Bilan Formule 1 saison 2003 : 2e partie, les « Bof » et les Flops

BOF

George Russell

L’anglais le reconnaît lui-même, cela a été l’une de ses pires saisons en F1. Après une campagne 2022 solide, où il s’était montré régulier aux avant-postes, vainqueur au Brésil et même globalement meilleur que Lewis Hamilton, Russell est rentré dans le rang. Avec seulement 2 podiums, mais aussi des performances en dents de scie, le jeune britannique est retombé dans l’ombre de son encombrant équipier et s’est beaucoup plaint à la radio. Compliqué…

Ferrari

La SF23 a été globalement une voiture trop typée, efficace sur un tour, mais très moyenne sur les relais de course et « mangeuse de pneus », ce qui n’a pas permis de convertir les bonnes qualifications, exception faite de Singapour. En difficulté sur les circuits avec des virages rapides ou par fortes chaleurs, la Ferrari a bien marché sur les tracés urbains et les circuits de vitesse comme Monza. La fiabilité a encore joué des tours, surtout pour Leclerc, sans parler de stratégies encore trop souvent approximatives, quand ce n’est pas carrément les pilotes, surtout Sainz, qui avisent ! Fred Vasseur a besoin de temps, n’étant arrivé qu’en début de saison. La restructuration se poursuit. Bref, la fin de saison est plutôt rassurante, mais il y a encore du boulot pour rattraper Red Bull !

 

FLOP

Alpine

L’A523 a été une voiture ratée, étonnamment très aléatoire dans ses performances. Mauvaise sur un tour, elle n’a souvent pas permis à ses deux pilotes de bien se qualifier, les condamnant à des courses dans le ventre mou. Quelques fulgurances, notamment dans des conditions pluvieuses, qui compensaient sans nul doute le manque de puissance du V6 Renault, décidément un leit-motiv depuis 2014. La fiabilité n’a pas été non plus au rendez-vous, ce qui fait tâche pour une écurie constructeur. L’équipe a connu ue énième révolution de palais, avec les départs en cascade de Laurent Rossi, Otmar Sfaznauer et Alan Permane. Il faut maintenant de la stabilité et un cap, car tout déchirer et tout changer chaque année n’amènera rien de bon désormais.

Alfa Romeo et Bottas

Pour sa dernière saison, Alfa Romeo a fait de la figuration. C’est dire, on retiendra davantage les jolies livrées proposées à Las Vegas ou pour les 100 ans du Qaudrifoglio à Monza que des résultats en piste. Les améliorations n’ont pas été suffisantes, ou pas exploitées comme espérées. Au même titre que Haas, il y a eu de rares petites fulgurances (belle remontée au Qatar) mais sinon la C43 n’a jamais existé. Il valait mieux arrêter le massacre, le nom et l’histoire d’Alfa Romeo valent mieux que cette mascarade. Quant à Valtteri Bottas, il amuse le paddock et s’est fabriqué une « cool atittude » sympathique, mais ça ne ramène pas des points. Assez transparent.

Haas et Magnussen

Pas catastrophiques en qualifications, les Haas n’arrivaient pas à gérer les pneumatiques. La dégradation était trop forte pour tenir le rythme en course et marquer plus de points. L’écurie est en mode survie et là aussi fait plus parler d’elle avec sa mascotte Guenther Steiner, qui a sorti son live et cabotine pour le plus grand bonheur de drive to survive. Côté pilotes, Hulkenberg a plutôt dominé Magnussen qui a été vaincu en qualifications et en position en course.

Perez

Oui, c’est peut-être dur un flop pour un vice-champion, mais comme quoi, ça n’exclut pas d’avoir vécu une sale saison ! étonnant challenger de Verstappen jusqu’à Bakou, Sergio Perez a ensuite sombré. Pas aidé sans doute par une Red Bull développée et orientée pour les desiderata de son leader, Perez a connu de nombreuses qualifications ratées, ce qui l’obligeait souvent à des remontada deséspérées mais aussi à des frictions, des petits accrochages, des touchettes. Toujours aussi rugueux, il a montré une vraie fragilité mentale, pas aidé on plus par les saillies du Dr Marko, avec en point d’orgue son freinage optimiste à Mexico et son abandon prématuré. Ce n’est pas facile de cohabiter avec Verstappen, mais on aurait dû s’attendre à un niveau de performance plus proche du néerlandais.

De Vries, Sargeant

Si Oscar Piastri a été la révélation de l’année, il n’en a pas été de même pour les deux autres rookies, même si De Vries ne l’était pas tout à fait suite à sa pige de Monza en 2022. Le néerlandais n’a pas été dans le coup, certes pas aidé par une monoplace Alpha Tauri assez rétive, mais la comparaison de rythme avec Tsunoda a fait très mal. Ses sorties de piste à répétition n’ont pas aidé. Pareil pour l’américain Sargeant, qui n’a pas existé de l’année, même si les dernières courses n’ont pas été catastrophiques. Très loin d’Albon, ce qui peut se comprendre vu l’expérience du premier, Logan a surtout connu trop d’accidents et de sorties de route, détenant le triste record annuel du coût des dommages subis par pilote.

Stroll

Heureusement que le canadien a signé deux 5ème places honorables en fin de saison, ce qui lui permet de rester dans le top 10 du championnat. On s’y attendait, évidemment, mais l’écart a été abyssal avec Alonso. Toujours très irrégulier, jamais transcendant quand ça fonctionne bien, mais vraiment catastrophique quand ça ne fonctionne pas, Stroll n’est plus un débutant. Il en était à sa 7ème saison et n’a pas haussé son niveau de jeu. Pis, au-delà de quelques sorties de piste malencontreuses, dont un gros crash à Singapour, Stroll n’a fait que renforcer son étiquette de « fils à papa » capricieux avec ses réponses d’ado renfrogné devant les micros ou ses gestes d’humeur déplacés envers certains membres de son staff technique. Bon, il est temps de laisser sa chance à d’autres…

FIA et Liberty Media.

La FIA nous a encore offert son florilège de pénalités à géométrie variable et à la tête du client (Alpine et les pilotes français n’ont pas le même bénéfice du doute que Verstappen par exemple), de convocations « petit chef » ou de revirements malvenus (mention spéciale aux pénalités de temps post GP en Autriche !). Les secondes de pénalité sont devenues monnaie courante, et les pilotes le savent bien. Jamais on a entendu autant de complaintes à la radio pour essayer de faire infliger une sanction à un concurrent. Quant à Liberty Media, leur soif du show et du profit ne fait plus l’ombre d’un doute : Foire aux VIP, parades et mises en scène kitsch à Miami ou Las Vegas, courses sprint insignifiantes, calendrier à rallonge qui fait jaser. On ajoutera aussi la plaie de certains néo-fans « footix » rameutés par Netflix et incultes (je supporte Max parce qu’il gagne ouééé), avec des comportements de footeux qui sont en train de contaminer les tribunes de grands prix (altercations, sifflets, etc). Enfin, gros carton rouge aux équipes qui font tout pour dégoûter Andretti et jouent les picsous.

(3 commentaires)

  1. « Foire aux VIP, parades et mises en scène kitsch à Miami ou Las Vegas, courses sprint insignifiantes, calendrier à rallonge qui fait jaser. On ajoutera aussi la plaie de certains néo-fans « footix » rameutés par Netflix et incultes (je supporte Max parce qu’il gagne ouééé), avec des comportements de footeux qui sont en train de contaminer les tribunes de grands prix (altercations, sifflets, etc). »

    Complètement d’accord. Malheureusement, la F1 est face à un dilemme. Générer de plus en plus d’argent pour continuer à exister au risque de se détourner de ses racines. La F1 se porte bien et a assuré son avenir, mais est-elle encore la F1 ?

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