Bentley Batur Mulliner : changement de style

Un W12 en fin de vie

A l’instar du W16 de Bugatti, le W12 de Bentley, qui a accompagné la marque depuis sa relance en 2002 avec la sortie de la Continental GT, est entré dans son « crépuscule », comme le dit la marque elle-même, préfigurant sa conversion progressive vers l’hybridation et l’électrique.

Le coupé Batur, produit à seulement 18 exemplaires à 1,94 million d’euros pièce, déjà tous réservés of course, embarque ainsi une version encore optimisée du W12 qui grimpe à 740 chevaux, ce qui en fait la Bentley la plus puissante de son histoire. L’ensemble du système d’échappement est en titane, tandis que les finitions sont imprimées en 3D en titane, ce qui constitue une première pour Bentley.

Un style plus agressif…mais moins original ?

Contrairement au roadster Bacalar qui reprenait encore les archétypes stylistiques de Bentley, la Batur, qui tient son nom d’un lac de l’île de Bali, est annonciatrice de ce que Bentley vend comme une « révolution stylistique », en tous cas une évolution significative qui apparaîtra sur les prochains modèles, symbolisant ainsi l’entrée dans une nouvelle ère du constructeur de luxe britannique.

« Le design d’une Bentley moderne doit toujours être puissant, inspirant et harmonieux. La forme doit être forte et musclée tout en restant gracieuse – il doit y avoir à la fois une fluidité élégante et de la musculature. Le terme que nous utilisons est la «position de la bête au repos» explique le chef designer Andreas Mindt, qui a travaillé auparavant pour VW et Audi, où il s’est penché sur l’E-tron, et ça se voit.

Le Batur doit ainsi faire penser à un lion prêt à bondir. L’avant est plus athlétique et tourne le dos aux optiques ronds classiques, pour se doter de phares plus effilés. La calandre, toujours large, prend davantage de relief avec un treillis alvéolaire, tandis que le spoiler prend une connotation nettement plus sportive avec de grandes ouies façon Audi. La calandre est ornée d’une matrice principale finie en Gloss Dark Titanium, accentuée par des chevrons contrastés dans un motif ombré horizontal qui coule de l’Hyperactive Orange au centre et s’assombrit progressivement sur les côtés en Black Crystal.

Le dynamisme de l’ensemble est accentué par une ligne qui part de la calandre, longe le capot et s’étire jusqu’à l’extrémité du pavillon. A l’arrière, la Batur se termine presque en fastback, avec des optiques étirés qui reprennent le style de ceux aperçus sur le Bacalar, et surmontent un diffuseur arrière de teinte noire flanqué de deux sorties d’échappement rectangulaires. Un aileron se déploie avec la vitesse, donnant ainsi un look aérodynamique et sportif inhabituel.

Le Batur repose sur des roues uniques de 22 pouces, l’option « standard » étant peinte en cristal noir, puis usinée et polie en surface.  La peinture extérieure est une couleur sur mesure – Bonneville Pearlescent Silver , soulignée par des séparateurs avant en fibre de carbone, des jupes latérales et un diffuseur arrière peints en cristal noir.  

Plus de matériaux « durables »

A l’intérieur, la personnalisation proposée par Mulliner est évidmment infinie, avec un grand choix de placages et un recours de plus en plus fréquent à des matériaux dits « durables », dont un matériau composite Natural Fiber inédit qui est une alternative durable à la fibre de carbone. Le carénage est mis en valeur par une onde sonore gravée au laser, qui représente le son unique généré par le moteur W12. Les éléments métalliques de l’intérieur sont un mélange d’aluminium anodisé noir et de titane satiné, complété par un sélecteur Bentley Dynamic Drive en or 18 carats et une bande centrale de volant à 12 heures. On ne sait plus quoi inventer !

A la recherche de l’agilité

Bentley veut se donner une image plus dynamique, et cela ne se limite pas au design, puisqu’un travail spécifique a aussi été apporté aux trains roulants et au comportement. Ressorts pneumatiques adaptatifs, système de contrôle du roulis électrique, roues arrière directrices, différentiel électronique à glissement limité, vectorisation de couple et système de freinage en carbone font partie de la panoplie afin d’éviter que le Batur ne soit un pachiderme.

Alors, qu’en pensez-vous ? Le coupé Batur apporte sans nul doute un vent de fraîcheur et de dynamisme au style Bentley, mais n’y perd-elle pas un peu d’originalité ?

(12 commentaires)

  1. Mouais, personnellement je n’aime pas. Déjà l’avant est « basique » avec ces nouveaux feux (genre Jaguar). Mais il y a aussi le montant arrière trop épais à mon goût.

  2. C’est mieux… Je ne regrette pas les yeux de limande.
    Mais cela devient limite banale.
    Ah, ce n’est pas facile de faire original sans que cela soit clivant !
    Sans le logo, cela aurait pu être une Asiatique… Qui font de très belles autos.

  3. J’aime bien. Certainement impressionnante en réalité.
    (« Natural Fiber » : un peu de « green washing » au passage pour se donner bonne conscience)

  4. Je n’y reconnais pas une Bentley…
    J’ai pensé comme Thibault et SGL (une fois n’est pas coutume)
    – feux avant de Jaguar récente / Arrière type Aston Martin récente – Ferrari Roma
    – un Concept car Chinois d’il y a 10 ans « mettez votre nom ici » (en bas du chèque surtout^^)

  5. Elle est magique.
    Le profil est top.
    Sûrement le coupé le plus désirable du moment.
    Hâte de voir les 3 concepts Audi qui vont être présentés… savoir si le profil est repris par la marque aux anneaux!

  6. ben moi j’adore cette Batur de bâtard de richou…
    la ligne est je trouve hyper équilibrée aussi bien avant, profil et arrière, tant que l’aileron n’est pas sorti. je visualise le luxe et la sportivité (de GT). Par contre intérieur pas au niveau avec cet orange…

  7. Belle voiture mais question « révolution stylistique », à un moment, il faut arrêter de prendre les riches pour des cons.

  8. Effectivement ca change mais c’est moins original. J’oserais dire qu’à ce niveau de prix le design compte peu en fait.
    C’est bien un dinosaure avec son V12 purement thermique.

    1. souviens toi des Bristol 411 Blenheim. le top du luxe et de l’aristocratie anglaise, mais une ligne à chier (à mon avis). comme tu dis, à ce niveau de prix le design compte peu, plus la rareté.

      1. Ah oui, une Bristol (soupir). Ce qui compte c’est surtout tout ce qui est immatériel : l’histoire de la marque, la rareté, etc.

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