Le style du Cross Coupé est dans la filiation directe du concept Roadjet du salon de Détroit 2006, et même très proche pour le dessin des surfaces vitrées latérales par exemple. Toutefois, il ne faut sûrement pas résumer la Cross Coupé Quattro à une Roadjet transformée en SUV, les différences sont trop nombreuses, y compris en termes d’architecture technique.
Le Cross Coupé est plus compact, en témoigne l’implantation transversale de son moteur avec transmission intégrale via le système Haldex connu des A3. Pour mémoire, la Roadjet était dotée d’un moteur longitudinal avec différentiel Torsen, comme l’A4 et sa future remplaçante. Dès lors, le Cross Coupé ne préfigure pas directement le futur Q5, mais plus probablement d’un envisageable Q3 plus compact encore, cousin du Tiguan… Ce que confirme la longueur de 4m38 (largeur 1m82, hauteur 1m60 et empattement 2m60).
La filiation esthétique avec le monde des SUV Audi passe par la calandre à barres chromées verticales, type Allroad, ainsi que par le hayon arrière englobant la totalité des feux. Les grandes roues et les pseudo protections sous les boucliers sont là pour compléter le tableau. Le monde du coupé est évoqué par la ligne de pavillon assez basse et par les portes dépourvues de cadres. Quitte à en rajouter, Audi propose aussi un toit ouvrant en toile, histoire de donner en prime un soupçon de cabriolet…
L’habitacle, dominé par les couleurs claires, propose quelques nouveautés dans l’ergonomie des commandes, plus que dans la technologie elle même. Ainsi, l’écran MMI rétractable permet un affichage différencié pour le conducteur et le passager. Une technique d’écran double vue déjà utilisée par Toyota au Japon (Estima Hybrid). Concernant la commande MMI, elle se voit complétée par un TouchPad qui permet des fonctionnalités avancées, de glisser / déplacer ou de reconnaissance de caractères. Dans le même esprit, la molette de commande du groupe de climatisation est simulée par un TouchPad circulaire baptisé TouchWheel. La diffusion de l’air climatisé est indirecte via la large grille occupant une grande portion de la planche de bord et faisant à la fois office de bandeau décoratif et de ventilation. Pour finir avec l’ergonomie, signalons l’affichage d’information sur le pare-brise avec une technologie laser (?) qui permet aussi d’après Audi de rendre certains messages visibles de l’extérieur, comme des autorisations d’accès aux parkings. Le coffre, de 450 litres, est doté des classiques rails de fixations, prolongés pour l’occasion sur le dossier des sièges arrière.
Sous le capot, on découvre pour la première fois l’exécution à rampe commune du 2.0 TDi maison, qui abandonnera prochainement ses injecteurs pompe. Il en ressort 204 ch et 400 Nm de couple, soit quasiment les valeurs du V6 2.7 HDi PSA (204 ch / 440 Nm)… Pas question aujourd’hui de présenter un moteur diesel sans évoquer son aspect environnemental. Audi en est bien conscient et a doté son concept de la technologie Bluetec, avec injection de l’additif AdBlue pour faire disparaître les fameux NOx…. Le concept répond selon Audi aux normes Euro6, et en prime ne consomme que 5.9 litres en cycle mixte…
Coté transmission, Audi fait confiance à la boîte double embrayage S-Tronic, ici dotée de commandes by-wire. La transmission intégrale est assurée par un embrayage multi-disques Haldex.
Le châssis reprend vraisemblablement des éléments connus, train avant McPherson, multibras à l’arrière, direction à assistance électrique… De quoi confirmer l’idée d’une parenté avec le Tiguan. Audi a ajouté ses touches personnelles, avec l’amortissement Magnetic Ride, ainsi que des freins en céramique.
L’innovation principale apportée par ce concept, il en faut bien une, est baptisée Audi Drive select. Le conducteur sélectionne ainsi selon trois modes de fonctionnement du véhicule, Dynamic, Sport et Efficiency, qui interviennent sur le moteur, la boîte de vitesse et l’amortissement. Le mode Dynamic est par défaut, et le mode Sport rend le véhicule plus dynamique encore, rien de bien particulier. La vraie nouveauté est placée dans le mode Efficiency. Les réglages sont ainsi adaptés pour réduire la consommation de carburant et une conduite plus décontractée. L’air conditionné est coupé, et uniquement réactivé à la demande du conducteur.
Pour aller plus loin, le régulateur de vitesse voit son fonctionnement évoluer pour autoriser une légère baisse de vitesse dans certaines conditions, par exemple dans des côtes légères sur autoroute. Pour aller encore plus loin, les informations sont couplées avec la navigation pour anticiper plus largement les ralentissements à l’approche des sections à vitesse moins élevée et réduire les freinages importants. Le régulateur de vitesse adaptatif anticipe lui aussi plus largement à l’approche d’autres véhicules. Audi estime que l’économie de carburant peut aisément atteindre 20% par rapport au mode Dynamic.