Alliance PSA / SAFT (TOTAL) dans les batteries : aval de l’UE

La Commission européenne a approuvé le 10 février la création de la coentreprise formée par Total et le Groupe PSA pour la production de batteries destinées aux véhicules électriques.

Une approbation plus que bienvenue alors que la Chine détient une suprématie dans le domaine, rendant les constructeurs très dépendants de sa production.

Pas de problème de concurrence selon la Commission

« La Commission a conclu que la concentration envisagée ne soulèverait pas de problème de concurrence », a ainsi déclaré l’exécutif européen.

La coentreprise ACC (Automotive Cells Company), menée par Total via sa filiale Saft et PSA via Opel sera créée à 50/50 pour la ligne pilote. En phase industrielle, la part de Saft sera limitée à 33 %.

La nouvelle entité ainsi créée entend être en mesure de lancer « fin 2021 au plus tard » la phase industrielle du projet pour produire des batteries en 2023-2024 dans une usine dans les Hauts-de-France et ensuite en Allemagne.

Giga-factory PSA / SAFT près de Lens

PSA a d’ores et déjà signé un accord de négociations exclusives avec la région Hauts-de-France pour implanter une « gigafactory » de cellules et modules de batteries pour véhicules électriques avec SAFT, filiale du groupe Total.

L’usine devrait être installée sur le site de la Française de mécanique, à Douvrin, près de Lens. Avec à la clé, la création de 2 500 emplois.

« C’est plus que la dimension initiale du projet Toyota », soulignait en décembre dernier à ce sujet le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, en référence à l’implantation, il y a vingt ans, du constructeur japonais près de Valenciennes. Ajoutant qu’il s’agissait « surtout » d’une « vraie création d’une filière en France. »

Aides publiques pour la giga factory de Douvrin

Le 13 décembre, lors de la séance plénière du conseil régional, les élus ont voté une délibération de soutien au projet, prenant de court les sites de PSA de Trémery, en Moselle, dans le Grand-Est, et Sochaux, en Franche-Comté, également en compétition.

Les aides publiques annoncées pour produire ces batteries de véhicules électriques sur le site prévu dans la région Hauts-de-France s’élèvent à 121 millions d’euros, dont 80 millions d’euros de fonds régionaux et 41 millions d’euros des collectivités locales.

Notre avis, par leblogauto.com

Il serait temps … car il pourait y avoir urgence ! Le calendrier fourni, indiquant des échéances en 2023-2024, pourrait permettre à la concurrence chinoise de s’implanter encore plus durablement en Europe …

Un problème économique qui pourrait devenir majeur alors que les batteries sont un élément primordial de tout véhicule électrique, constituant une grande partie de ses coûts de production.

En novembre 2018, le ministre allemand de l’Énergie avait affirmé – pour le moins confiant et optimiste – qu’un tiers des batteries du monde seront fabriquées en Europe d’ici 2030 …  ce qui nécessiterait la construction de près de 30 usines …. 

Reste qu’en 2019, la Chine dominait la production de piles au lithium-ion avec 60% du total mondial, le Japon se classant deuxième avec 17% et la Corée du Sud troisième avec 15%.

Sources : AFP, electrive.net

(13 commentaires)

      1. Oui… et l’idée qu’Alstom pisse peut-être acheter la partie ferroviaire de Bombardier me caresse dans le sens du poil mon patriotisme.
        🙂

  1. Et bien maintenant il n’y a plus qu’à aller ouvrir une usine de batteries en Chine ? Ou taxer les batteries qui viennent d’ailleurs ?
    Les règles sont les mêmes pour tout le monde non ?

  2. Et pourquoi la suprématie de la Chine ? Parce qu’on ne peut plus exploiter , ni fabriquer quoique ce soit en Europe, on a des terres rares des métaux rares, mais non faut pas extraire faut pas transformer ça pollue donc on fait faire loin ( la pollution est mondiale) l’infime minorité des écolos (3% en France) ils manifestent, bloquent , la terre pour nos enfants gnagna bla-bla-bla etc donc on ne fait plus rien. Pareil pour le pétrole

    1. Il n’y a pas que cela. Quand on a des salaires minimums « élevés » (tout est relatif hein), les emplois qui produisent des produits à faible valeur ajoutée sont pénalisés.
      Sur un produit à forte valeur ajoutée, on compense le coût de la main d’oeuvre. C’est comme cela que la sidérurgie a disparu et que plein de petites usines de 200 à 300 employés disparaissent.
      Ce sont les GM&S, Fonderie du Poitou et ceux avant eux. Or un ouvrier au chômage coûte plus cher à la société qu’une ouvrier dont on « subventionne » l’emploi.
      C’est une famille qui consomme moins, des gens qui vont dans les grandes villes pour trouver un boulot hors de leur compétence s’il le faut, etc.

      Sauf que de façon bêtement comptable, les dirigeants ont décidé qu’un emploi subventionné ce n’était pas rentable et qu’il fallait préparer une société de services (circa 1981…).
      Tout le monde ne peut pas accéder à ces emplois, et surtout ces emplois ne sont pas partout sur les territoires. On crée donc des disparités, des déserts d’emplois, et tout ce qui suit avec.

      Prendre une matière première importée pour créer des piles chez nous, ce n’est pas trop gênant. Même si pour les emplois, avoir des mines seraient bon aussi (et moins hypocrites pour la pollution).
      Solution ? Peut-être mettre une taxe sur les km parcourus par les produits (taxe carbone donc)….mais même cela cela ne suffit pas. « On » trouve toujours des gens prêts à faire un boulot pour moins cher…il suffit de chercher dans les 7 milliards de gens…

      Ici, il faut espérer que cela fasse une vraie filière, avec la partie recyclage (la France est pionnière dans le recyclage des li-ion) et que ce soient des emplois en région, pour remplacer ceux industriels, disparus.

      1. Si les comptes sociaux n’étaient qu’un, on verrait très bien l’influence du chômage dans les allocations ou l’influence de l’age de la retraite dans le chômage, etc …
        Et en dehors des coûts économiques, il y a tous les coûts masqués sur la santé, l’éducation, le civisme, la délinquance, formations, etc …
        Diviser pour mieux régner et diviser pour garder des chasses gardées (500 000 élus en France + des milliers de petits directeurs de ci ou de ça).

      2. La France est pionnière dans le recyclage des li-ion, vraiment?
        Vous avez des articles ou détails à ce sujet? Je suis curieux

        1. L’industrie française du recyclage représente 1/3 de l’industrie européenne du recyclage.
          Les boîte comme la SNAM ( https://www.snam.com/activites/recyclage-snam.php ) ou Euro Dieuze Industrie (désormais Sarpi Veolia https://www.sarpi.veolia.com/fr/location/euro-dieuze-industrie ) ont été parmi les premières à se lancer dans le recyclage, des Pb, NiCd, etc avant de s’intéresser naturellement aux Li-ion (et dérivées).

          En France, on est à 75% de recyclage pour les « piles et accumulateurs » tous types confondus.

          Avoir un acteur de la création de piles et de batteries permettra à toute une filière de bosser ensemble. Les acteurs comme EDI ou SNAM ont déjà certains accords avec les constructeurs.
          Gageons que cela se poursuive et aille plus loin.

          in : https://www.actu-environnement.com/ae/news/recyclage-batteries-li-ion-industrie-francaise-capacite-33626.php4
          https://www.batribox.fr/interview-denis-foy-directeur-centre-de-traitement-euro-dieuze-industrie-parle-lithium/
          etc. 🙂

  3. Voilà qui est étonnant : ne sont-ce pas des fonds européens qui financent la création de cette entreprise Saft à raison et avantages pour les constructeurs européens ?

  4. Grande nouvelle pour l industrie francaise. Nous retrouvons une infime grandeur face à la décapitation du savoir faire francais, de l emploi au cours des 40 dernières années. Ce projet financé par de l argent public, va, une fois industrialisé, partir au maroc ou autre pays a bas coùt. Ne vous y méprenez pas, ces pays sont dotés d’excellents ingénieurs formés par la france, et financés par le contribuable français, y compris le gilet jaune. Elle est pas belle la France?

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