Disparu voici quelques jours, Jean Boillot était un Monsieur comme on l’imagine chez Peugeot. Grand, mince, élégant et discret, au service du lion sa carrière durant, c’est la cinquantaine passée que Jean Boillot va jouer un rôle décisif. Crise pétrolière en toile de fond, chevrons difficiles à digérer, nouveautés austères au succès limité et corrosion galopante, la situation est devenue délicate à Sochaux. Peugeot décide alors de jouer son va tout avec le projet M24. Jean Boillot est convaincu que la marque doit faire son coming out sportif, en arrêtant de sa cacher en Afrique, et sortir ses griffes sur les grandes épreuves du championnat du monde. Il confie l’écurie Peugeot Talbot Sport à Jean Todt, copilote du team PTS dont il perçoit les talents de stratège hors norme. Dans le même temps, il pousse la 205 GTI, une auto pourtant éloignée du genre en vigueur chez Peugeot ou TI et ZS sont la limite supérieure acceptable et respectable. La suite on la connaît. Une petite sportive de référence au comportement enthousiasmant, lancée de concert avec une Turbo 16 imbattable en rallye. Sans oublier 10 années sportives exceptionnelles, une gamme ou chaque modèle à droit à sa déclinaison musclée et des Lacoste ou Rolland Garros auxquelles ce tennisman n’est pas étranger. Pour avoir cru aux Finlandais ou à Todt, aux T16 ou aux GTI, au Mans ou à Pike’s Peak, merci Mr Boillot.