Audi,Porsche,Daimler: la marge compense la baisse en volume

Allemagne : les constructeurs haut de gamme gardent la tête haute face à la pénurie des puces

Les constructeurs automobiles haut de gamme Audi, Porsche et Daimler ont pu faire face financièrement aux baisses de production engendrées par la pénurie de puces.

Et ce malgré le fait que leurs chiffres d’affaires ont également chuté de manière significative au troisième trimestre.

Audi livre près d’un quart de moins de véhicules …

Chez Audi, qui a livré 366 000 voitures de juillet à septembre, la baisse a été de 24 % par rapport à la même période l’an dernier. « La situation difficile de l’approvisionnement a de plus en plus entraîné des retards de production », a déclaré une porte-parole du constructeur. Ajoutant que l’offre ne se stabilisait que lentement.

… mais la baisse en valeur est deux fois moindre

Cependant, les ventes n’ont baissé que de 12 % en valeur, à 11,2 milliards d’euros. Sur les neuf premiers mois de l’année, Audi enregistre un chiffre d’affaires de 40,4 milliards d’euros, soit 21 % de plus que l’année précédente, période durement frappée par le Covid sanitairement et économiquement parlant.

En termes opérationnels, Audi a enregistré un gain d’environ 800 millions d’euros au cours du dernier trimestre.

Les ventes de modèles tout électriques chez Audi ont évolué positivement. Malgré la crise des puces, 20 000 voitures ont été vendues de plus qu’au cours des trimestres précédents.

Les gels de production se poursuivent pour Audi

Les restrictions de production mises en place suite à la pénurie de puces demeurent néanmoins un problème. La production des A4, A5 et A8 se déroulera comme prévu la semaine prochaine. En ce qui concerne les A6 et A7, la production sera également suspendue pour le reste de la semaine après les vacances.

« En raison des goulots d’étranglement, la perte de production s’établit à un montant à 6 chiffres cette année », a déclaré Rittersberger. « Pour le moment, nous avons encore du chômage partiel à Ingolstadt et à Neckarsulm. Nous espérons que les choses seront un peu plus stables au cours des prochains mois. Nous essayons d’optimiser la production au jour le jour » at-il ajouté.

Audi augmente ses prévisions de bénéfices … grâce à ses marges

Au vu des chiffres sur neuf mois, il est clair qu’Audi ne peut plus s’attendre à une forte croissance de ses ventes et de ses recettes pour l’ensemble de l’année.

Mais étant donné que les semi-conducteurs disponibles sont désormais principalement intégrés dans des modèles plus rentables et sur lesquels il applique moins de remises, la filiale VW a augmenté ses prévisions de bénéfices : au lieu de 7 à 9 % des ventes, il table désormais sur un taux de 9 à 11 % . Son objectif est même d’atteindre un taux de marge à deux chiffres.

Moins de profit pour Porsche

Porsche a également été en mesure de livrer nettement moins de voitures au troisième trimestre par rapport à la même période de l’année précédente. Les chiffres ont chuté de 15% à 63 500 unités. Le chiffre d’affaires a chuté quant à lui de 5,4% à 6,6 milliards d’euros.

Le résultat d’exploitation s’est élevé à 810 millions d’euros, un peu plus qu’au même trimestre de l’année précédente, qui était également faible en rendement.

Au premier et deuxième trimestres, le résultat était respectivement de 1,2 et 1,6 milliard d’euros.

Les ventes de la Porsche Taycan, modèle entièrement électrique, se sont également ralenties. 8 800 unités ont été commercialisées, contre 10 750 au deuxième trimestre.

Daimler s’en sort grâce aux camions et sa filiale financière

Daimler a lui aussi réussi à présenter de bons chiffres financiers malgré des chiffres de ventes inférieurs. Au sein du groupe, les ventes ont chuté de 25 % et même de 30 % dans le secteur des voitures particulières. Si 673 000 voitures et vans avaient été vendus durant le 3eme trimestre 2020, 471 000 unités ont été commercialisées au troisième trimestre 2021. Le résultat opérationnel ajusté a baissé de 10 % à 2,2 milliards d’euros pour le secteur.

Dans l’ensemble du groupe, ce chiffre a augmenté de 4 % à 3,6 milliards grâce à la contribution de la filiale financière Daimler Mobility et de la division camions. Le chiffre d’affaires global est constant à 40 milliards d’euros.

Notre avis, par leblogauto.com

« Grâce à des contre-mesures actives et à nos solides performances opérationnelles, nous avons considérablement réduit l’impact financier au cours des neuf derniers mois », a tenu à souligner Jürgen Rittersberger, membre du conseil d’Audi responsable des finances et du droit. Ajoutant : « Nous regardons donc l’avenir avec une force renouvelée » … en misant sur la marge, donc.

Sources : Audi, Daimler, Porsche, presse allemande

(12 commentaires)

      1. Effectivement @amiral_sub, généralement chez Audi… Pas besoin de vaseline ! 😉
        En langage commercial…Ils ont un fort pricing power.

        1. oui et c’est vraiment étonnant parce qu’autour de moi les gens qui ont des audi sont tous très déçus de la fiabilité et des factures à 4 voire 5 chiffres pour la remettre en état

  1. Audi, la super marque ou tu payes un Q3 à 50 000 € et tu te retrouves avec des sièges en tissus et les rétroviseurs rabattable en option à 100€… Allez-y les gogos !

  2. Rira bien qui rira le dernier. A inflater de façon aussi grotesque les prix, on laisse un champ immense pour les Coréens et les Chinois qui vont dépecer en une décennie max les 20/80 du marché automobile européen fait par des marques européennes. La fuite en avant façon pricing power de Tavares ou des BAM, ça va écrémer sévère car les volumes sont plus faibles. Si encore ils réinvestissaient tous ses bénéfices pour rattraper leur retard sur Tesla ou développer des usines de batteries en un temps record. Mais non. Le temps des actionnaires n’est pas celui du long terme.

    1. Bravo darkargos, réussir à placer Tavares sur un post des bam, c’est très très fort.
      Chapeau l’artiste,
      Comme disait sgl, c’est un peu la logique de tous, moins de volume donc plus de marge.
      C’est ce qu’on appelle la loi du commerce, sauf pour les COCOs pur jus qui pensent que le monde marche sans les ressources issues de la vente.
      Les Chinois ou les Coréens n’ont pas de ressources inépuisables, les Japonais ont montré l’exemple, super compétitifs en prix au début avec une techno rustique ils sont revenus dans la course à la marge, ce n’est pas gratuit : Lexus, Accura, Infinity ne sont pas tombées du ciel pour concurrencer Dacia…
      Les Chinois présentent leurs nouvelles marques comme « prémium », ce n’est en rien du au hasard…
      Ils se mettront en position de concurrence low cost sur les marchés émergents, comme le firent les japonais en leur temps, dégageant les européens du circuit manu militari… sauf ceux où les européens sont considérés comme locaux, Brésil Argentine… par exemple.

  3. Si les constructeurs automobiles vont mieux, il est clair que leur mieux risque d’être l’agonie avant la mort.

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