Automobile en Europe : 500 000 emplois menacés ?

Le marché automobile européen est en baisse depuis plusieurs mois et certains de ses acteurs voient leur ventes s’écrouler littéralement. Et quand les constructeurs s’enrhument, c’est toute la filière qui éternue. Du fabriquant de composant au commercial de concession, beaucoup voient leurs emplois menacés.

L’industrie automobile en Europe représente environ 7 millions d’emplois dont 1,5 millions d’emplois temporaires (CDD ou intérim). Selon l’ancien président de l’association des fournisseurs automobiles européens (EAAS) Lars Holmqvist, c’est surtout dans ces emplois que devraient se situer les coupes d’effectif et ce sont près de 800 000 emplois potentiellement en danger. Ces demandeurs d’emploi se rajouteraient aux près de 18 millions de chômeurs de la zone euro et accentuerait sans nul doute la « crise de la dette souveraine ». Certains analystes ‘moins alarmistes’ tablent sur environ 500 000 emplois directement concernés.

Pour Ian Fletcher, analyste automobile c’est surtout les usines non utilisées à 100% des capacités qui devrait faire en premier les frais de la baisse des ventes : « Cela apparait de plus en plus évident avec la baisse des ventes de véhicules dans la région euro que la production et les effectifs de certains constructeurs sont juste trop élevés par rapport à ce qu’ils devraient ». Avec une capacité inutilisée de 30% en moyenne en Europe beaucoup d’usines font perdre beaucoup d’argent aux constructeurs.

Trois constructeurs principalement, font parler d’eux en ce moment pour ces capacités inexploitées et les fermetures effectives ou envisagées d’usines. En effet PSA a annoncé la suppression de 8 000 postes d’ici à 2014, Opel  (GM) a annoncé la fermeture de l’usine de Bochum en Allemagne d’ici à 2016 et Fiat envisage de fermer une nouvelle usine après la fermeture de celle de Termini Imerese. Mais ces emplois supprimés chez les constructeurs impactent également par rebond ceux des fournisseurs. Et ce ne sont pas les nouveaux bonus/malus censés favoriser l’achat d’un véhicule hybride ou électrique qui devraient y changer grand chose.

L’estimation actuelle de Lars Holmqvist est de 5 emplois perdus chez les fournisseurs pour 1 emploi perdu chez un constructeur. D’ailleurs beaucoup de ces fournisseurs ont commencé à réduire les effectifs en ne renouvelant pas des contrats d’intérim ou en gelant les embauches. De plus des mesures de chômage partiel sont prises un peu partout en Europe. Cependant certains résistent à la crise. Grâce à des parts de marché importante en Asie ou en Amérique du sud certains constructeurs (comme VAG ou BMW) et certains fournisseurs continuent de voir leur chiffre d’affaire croitre et en sortiront renforcés et plus puissants encore.

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source : automotive news, photo : PSA

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