Audi Hongrie : accord salarial après une grève impactant Ingolstadt

Les salariés de l’usine Audi en Hongrie viennent de reprendre le travail mercredi après avoir conclu un accord salarial avec la direction. La hausse des salaires constituait la revendication principale des ouvriers en grève depuis le 23 janvier dernier. A noter que ce type de mouvements sociaux est rarement observé en Hongrie, le secteur automobile représentant un secteur économique très important pour le pays.

Accord salarial entre Audi et salariés hongrois

Audi a indiqué jeudi dans un communiqué qu’un accord salarial avait pu être établi, sans fournir toutefois de détail sur le contenu de l’accord. « Le but est de parvenir à un accord acceptable pour les deux parties et qui garantira des emplois à long terme », indique le communiqué.

AHFSZ le principal syndicat de l’usine, fort de 9.000 adhérents, avait lancé l’appel à la grève le 23 janvier dernier. Le constructeur emploie près de 13.000 personnes dans la ville de Gyor. Le site fabrique des moteurs mais également A3 berline et cabriolet, Audi TT et le SUV Q3. Le mouvement a touché toutes les unités de l’usine, l’une des plus importantes d’Audi.

Les différences salariales au sein de l’Europe pointées du doigt

Alors qu’Audi proposait une augmentation salariale globale de 20% lissée sur 2 ans, le syndicat souhaitait une augmentation immédiate de 18%. Objectif final de la revendication : obtenir une plus grande parité salariale avec les employés d’Audi en Slovaquie, qui, selon le syndicat, gagneraient 28% de plus, mais également avec le personnel du constructeur en Pologne dont la rémunération serait plus élevée de 39%, et ceux de République tchèque payés 15 % de plus que leurs homologues hongrois.

Un mouvement d’une ampleur exceptionnelle

Le soutien apporté au mouvement s’était accru durant le week-end alors que l’immense usine hongroise d’Audi avait du fermer. La rupture des approvisionnements avait alors entraîné un arrêt de production dans certaines usines du constructeur en Allemagne.

Tibor Szimacsek, un porte-parole du syndicat AHFSZ qui avait appelé à la grève ses 9 000 adhérents de l’usine de Gyor a déclaré lundi que les rangs du syndicat avaient grossi de 300 autres salariés durant le week-end. Ajoutant alors que plusieurs séries de négociations n’avaient pas permis de rapprocher les deux parties d’un accord.

Selon le porte-parole du syndicat, près de 4 500 employés s’étaient rassemblés lundi sur le site afin de soutenir une manifestation salariale d’une importance exceptionnelle en Hongrie, où les grèves de grande envergure sont rares. Audi a pour sa part refusé de commenter le taux de participation. Tout en indiquant avoir présenté au cours du week-end sa septième proposition salariale.

L’AHFSZ a demandé à Audi Ingolstadt d’envoyer un responsable de haut niveau pour la nouvelle série de négociations qui se sont déroulées lundi après-midi.

Valorisation des salaires de 18 %

Après des discussions entre les représentants du syndicat indépendant Audi Hungaria (AHFSZ) et la direction de l’usine, un accord a été trouvé en revalorisant de 18% les salaires, d’au minimum 75 000 forints (236,44 euros). A compter du 1er mai 2019, les employés auront au moins un week-end complet de repos.

Fermeture du site d’Audi à Ingolstadt suite à des ruptures d’approvisionnement

La grève observée sur le site hongrois a entraîné la fermeture du site d’Audi à Ingolstadt, en Allemagne, en raison du manque de composants vitaux en provenance de Hongrie, tels que des moteurs, a parallèlement déclaré un porte-parole de la marque détenue par le groupe Volkswagen. Sont impactées les lignes d’assemblage des Audi A3, A4, A5 et Q2. La production a pu reprendre jeudi.

La Hongrie très dépendante du secteur automobile

Audi constitue un des plus importants exportateurs en Hongrie. L’industrie automobile représente environ un tiers de la production industrielle du pays et environ 20% des exportations.

Si l’économie hongroise a progressé de plus de 4% au cours des deux dernières années, elle a toutefois accru sa dépendance vis à vis des constructeurs automobiles et de leurs sous-traitants.

Selon un économiste local, l’activité d’Audi en Hongrie contribue pour environ 1,4% au Produit Intérieur Brut du pays. Son chiffre d’affaires net s’élevait à 8,3 milliards de dollars en 2017, représentant environ 12% du total mondial des recettes d’Audi, d’après les données de l’entreprise.

Sources : AFP, Reuters, Audi

Crédit Illustration : Audi

(10 commentaires)

  1. Le vrai problème de l’Europe ..salaire , fiscalité .Imaginé en France un salaire à 264 Euros !!! L’Optimisation fiscale entre pays Européen est la maladie de l’Europe !!!

    1. Moi je dirais que le gros problème de l’Europe c’est le vote à l’unanimité ! Il aurait fallu un vote à la majorité, car quelque soit les loi qu’ils votent, il y aura toujours au moins un pays qui votera contre, foutant le bordel. S’associe à cela un autre problème sous jasent (qui rejoins d’ailleurs votre constat) : chaque pays membre de la communauté joue perso !

    2. @Lou 17 : Mais c’est déjà le cas en France même !
      Prenez un SMIC à Paris, et prenez un SMIC dans différents coins de France.
      Le même SMIC mais on n’en fait pas la même chose.
      Résultat, on va plus facilement l’accepter là où on peut en faire qqch qu’à Paris par exemple.

      Pour les entreprises c’est idem. Entre deux communes, la cotisation foncière des entreprises (qui a remplacé la taxe pro) n’est pas la même.
      Les entreprises s’installent souvent là où ça les arrange financièrement.
      Certains territoires vont même jusqu’à faire des « rabais » (ou des subventions qui ne disent pas leur nom) pour attirer les entreprises.
      Souvent sur des bassins d’emploi mal en point avec des gens « prêts à tout » pour bosser et qui acceptent donc des salaires pas jojos.

      Bref, en interne déjà on a le souci.
      Mais ici le pbm n’est pas que l’on paie moins cher un ouvrier hongrois.
      Le souci est qu’il est plus rentable de faire faire des milliers de km à des pièces, des plaques de tôle, des voitures, que de les assembler à côté.
      Un peu comme il est plus rentable de prendre une bête élevée en France, l’envoyer à l’autre bout de l’Europe en camion pour se faire abattre, et revenir en camion frigo (donc 2 camions qui font l’A/R) pour finir dans une usine robotisée qq part en pleine campagne en France (pour marquer « transformé en France »).

  2. Je pensais qu’Audi c’est une fabrication allemande ?
    Je plaisante.
    Ce ne sont pas des anges, et ils cherchent à payer le moins.

  3. Thibaut Emme , Là par contre les écolos Européens ,emmerder les gens facile mais s’attaquer a un groupe industriel , ils ferment leur bouche , peut -etre q’AUDI leur file des dons !!! le melange des genre , va savoir !!!

    1. Les « écolos européens » militent depuis des années pour une hausse massive de la taxe carbone.
      Certes cela renchérira les longs trajets transeuropéens, mais aussi vos trajets du quotidien.
      Quand on voit qu’un diesel à 1,60 euro le litre a mis les gens dans la rue, imaginez à 2,50 euros/l…

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