à la normale
Enfin, 4 550 personnes ont été blessées en février 2022. C’est supérieur de +18 % par rapport à février 2021. Encore une fois, c’est tout de même inférieur de -9 % par rapport à février 2019.
Selon le dataviz trafic du Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement), le trafic routier a été plus important de 10% par rapport à 2021. Cela traduit la reprise quasi totale de l’activité et on retrouve les niveaux de 2019. Cela confirme tout de même que comparée à 2019, l’année 2022 comment « bien ».
Si toutes les catégories voient leurs chiffres de tués augmenter, celle des automobilistes reprend très fortement depuis son plus bas de mars-avril 2020. Il faut dire que le confinement avait considérablement réduit le trafic automobile. Toutefois, cela reste en baisse de 8% par rapport à 2019.
Attention aux cyclistes !
Les cyclistes eux voient leurs tués augmenter fortement en pourcentage, même si cela reste des volumes très faibles. Les cyclistes paient là à la fois une pratique qui augmentent (le fameux « vélotaf »), mais aussi un trafic routier revenu à la normale, des infrastructures pas forcément adaptées, et des usagers motorisés qui respectent rarement les distances minimales de dépassement.
Pour rappel, c’est 1 m minimum en ville et 1,5 m hors agglomération. Les « tourne-à-droite » sont aussi un piège mortel pour les cyclistes quand la voiture, le bus ou le camion ne font pas attention à ce qui est sur leur droite. En termes de blessés aussi les cyclistes paient un lourd tribut avec +16% sur les 12 derniers mois. Les EDPm (engins de déplacement personnel motorisés) également, avec, là aussi, une pratique qui explose.
(*) Certains accidents corporels ne sont pas constatés par les Forces de l’Ordre si les victimes ou les témoins n’appellent pas les FdO.
« Les cyclistes paient là à la fois une pratique qui augmentent (le fameux « vélotaf »), mais aussi un trafic routier revenu à la normale »
C’est bien le problème : http://webissimo.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/Rapport_de_recherche_Frederic_Heran_Velo_et_politique_globale_de_deplacements_durables_cle18c7ab.pdf
p 93 « Comme partout dans le monde, c’est la modération de la circulation automobile qui a été le principal stimulant de la relance du vélo et non les aménagements cyclables qui ne jouent qu’un rôle de soutien, certes non négligeable, mais jamais décisif ».
Cela tombe bien pour réduire la pollution dans les villes, il faut réduire drastiquement la circulation automobile. Idem pour atteindre la neutralité carbone.
« Au quotidien, prenez les transports en commun #SeDéplacerMoinsPolluer »
« Pour les trajets courts, privilégiez la marche ou le vélo #SeDéplacerMoinsPolluer »
Tout le monde n’a pas envie d’aller travailler en vélo. Avant le télétravail pour moi c’était costume de ville avec cravate – y compris chaussures ad hoc mais vous imaginez un seul instant arriver tout transpirant au boulot comme ça ?
Le vélo c’est pour ceux qui n’ont pas trop de contraintes et qui habitent des zones urbaines plates. Il faut des pistes cyclables à part, pourquoi pas réserver des rues au vélo. Il faut surtout faire de meilleurs transports en commun, tout lme monde n’habite pas Paris intra muros
J’ai eu l’occasion d’aborder le sujet avec un gendarme, qui m’a révélé quelque chose de surprenant : un papy a succombé à une crise cardiaque au volant de son tracteur alors qu’il s’apprêtait à sortir de son champ. Il a été enregistré comme décédé suite à un accident de la circulation.
Il m’a cité quelques cas particuliers qui sont enregistrés de la même façon.
Autre aberration, quand la cause d’un accident mortel n’est pas déterminée, la cause devient systématiquement… la vitesse !