Bernard Darniche s’attaque au permis à point

En question, le permis à point, en vigueur depuis 1992 et qui, selon l’ancien pilote, qui pourrait amener d’ici 3 ou 4 ans 7 millions de personnes à perdre leur permis, ce qui en mettrait 5 millions au chômage. Autre statistique mise en valeur : en 2004, 9000 personnes ont été condamnées pour conduite sans permis, et pas moins de 33000 en 2005 (sources ministérielles). Explosion des attitudes contraires à la loi ou des contrôles?

Autour de la table, certains se réjouissent de l’installation des radars automatiques, comme le Colonel de Gendarmerie Bauquis, qui annonce que la France est citée en exemple à l’étranger grâce à la baisse de 30% du nombre des tués entre 2001 et 2006. Selon lui, elle est dûe aux cabines flashantes, « qui donnent tout leur sens au permis à point ». Voire. 2001 avait vu une baisse de l’accidentologie record, et ces délicats instruments n’existaient pas. Mais selon le militaire, ils ont eu un impact sur le comportement des automobilistes. D’ailleurs, il ajoute que la Hollande compte 6000 de ces radars, et l’Allemagne 8000. En étant perfide, on notera qu’il est logique que les forces de l’ordre les apprécient, puisqu’ils diminuent leur charge de travail…

Autre problème épineux, celui des profits engendrés par la sévérité accrue des contrôles : 380 millions d’Euros, selon Maître Eric de Caumont, également présent. Selon lui, le permis à point servirait plus à renflouer Bercy qu’à lutter contre les chauffards. Un point de vue certes excessif mais défendable : est-on un misérable tueur en puissance parce qu’on a roulé à 140 au lieu de 130 sur l’autoroute? Hervé Mariton, député UMP de la Drôme souligne en revanche le caractère pédagogique du permis à point, qui en outre, constitue une rente pour certains avocats.

L’Espagne, après de longues études, auxquelles les autorités françaises ont participé, vient à son tour d’adopter le permis à point. Mais grosse différence, les excès de vitesse de moins de 20 km/h n’écornent pas le capital. En tout cas, vu  l’explosion du nombres d’automobilistes conduisant sans permis (on parle de 10% au moins), il faudra bien trouver une solution : le no man’s land exponentiel créé pourrait radicaliser les comportements. L’exaspération liée à l’ambiance rigoriste sur les routes semble trouver ses limites : on a bien compris qu’on n’était plus là pour rigoler. Maintenant, on pourrait progressivement relâcher les rennes. Il n’est pas improbable que l’imminence de l’élection des élections présidentielles en soit le catalyseur.

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