BAK Motors veut produire des EV en Suisse

Deux marques, une philosophie

Situé dans la ville de Zoug, dans le centre de la Suisse, BAK Motors, fondée par le hongrois Tibor Bak, se présente comme « la première entreprise automobile entièrement digitalisée au monde ». Elle collabore avec une équipe de Formule 1 pour l’instant anonyme, afin de concevoir et de construire la voiture de sport légère «zéro émission» baptisée Kincsem, du nom d’un célèbre cheval de course hongrois de la fin du XIXe siècle. Le modèle sera fabriqué en Grande-Bretagne et devrait être en production en 2023.

La prochaine étape du plan de l’entreprise est de produire deux modèles de SUV sous la marque «Helvetia», reprenant des technologies de la Kincsem, avec une partie de la production assurée en Suisse. «Nous envisageons ce qui était auparavant considéré comme impossible. Nous prévoyons de créer un site de production automobile en Suisse pour les futurs modèles », a déclaré Tibor Bak au media hélvète swissinfo.ch

Bak rejette l’idée que la fabrication en Suisse soit trop coûteuse, arguant que la technologie moderne peut être utilisée pour faire fonctionner une «usine intelligente» à faible coût, produisant des châssis hybrides carbone-métal pour les voitures. «La Suisse est un endroit coûteux pour la production de masse utilisant les technologies du 20 e siècle. Mais si vous combinez les dernières technologies de production de pointe, où quelques centaines d’employés peuvent générer une production de plusieurs milliards de francs, les coûts de main-d’œuvre ne sont pas un problème.

BAK met aussi en exergue l’emplacement de la Suisse en Europe centrale, sa réputation d’innovation, son secteur financier sophistiqué et sa qualité de vie élevée comme raisons de démarrer l’entreprise dans l’État alpin. Un site pour l’usine, qui ne serait pas établi avant 2025, est toujours en cours d’évaluation. L’entreprise a déjà des bailleurs de fonds pour l’aider à financer la phase de prototype, dont le budget est inférieur à 50 millions de francs suisses (56 millions de dollars). L’année prochaine, BAK Motors prévoit de créer des actions numériques sur une plateforme de trading blockchain gérée par la banque Sygnum, qui propose ainsi une alternative aux marchés de cotation classiques, et de s’inscrire sur la nouvelle bourse des actifs numériques (SDX) qui sera lancée par les opérateurs boursiers suisses SIX Group.

Poches profondes

La Suisse peut-elle trouver une place de choix dans le secteur premium et électrifié de la production automobile ? La contribution suisse à l’industrie automobile mondiale repose sur deux piliers: la production de composants automobiles de pointe et de haute précision et la fabrication d’équipements pour l’industrie automobile. Sa proportion de fournisseurs de toutes sortes (portes, ceintures de sécurité, climatiseurs, etc.) est élevée, avec un secteur qui pèse 32 milliards de CHF et qui représente plus de 570 entreprises et 34000 emplois, mais l’ambition est désormais de passer au stade supérieur. La Suisse a connu ou connaît encore quelques marques originales, telles Monteverdi, Sbarro ou Rinspeed mais qui sont davantage spécialisées dans le concept-car, les préparations ou les très petites séries spéciales.

L’année dernière, le constructeur automobile suisse Piëch Automobile a lancé son prototype électrique sportif biplace Piëch Mark Zero au salon de Genève. L’entreprise collabore avec des géants européens, tels que Michelin et Bosch, et vise à faire rouler son modèle Piëch GT2 sur les routes début 2023.Elle prévoit de produire un maximum de 2000 véhicules par an avec un budget d’un peu moins de 500 millions d’euros (540 millions de francs), selon le nouveau PDG Andreas Henke, qui a précisé à à swissinfo.ch. «Il faut avoir des poches profondes pour exploiter une installation de production (…) Ils doivent être maintenus à pleine charge, fonctionnant constamment à pleine capacité.»

Notre avis, par leblogauto.com

L’industrie manufacturière suisse liée à l’automobile, très liée à la commande de l’industrie allemande, est dans l’expectative évidemment face aux répercussions du Covid-19, aux perspectives de l’électromobilité et surtout d’une monnaie nationale au cours élevé, qui a nécessité un interventionnisme important de la BNS. Il est encore tôt pour juger du projet de BAK Motors et voir s’il peut dépasser le stade de la production de niche.

(4 commentaires)

  1. (désolé pour ce pavé coup de gueule, mais je vous partage mon ressenti sur ce sujet, comme vous tous le faites aussi, et que j’ai plaisir à lire pour apprendre vos points de vue). Ça ne s’arrêtera donc jamais ?
    « installation de production maintenue à pleine charge, fonctionnant constamment à pleine capacité », « quelques centaines d’employés peuvent générer une production de plusieurs milliards de francs, les coûts de main-d’œuvre ne sont pas un problème », « actions numériques sur une plateforme de trading blockchain, alternative aux marchés de cotation classiques, nouvelle bourse des actifs numériques qui sera lancée par les opérateurs boursiers »,etc…
    Des usines tournant H24 et 365 jours/an avec seulement une centaine de personnes, coût faible de main d’oeuvre, actions, trading, cotation, bourse, boursiers… Un siècle d’automobile, de financiers qui veulent toujours plus avec moins, y compris moins de gens qui travaillent, gagnent leur vie décemment, vivent.. Toujours ces grandes et belles idées (comme créer une usine en Suisse pour 100 personnes ? il meurt 100 Suisses chaque jour à cause d’un minuscule virus qui tombe à point nommé pour plein de mauvaises raisons…) pour faire rêver alors qu’il n’en ressort que des cauchemars. Des TDi truqués, des Bugatti de 1500 cv qui polluent autant que plusieurs voitures « écolos » hybrides, des lobbies qui délocalisent de France, d’Allemagne, des US.. vers des pays où les gens sont heureux d’avoir un « salaire » avant que leur situation n’empire comme elle a empiré chez nous (cf. aussi les usines chinoises délocalisées au Vietnam, puis au Bengladesh, puis …).
    Merde, le 3e millénaire a commencé y’a presque une génération, et ces mêmes idées arrièrées perdurent. Et donc la pauvreté augmente encore (passée de 9 à 10 M. en France cette année), les démocraties se meurent (France, Inde, fraude massive aux US..), la triche devient la règle (paradis fiscaux « légaux » Luxembourg, Deleware.. et d’autres arrangements entre amis..), les riches s’enrichissent comme jamais dans l’histoire de l’humanité (leur richesse totale a augmenté d’un quart depuis le début de la pandémie pour atteindre 10.000 milliards de dollars (4 fois la dette de la France), 26 sont aussi riches que 3,8 milliards de personnes), Bernard Arnault LVMH a encore gagné 7 Mds. pendant la pandémie malgré sa crise) et ça continue.. Pendant ce temps, les déplacés climatiques augmentent en flèche, les océans se vident de leur vivant et se remplissent de nos plastiques, on veut nous faire accepter de se faire injecter dans les veines un vaccin à ARN messager qui n’a jamais été utilisé en santé humaine (à des centaines de millions de personnes, cobayes)…
    Pour en revenir à ces VE suisses, tels que ces idées enchanteuses mais fumeuses sont avancées, c’est malheureusement destiné à nous faire échouer une fois de plus. À moins qu’on se réveillent enfin et qu’on arrête leurs conneries : tous les règnes sont destinés à disparaître.
    Merci de m’avoir lu jusque là 🙂

    1. houlala, le weekend n’a pas été bon!

      je mettrais de côté l’aspect complotiste, mais une chose est sûre, on ne produit pas des voitures à (quelques) 100 personnes pour une valeur de (quelques) milliard(s) d’euros en claquant des doigts

      Piech estime pouvoir vendre 2000 voitures à 250000 euros!
      Ferrari à mis 70 ans pour en vendre 10000 par an à un prix moyen de 300000..

      Quand je pense qu’il y a des gogos qui mettent des milliards dans des boites comme ça, dont le seul objectif est de lever des fonds et de se faire racheter ensuite…sans avoir jamais rien produit. ca me rappelle une certaine pyramide de Ponzi

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