Le Salon Automobile de Genève 2019, l’occasion pour Thierry Bolloré, le nouveau directeur général de Renault, de s’exprimer sur l’épineux et très politique dossier du devenir de l’Alliance Renault-Nissan et de sa répartition capitalistique.
Bolloré pour des relations équitables et sans rapport de force
S’exprimant sur RTL depuis le Salon Automobile de Genève, Thierry Bolloré, a réitéré mardi son attachement à l’alliance avec Nissan et Mitsubishi … tout en ajoutant qu’il souhaitait des relations « équitable[s] » et « sans rapport de force ». Laissant ainsi sous-entendre que tel n’était pas le cas actuellement.
« Tous les acteurs de l’alliance n’ont pas cessé de répéter qu’on avait vitalement besoin de cette alliance » et « nos accords sont conçus pour qu’en permanence, ces rapports soient équitables et qu’ils ne soient pas un rapport de force entre les différents partenaires », a ainsi déclaré Thierry Bolloré. Défendant ainsi le mode de gouvernance conçu et mis en en œuvre par Carlos Ghosn. Sans qu’il soit besoin de le modifier.
Si Renault détient 43% de Nissan, le constructeur japonais n’en possède que 15%, alors même qu’il surpasse son partenaire en termes de chiffre d’affaires à l’heure actuelle. Une situation que les Japonais acceptent difficilement .
Les résultats de Renault en constante progression
Alors qu’un des arguments mis en avant par Nissan pour accroître son poids au sein de l‘Alliance est l‘importance du volume de ses ventes comparé à celui de Renault, Thierry Bolloré a certes reconnu que le constructeur français était « peut-être un peu moins gros que Nissan », qualifiant ce fait d' »incontestable ». Tout en remettant les pendules à l’heure en affirmant que les résultats de Renault « n’ont cessé de progresser ces dernières années ».
Renault devant Nissan en terme de marge
Car au delà du chiffre d’affaires, Bolloré compte bien se battre sur un autre « terrain de jeu » : la marge et plus largement la rentabilité.
En mai 2018, Nissan avait annoncé une marge de 4,8% pour l’exercice annuel venant de s’achever fin mars, son exercice fiscal annuel courant du 1er avril au 31 mars.
De son côté, Renault affichait un taux de 6,6% pour 2017. C’était alors la deuxième fois que le groupe français obtenait un meilleur score que son allié japonais depuis la création de l‘Alliance en 1999, si l’on excepte les premiers mois de redressement de Nissan. Une revanche d’autant plus grande que Renault a souvent été qualifié de » boulet » pour l’Alliance franco-nippone.
Concernant les chiffres pour l’exercice clos fin mars 2019, s’ils ne sont bien évidemment pas encore disponibles, le nouveau dirigeant de Renault dispose d’ores et déjà de premiers éléments. Ses propos actuels laissent à penser qu’une nouvelle fois Renault se situe devant Nissan en terme de marge.
L’avis de Leblogauto.com
Alors que les tensions les plus vives se font sentir entre les deux constructeurs français et japonais depuis le placement en détention de Carlos Ghosn, soupçonné de malversations financières, Thierry Bolloré semble vouloir lancer un message à peine voilé à ses partenaires.
Laissant entendre que Renault est tout à fait d’accord pour continuer la route avec Nissan, mais qu’il serait bénéfique pour tous les deux que la partie japonaise calme un peu le jeu. Sous peine d’être emportée dans une vague quelque peu suicidaire.
Sources : Reuters, RTL
Crédit Illustration : Renault
Il va falloir que Renault accepte une montée capitalistique de Nissan pour rééquilibrer ??? 😮
Je pense que ce n’est pas le moment de negocier quelque chose alors que chez Nissan ça part dans tous les sens. On ne négocie pas dans des moments de tensions et dans l’urgence sous la pression d’un partenaire.
Mais Nissan veut-il calmer le jeu ?
Mais Renault veut il vraiment calmer le jeu ?
A la différence que Renault n’a rien à calmer du tout à part son partenaire !
comme si ce jeu malsain avait été lancé par Renault ?
C est un peu le airfrance-klm de l automobile cette histoire. Reste à savoir si les japonais vont la faire à l’envers comme les hollandais .
Oui d’ailleurs Nissan comme KLM n’existeraient plus sans Renault et Air France aujourd’hui. C’est ce qui ces deux entreprises oublient en général maintenant qu’elles vont mieux et sont redressées !