On le sait depuis un bout de temps, les airbags Takata sont défectueux et doivent être changés. Sauf qu’à trop traîner, les constructeurs sont responsables d’au moins 15 décès en France, et de nombreux blessés. La cellule investigation de Radio France sort une enquête édifiante.
Le principe de l’airbag (*) est d’avoir une cartouche métallique contenant du nitrate d’ammonium. Ces cristaux se transforment en gaz et gonflent instantanément le sac gonflable. C’est un explosif. Pour vous en convaincre, l’usine AZF de Toulouse en 2001 et le Port de Beyrouth en 2020 ont été soufflés par une explosion de nitrate d’ammonium.
Le souci avec la production du Japonais Takata, c’est que la capsule renfermant le produit n’est pas complètement étanche. Elle peut donc laisser entrer l’humidité. Cela rend le produit instable, et augmente son explosivité. Deux gros problèmes car soit l’airbag se déclenche tout seul sans choc préalable, soit il explose trop fort et déchire la capsule métallique. Cela la transforme alors en shrapnels, des éclats de métal qui viennent se ficher partout.
Des rappels qui ne sont pas encore effectués !
Jusqu’à présent, les constructeurs ont eu deux choix : battre le rappel et prendre en charge le remplacement des airbags Takata, ou jouer la montre. En effet, Takata a fait faillite et il incombe aux constructeurs de suppléer leur fournisseur défaillant. En 2024, Stellantis a lancé un rappel dans la confusion la plus totale, demandant aux conducteurs d’arrêter de conduire leur véhicule, tout en ne proposant pas de solution immédiate de remplacement.
La cellule d’investigation de France Info a travaillé sur différents témoignages et accidents impliquant des airbags. Il y a par exemple le témoignage de la famille Banquet dont le fils, Tom, 19 ans, a reçu un éclat métallique dans l’épaule. Son airbag s’est bien déclenché, mais largement trop fort. Cela l’a même détaché du volant, ce qui n’est pas prévu.
Les constructeurs vont-ils être poursuivis ?
L’enquête de France Info est très fouillée et étayée de témoignages et de cas. Selon France Info, au moins 15 décès sont imputables à un airbag défectueux. Pourtant, les alertes n’ont pas manqué et les soucis de Takata sont connus depuis plus de 10 ans.
Enfin, les pouvoirs publics semblent se bouger un peu. S’ils avaient laissé la main aux constructeurs jusqu’à présent, les administrations bougent. Ainsi, le Ministère de l’Ecologie a lancé une campagne d’information et de rappel. De très nombreux constructeurs sont concernés, et pas seulement Stellantis.
Bonne nouvelle pour les possesseurs de Renault, Dacia ou Alpine : pas d’airbag Takata chez eux, ni de nitrate d’ammonium d’ailleurs.
Est-ce dangereux de rouler quand même ?
Désormais se posent plusieurs questions. Est-ce qu’il est dangereux de rouler avec une voiture concernée par les airbags Takata ? La réponse est oui. Clairement. Sauf qu’on ne peut pas savoir le degré de dangerosité. En effet, la détérioration est d’autant plus rapide et probable que le véhicule a circulé dans un environnement humide et chaud. Par conséquent, les Outre-Mer sont les principales concernées. C’est d’ailleurs là que se concentrent beaucoup des décès suspects recensés.
Mais, le sud de la France Métropolitaine n’est pas épargné. Et quand on achète un véhicule d’occasion, qui sait si le véhicule n’a pas été dans ces zones « à risque » ? Et il s’agit d’une probabilité de dégradation. L’incertitude règne.
L’autre question est : Peut-on poursuivre les constructeurs automobiles ? Ces derniers pourraient avoir sciemment ignoré les alertes lancées depuis 2014 sur les airbags. Avec le temps diminue le nombre de véhicules à rappeler et à réparer. Mais le nombre de blessés et de tués augmente aussi mathématiquement ! Il est certain que des avocats vont s’engouffrer dans la brèche.
D’ailleurs, le cabinet de Me Christophe Lèguevaques (MyLeo, bien connu pour ses actions collectives contre les moteurs défectueux) a lancé un dossier sur les airbags Takata spécialement pour Stellantis. S’il est prouvé par la justice que certains décès et blessés sont imputables aux airbags et qu’il y a eu négligence alors que le souci est connu mondialement depuis plus de 10 ans, certains pourraient être attaquables.
Note
(*) Airbag est une marque déposée. Mais, au fil du temps, c’est devenu une antonomase au même titre que Klaxon, ou Frigidaire. Le terme adéquat est « coussin de sécurité gonflable ».
Il est pas mal le site du gouvernement avec les liens direct vers la page des rappels des sites des constructeurs.
Par contre, c’est bien précisé dans l’astérisque de l’image, il n’y a que les constructeurs qui ont lancé des rappels. Par exemple, on a Citroën et DS mais pas Peugeot, ce qui est assez surprenant quand on sait que c’est le même groupe derrière. J’en déduis donc que ce n’est pas parce qu’un constructeur n’est pas dans la liste qu’il n’est pas concerné.
En effet, l’absence notable de Peugeot remets totalement en cause l’intérêt de ce site.
L’article complet de France-Info en lien est édifiant: On se doutait déjà que c’était un gros problème et que PSA puis Stellantis avaient bien joué la montre, mais comme souvent quand le problème est aussi sérieux cela revient à reculer pour mieux sauter (et enfin leur péter à la tronche, après certains infortunés clients). Bravo aussi le réseau outre-mer et un Caillé à la Réunion qui semble s’être distingué: J’espère qu’ils vont morfler, si quelque parent de victime locale avec les méthodes tout aussi locales ne décide pas d’aller nourrir les requins des morceaux découpés à la machette avant.
Et chez Takata comme chez Peugeot, les alertes internes n’avaient pas manqué: Renault, les « voitures à vivre » qui n’a jamais voulu cet explosif dans ses airbags contraste avec « les voitures qui flinguent » du camp d’en face…
Il est par ailleurs étonnant de n’avoir pas vu dès les premiers rappels un échantillonnage (par année de production) des airbags démontés être détonné volontairement dans une installation de test, histoire de vraiment mesurer l’urgence du problème: En pareil cas, c’est vraiment la première mesure que je prendrais.
Il semble que seules les DS3 et C3 « 2 » ne soient concernées chez Citroën/DS. Deux voiture quasi similaires. Il est possible que ce soit vraiment les deux seules voitures PSA équipées de Takata. Parfois pour des raisons d’approvisionnement les constructeurs font appels à d’autres fournisseurs « historiques » de la marque, ou à un deuxième en parallèle de l’autre pour palier à divers problème de stock ou approvisionnement.
Ils perdraient vraiment très (mais vraiment) gros si ils annonçaient des campagnes au compte goutte au fur et à mesure de l’avancement de l’agence des modèles. Chez les autres marques c’est tous les modèles de la gamme par exemple. Ca fait beaucoup de rappels d’un coup, mais question image ça traine moins dans le temps.
Sinon quand je pense qu’il y a 10 ans de ça environ on s’amusait faire sauter des Airbags en leur mettant du jus… A tout juste 4-5 mettre de nous. Ca ferait moins rire si l’un d’entre nous s’était pris un éclat.
@Lym : pas de bol pour la crédibilité, mais chez Stellantis en gros il n’y a que quelques modèles DS, Citroën et Opel qui sont concernés :
C3 II/DS3 I, C4 II/DS4 I/DS5, tout Opel sous GM.
Le reste de la production non visiblement.
Comme Renault/Dacia/Alpine qui n’utilise pas du Takata.
et que penser des C3/DS3 mise en cause qui n’ont été rappelé que dans la moitié sud de la france ?!
Un pur scandale, qui finalement, se passe assez bien dans l’opinion…
J’avais cru comprendre que pour Citroën, les 3/4 des voitures concernées auraient été traitées en fin d’année !?
…On a des nouvelles là-dessus ?
D’autant qu’il avait aussi une flotte de voitures de prêt à leur disposition pour palier l’attente des réparations ?
Le site de l’état est supprenant, je voulais regarder pour mon land rover et le lien me bascule bien sur le site de rappel land rover mais au quebec…..çà commence bien le site.
Ça bouge enfin…….
Il est temps
Après avoir été débarqué, Carlito risque de finir au ballon.
Il suit vraiment la voie ouverte par Carlos 1er.