La Teste-de-Buch n’a pas que ses campings et ses forêts de pins à faire valoir. En effet, même si cela reste un peu caché, il y a du pétrole et il est exploité. La société canadienne « Vermilion Energy » vient d’obtenir des autorisations qui font bondir les écologistes de tout poil. Pourquoi ? Car Vermilion va pouvoir exploiter huit nouveaux puits pétroliers, justement à La Teste-de-Buch. L’autorisation a été rendue après un avis favorable donné lundi 20 novembre 2023. Cet avis favorable a été donné à l’issue d’une enquête publique.
Vous n’êtes donc sans doute pas au courant qu’on extrait déjà du pétrole ici. La société possède une cinquantaine de puits en activité qui produise environ 1500 barils/jour de brut. C’est évidemment très peu si on compare avec la consommation mondiale record de 2023 qui devrait s’établir à 102 millions de barils/jour (1,4 million de barils/jour en France). Pour autant, ces forages sont fortement désapprouvés par les verts.
Vermilion en France, c’est 130 salariés environ et une concession à Cazaux qui court jusqu’en 2035. Cazaux est exploité depuis 1960 et pour Vermilion, ces nouveaux puits doivent permettre d’exploiter une nouvelle réserve jusqu’alors non utilisée. C’est tellement absent des radars publics que la consultation publique, du 28 août au 26 septembre, n’a reçu que 102 contributions. Selon la commissaire enquêtrice, il y a beaucoup « d’inquiétudes légitimes du public face aux grands enjeux liés aux émissions de gaz à effet de serre et au réchauffement climatique ».
Pour autant, la concession de Cazaux n’a pas suscité de plainte de nuisance majeure ou de dysfonctionnements. Les inquiétudes sont plus liées aux incendies de 2022, attribués principalement au réchauffement climatique global, et donc à l’exploitation des ressources fossiles. En 2022, Vermilion avait obtenu l’accord (et le décret préfectoral) pour poursuive l’exploitation de la concession dite « Tamaris » à Gujan-Mestras (commune voisine de la Teste-de-Buch) jusqu’en 2040.
Pétrole local contre pétrole étranger
Dans son rapport, la commissaire indique aussi que si le pétrole n’était pas extrait à la Teste-de-Buch, il serait importé de l’étranger car la consommation française est en forte demande. Evidemment, le « circuit court » c’est bon pour les légumes ou la viande, mais pas pour le pétrole selon Vital Baude, conseiller régional Europe Ecologie-Les Verts (EELV). Il pointe le cynisme du rapport de la commission d’enquête qui semble préférer un pétrole local.
Surtout, la France a prévu d’interdire progressivement l’exploitation des hydrocarbures sur son sol, d’ici 2040. Une limite qui n’effraie pas Vermilion qui désormais attend l’aval du Préfet de la Gironde. Étienne Guyot, en poste depuis janvier 2023 doit prendre un arrêté qui autorisera ou refusera le projet des 8 forages de plus. Il y a fort à parier que le décret sera positif et autorisera l’exploitation jusqu’en 2040, comme à Gujan-Mestras.
En France métropolitaine actuellement selon l’Etat, on compte 64 gisements pétroliers et gaziers en exploitation. La plupart se situent sur le bassin aquitain (comme ici), mais certains sont aussi sur le bassin parisien. Des réserves inexploitées existent aussi. Elles se situent souvent sous une zone protégée.
Le pétrole des Landes a été découvert en 1954 à Parentis par ESSO REP. C’est à 30 km de la Teste-de-Buch. A l’époque, on parle d’un « Texas Français ». C’est très exagéré mais ce gisement dit « sublacustre » fut le plus important d’Europe durant des décennies. En 1997, Esso Rep cède ce gisement à Vermilion (déjà eux).
Vermilion est le plus important producteur de pétrole sur le sol français avec un total de plus de 12 500 barils/jour, tous gisements confondus sur les environ 20 000 barils/jour produits sur notre sol. Ces sites sont exploités car le prix élevé du baril les rend rentables. Sinon, ils seraient fermés, comme les mines d’uranium l’ont été.
Le signal n’est pas top, effectivement… Ce serait bien de pouvoir dire « pas de nouvelles exploitations de combustibles fossiles », et même un arrêt planifié des existantes. Planifié. Avec une feuille de route pour le développement des alternatives, des moyens pour y arriver, une implication majeure de la société. Bref un énorme chantier. Il va en falloir des idées, et des bonnes, si on veut se passer de pétrole.
Malco : votre raisonnement erroné, il faut absolument exploiter le pétrole qui est dans notre sol plutot que l’importer !
Premièrement si on suit cette logique il faut donc également ABSOLUMENT exploiter le gaz + pétrole de schiste sur notre territoire plutôt que de l’importer. Vous êtes d’accord avec ça ?
Deuxièmement le pétrole extrait chez nous ne va pas remplacer le pétrole extrait en Arabie Saoudite, il s’additionne. Donc au final ça fait plus de CO² dans l’atmosphère alors qu’il y en a déjà trop. La production mondiale de pétrole augmente tous les ans, pourquoi y rajouter des barils « locaux » ? Ok c’est bien pour la balance commerciale mais à mon avis le jeu n’en vaut pas la chandelle
non il remplace le pétrole importé. Si vemrillon arrete de pomper en France , il faudra importer ce pétrole, et ce sera une demande SUPPLEMENTAIRE au niveau mondial
Dans un marché idéal oui mais dans la réalité la quantité de pétrole additionnelle pompée à Vermillon est trop faible pour que l’OPEP réduise sa production en conséquence.
Pour les gisements métropolitains qui pourraient être les seuls restant accessibles à coup sûr si le trouble du monde suit son cours, je ne suis pas du même avis: A mon sens, mieux vaudrait conserver ce pétrole, autant que possible… sans arrêter de l’exploiter totalement car il faut aussi maintenir la capacité de le faire. Bref, faire durer…
Mais avec la seconde ZEE mondiale, il faut abroger la stupide loi du réveillon 2017 que Macron avait laissé passer en espérant conserver Hulot et on connait les suites de cette étrange fixette:
-Hulot a quand même claqué la porte qqmois après.
-Total est allé pomper le pétrole découvert initialement dans nos eaux guyanaises en passant la frontière maritime avec le Suriname voisin.
En effet, avec une loi interdisant l’exploitation gaz/pétrole après 2040, plus rien qui ne soit déjà en exploitation n’est envisageable de manière rentable chez nous.
Le pire étant que ce qu’on n’exploite pas nous mêmes et à notre profit fait comme ici potentiellement le bonheur des voisins… et que, à l’avenir, ce qui ne rentre pas dans ce cadre nous sera un jour pris par ceux qui bossent à autre chose que creuser la dette et peuvent en conséquence s’armer à tour de bras…
La Chine doit bien se marrer avec nos escrolos, je ne serait même pas surpris qu’elle les finance.
En fait, le pétrole et le gaz extraits chez nous devraient être les derniers arrêtés de notre consommation. Pas les premiers 😉
Pourquoi ? Car au moins on contrôle cette production (les conditions, les fermetures de puits, les casses sociales, etc.) et qu’il y a moins loin pou raller de la Teste-de-Buche aux raffineries françaises que de l’Arabie Saoudite à ces mêmes rafinneries.
C’est exactement comme les mines d’uranium que l’on a préféré fermer en France, avec la casse sociale rurale qui allait avec. Alors qu’entre ces mines et le gisement avéré, on a largement de quoi être intédendant.
Mais on préfère le Niger…et il n’est pas moins cher puisqu’il y a un prix de marché.
Certes c’est sûrement économiquement viable mais tout pétrole extrait fini dans l’atmosphère (sauf cas particulier des objects en plastiques mais la plupart ont une durée de vie courte et le % de recyclage est faible), donc on peut aussi voir les choses d’un autre angle : moins de pétrole extrait = moins de pétrole dans l’atmosphère = moins de réchauffement.
Pour l’arrêt, c’est hélas déjà acté et pas sans conséquences (cf mon autre message sur cet article):
https://www.vie-publique.fr/loi/20778-loi-30-decembre-2017-fin-recherche-et-exploitation-hydrocarbures-energie
Loi passée le 30/12/2017,au JO dès le lendemain! Quand on en voit d’autres votées depuis des années et pas encore promulguées, on se dit que Macron sait faire vite quand il s’agit de flinguer ce pays. Même pas de trêve des confiseurs pour ce qui semble être un combat existentiel pour lui…
Pourquoi TOTAL ne fut pas intéressé à cette exploitation ??
vermillon est une entreprise spécialisée dans l’extraction de ce type de pétrole
C’est dommage d’extraire du pétrole dans les réserves en France quand le pétrole étranger est donné et que la parité euro/dol est en plus favorable.
Il faudrait le garder quand il sera au-dessus des 150 $.
La parité €/$ n’est plus vraiment favorable on est à 1.09$ pour 1€ alors qu’il y a peu on était plutôt sur 1,2/1,3$.
@SGL Il faudrait surtout le garder dans le sous sol pour limiter au max le réchauffement. À quoi nous servira le fric gagné lorsque nos récoltes de céréales seront au plus bas et les personnes ayant fui leur pays à nos frontières ?
L’argument « si on le pompe pas ici on le devra le pomper ailleurs » est fallacieux. Plus on extrait, moins le pétrole est cher et plus on en consomme. Certes il y a une demande comme le dit la commissaire, mais celle-ci n’est pas incompressible. Quand c’est plus cher, on consomme moins.
Non ce n’est pas la même chose car dans le cas des mines d’uranium les gisements français sont beaucoup moins concentrés et pas économiquement rentables par rapport au Kazakhstan, Niger, Australie etc… Le pétrole c’est différent, même s’il y a plusieurs qualités de brut en gros c’est pareil
En très gros alors… allez expliquer le manque d’intérêt du pétrole libyen à ceux qui ont dû apprendre à s’en passer, pour rire.
je parlais par rapport au coût d’extraction. Certes 1 L de brut extrait en Russie n’est pas aussi rentable qu’1 L en Arabie Saoudite mais la différence de « qualité » est < 15 % alors qu'entre un uranium concentré à < 0,003 % et 0,1% il y a un facteur 30...
La production de pétrole ou du gaz naturel suit la demande. Or celle ci croit encore année après année, malgré le developpement rapide des énergies renouvelables.
c’est à nous pays consommateurs de faire des efforts de sobriété énergétique.
Mais étons prêts à cela ?
Notre addiction à la bagnole et au chauffage domestique est profonde.
De plus, tant qu’à faire, il vaut mieux produire chez nous ces hydrocarbures que de les importer au prix fort: emploi, savoir faire, marge financière pour nous et non plus pour les fournisseurs étrangers.
La France a remarquablement bien géré la transition dans le chauffage depuis 1974, jusqu’à la fin des années 90.
… Et le transport par train aussi sans énergies fossiles.
Par contre pour le transport électrique sur route, nous prenons un retard considérable.
C’est dommage… Avec le trio : flotte et construction de VE / EnR / nucléaire, on aurait pu être des champions du monde dans ces domaines.
Il n’est jamais trop tard pour bien… Mais par rapport aux Chinois… Ces 20 dernières années le retard prit en considérable !
La France est désormais numéro un des bornes de recharge rapides, c’est pas si mal. Mais effectivement on a gaché un beau potentiel
A noter qu’un député EELV a proposé quelque chose d’intelligent (c’est la première fois de mémoire, mais je n’ai que 47 ans) : https://www.challenges.fr/entreprise/energie/du-petrole-francais-pour-alimenter-les-armees_844994 la production nationale correspond à peu près à la consommation de pétrole de notre armée. Pourquoi ne pas assouplir la stupide loi Hulot pour permettre à notre armée d’etre autonome en pétrole ? Je trouve l’idée brillante
@amiral_sub, quand quelque chose devient chère… « l’homme » devient soudainement ultra intelligent pour trouver des alternatives dès l’année suivante !
Historiquement, cela marche dans 100 % des cas.
Cela se vérifie dans le gaz… Particuliers et industriel.
La chaleur « fatale » est recherchée systématiquement maintenant chez les particuliers et industriels.
Avant, dans un local à réfrigérer… On consommait de l’énergie pour l’évacuer dehors.
Nos ordures finissent par avoir de plus en plus de valeurs…. Etc.
Inversement, quand les énergies fossiles deviennent bon marché…« l’homme » devient un gros porc !
Quelque part, je dis cela pour les générations futures… Après, je ne connaîtrai sûrement pas les 60 degrés l’été dans Paris !