Alpine à la conquête de l’Ouest
Dix ans après le Dacia Duster « Unlimited » de Jean-Philippe Dayraut, Renault revient donc dans la célèbre course de côté américaine, où Peugeot a déjà fait briller les couleurs françaises au temps de la 405 (Vatanen – avec son fameux pare-soleil de la main – et Robby Unser en 1988/1989) puis de la 208T16 avec Sebastien Loeb en 2013. Partenaires de longue date, aussi bien dans l’aventure en Endurance que dans la GT4, Alpine et Signatech ont poursuivi leur collaboration dans ce projet. Pour Alpine, c’est aussi une façon de pénétrer médiatiquement le marché américain où le A flêché rêve de s’étendre, en plus de l’exposition aux USA qu’offre aussi la F1 désormais avec trois grands prix.
Destinée à maîtriser les subtilités de cette montée vers les nuages de 19,93 km, entièrement asphaltée désormais, l’Alpine A110 Pikes Peak a bien sûr reçu un traitement spécial sur l’aéro et le moteur grâce au travail des équipes du bureau du design d’Alpine guidées par Raphaël Linari (responsable design) et celles de Signatech emmenées par Lionel Chevalier (directeur technique) et François Letort (chef de projet), la voiture, plus extrême que jamais, s’est transformée en véritable bête de course.
Look bien méchant
On observe des splitters extrêmement marqués et des déflecteurs sur les extrémités du bouclier, sans oublier l’aileron arrière imposant, scindé en deux, pour générer de l’appui dans les 156 virages de la course, associé à l’intégration d’un aileron de requin « type Le Mans » sur la lunette arrière. Le travail de radicalité effectué sur l’Alpine A110R lui bénéficie aussi, à travers les jupes latérales et le diffuseur, tandis qu’une entrée d’admission fait son apparition sur le pavillon pour gaver en air le moteur porté à près de 500 chevaux. Un travail spécifique a également été réalisé sur le poids afin d’abaisser la masse du modèle à 950 kilos seulement, contre 1 000 pour la version Cup. Avec 2 roues motrices et 500 chevaux, l’Alpine ne jouera pas la victoire scratch absolue de la classe Unlimited, mais plutôt la classe Time Attack 1 où évoluent de nombreuses GT préparées, dont de nombreuses Porsche.
La signature lumineuse a également fait l’objet d’un traitement plus agressif. Les deux cercles à l’avant font place à deux barres extrêmement fines. Faut-il y voir un signe avant coureur du futur design de la marque sur ses prochains modèles, dont un SUV ? En parallèle, les fonctions lumineuses des feux arrière ont été déportées dans trois segments verticaux sur les dérives et la dorsale centrale, tel un clin d’œil au Mans tout en renforçant la largeur perçue du modèle, soulignée par d’autres détails à l’instar de jantes spécifiques.
Après avoir réalisé ses premiers tours de roues les 25 et 26 avril à Lurcy-Lévis, le modèle sera piloté à Pikes Peak par Raphaël Astier, vainqueur de la Coupe FIA R-GT 2022 avec l’A110 Rally. Il réalisera une première séance dans la Drôme tout d’abord, puis à Val Thorens. Déjà fort de quatre départs sur l’épreuve, le Français s’envolera ensuite avec l’équipe pour Colorado Springs, où ils travailleront sur leurs ultimes préparatifs en vue du 25 juin 2023.
Raphaël Linari, responsable design d’Alpine
« L’A110 Pikes Peak nous dévoile le côté le plus sauvage de cette voiture iconique. Elle est déjà agile et légère de conception, mais avec son aéro spécifique et ses proportions extrêmes, elle se transforme en véritable bête de course. Cette épreuve mythique était une source d’inspiration sans fin pour pousser notre créativité et sublimer l’A110 tout en y intégrant les contraintes liées à la performance. Grâce à la collaboration étroite avec les équipes techniques de Signatech, ce projet a pu se concrétiser dans des délais particulièrement courts. Nous avons hâte de voir notre création défier les monstres de puissance américains sur leurs propres terres. Je tiens à remercier Jun Okazaki et Victor Sfiazof, les deux designers m’ayant accompagné pour peaufiner dans ses moindres détails le design de cette auto. Sans parler de la formidable collaboration avec l’équipe Signatech aussi experte que passionnée. »
François Letort, chef de projet Alpine A110 Pikes Peak
« L’Alpine A110 Pikes Peak a repoussé les limites de notre imagination, bien plus encore que tout ce que nous avions pu imaginer aux prémices du projet. C’était un plaisir de collaborer avec le bureau du design d’Alpine, avec qui nous sommes rapidement allés dans la même direction grâce à nos compétences internes et notre capacité à être extrêmement réactifs. Notre cœur de métier réside dans cette force de proposition et nous avons également pu nous appuyer sur un réseau de fournisseurs et de sous-traitants locaux à l’écoute de nos demandes. Les deux premiers jours d’essais se sont très bien déroulés. L’Alpine A110 Pikes Peak a atteint tous les premiers objectifs qui lui étaient assignés, un tour de force dans des délais particulièrement courts. Nous sommes donc fiers de pouvoir lever le voile sur un modèle spectaculaire tant sur le plan visuel qu’au niveau de ses performances. Nous avons tous hâte de relever le défi mythique qui nous attend ! »
tout ça pour un modèle qui ne sera plus commercialisé….
Sympa
Sans rien avoir du projet technologique, des critères , cette initiative m’enthousiasme . Parce que cette auto a le profil de la performance. Pourtant aux US où les camions , les autos copiées ici d’ailleurs en Europe arborent dorénavant des faces de poids lourds cabines avancées. Alpine : C’est tout l’inverse ! Cette voiture à l’instar des bolides aérodynamiques est taillée pour la course , et … ça peut marcher . La course automobile sur cette planète avec ses lois physiques, la pente, le poids , la résistance à fendre l’air , Oui Alpine , j’aime bien !