Décidément les constructeurs japonais semblent quelque peu fâchés avec les procédures de certifications de leurs véhicules au Japon. Alors que Nissan a récemment admis avoir eu de telles pratiques, c’est au tour de Subaru de concéder avoir également agi de la sorte.
Le constructeur a ainsi confirmé vendredi qu’il n’était pas en règle avec des procédures de certifications de ses voitures neuves destinées au marché national. Ajoutant qu’il envisageait un rappel de quelque 250 000 unités.
A la demande du ministère des Transports, une inspection interne sur l’organisation de ses contrôles a en effet été menée par Subaru. Cette dernière a mis au jour une pratique similaire à celle de Nissan. Le mois dernier, le gouvernement japonais avait demandé à tous les constructeurs du pays de vérifier leurs pratiques, après la découverte de nombreux dysfonctionnements dans les usines du groupe Nissan. Après avoir lancé un rappel de plus d’un million de voitures produites localement, ce dernier a par la suite suspendu sa production afin de revoir ses procédures de contrôle.
Des pratiques illégales, réalisées depuis longue date
Lors d’une conférence de presse à Tokyo le PDG du groupe, Yasuyuki Yoshinaga a indiqué que ces pratiques – consistant à faire contrôler les véhicules neufs par des inspecteurs non certifiés pour le marché japonais – existent bel et bien depuis plus de 30 ans chez Subaru, notamment dans l’usine principale de Gunma.
« Le processus d’inspection finale est très important et nous réalisons que nous n’avons pas respecté les règles. Nous avons utilisé le même procédé durant plus de 30 ans sans réaliser qu’il ne se conformait pas aux normes du ministère », a par ailleurs affirmé Yasuyuki Yoshinaga.
Selon le constructeur, les inspections auraient été réalisées par des techniciens spécialisés et en mesure d’obtenir la certification. Un niveau de connaissances et d’expériences qui aurait conduit leurs supérieurs à les autoriser à réaliser les tests. Reste tout de même que le quotidien japonais le Nikkei affirme pour sa part que certains de ces contrôles ont été effectués par des techniciens encore en formation.
Le groupe estime également que même s’ils n’avaient pas les certifications requises, les contrôleurs étaient techniquement compétents dans l’inspection des différentes pièces auto de ces véhicules destinés au marché local. Une manière d’affirmer à demi-mots que la qualité – voire même la sécurité – des véhicules n’étaient pas remises en cause.
Rappelons que pour pouvoir être homologué au Japon, chaque véhicule qui sort des chaînes de montage d’usines japonaises doit faire l’objet d’un contrôle par un technicien certifié employé par le constructeur. Pour obtenir ce poste, ce dernier doit notamment avoir accumulé suffisamment d’expérience. Or, des vérifications de ce type ont été confiées à des employés non-certifiés de Subaru. Si certes, les directeurs de sites estimaient qu’ils avaient l’expérience et les compétences suffisantes, il n’en demeure pas moins que cela est totalement illégal.
Un coût prévisible non négligeable
Le groupe a par ailleurs affirmé envisager un rappel de plus de 250 000 véhicules déjà commercialisés. Le cas échéant, une telle opération engendrerait un coût pour l’entreprise de 5 milliards de yens. Le Nikkei assure pour sa part que 300.000 véhicules seraient concernés.
Dès vendredi matin, plusieurs médias avaient rapporté l’affaire, plongeant l’action Subaru dans la tourmente à la Bourse de Tokyo. Le titre aura au final achevé la journée en baisse de 2,6% à 3969 yens.
Rappelons que sur son précédent exercice fiscal 2016/17, clos au 31 mars dernier, le constructeur a vendu près de 159 000 voitures au Japon, et quelque 900 000 à l’étranger. Subaru tient parallèlement ailleurs à préciser que les véhicules exportés à l’étranger respectent les réglementations locales.
Sources : Reuters, Subaru, Nikkei, Les Echos
Crédit Illustration : le blog auto