Les usines de voitures fonctionnent en « juste à temps ». L’avantage de ce système, c’est que les stocks sont réduits (donc moins de risque d’obsolescence, moins de surface de stockage, etc.) L’inconvénient, c’est qu’à la moindre rupture d’approvisionnement, la chaine s’arrête. Ainsi, un unique licenciement a provoqué une réaction en chaine, avec au bout, l’arrêt de la production à l’usine Ford de Pacheco, en Argentine. Et l’infortuné ne travaillait même pas pour Ford !
Tout commence chez un fournisseur de Ford, l’équipementier Johnson Controls. Son site argentin construit des sièges de Focus et de Ranger pour Pacheco. L’ambiance y est tendu. Vendredi, lorsqu’un employé est licencié, 40 collègues se mettent immédiatement en grève. En signe de protestation, ils bloquent les camions transportant les sièges.
Or, Pacheco a quotidiennement besoin de 570 collections (ensemble sièges avants + banquette arrière), destinées à autant de Focus et de Ranger. Pas de sièges, pas de voitures ; il faut arrêter la production. Et voilà 4 400 personnes au chômage technique !
L’affaire fait les gros titres en Argentine. C’est un bel exemple « d’effet papillon ». Surtout, alors que le pays traverse une crise financière, ces Ford (dont 70% sont exportées) représentent un manque à gagner…
Crédit photo : Ford