Alfa Romeo peut-elle sauver le plaisir de conduire en électrique ?

Adieu plaisir de conduire ?

Si le virage électrique est inéluctable et que les sensations d’accélération des EV sont inégalables dans les modèles très haut de gamme, les amoureux de la conduite automobile ne se résignent pas à voir la voiture transformée en smartphone roulant. Outre le manque du bruit et du caractère si particulier d’une mécanique thermique noble, qui sont constitutifs de l’émotion que peuvent insuffler certaines voitures, la disparition des boîtes manuelles est un autre « drame » du puriste.

Certes, les boîtes automatiques se sont généralisées sur les modèles les plus récents, mais nous avons toujours la possibilité sur certains modèles de jouer de la palette au volant. Mais sur les EV, c’est terminé. Le système électrique fonctionne sur un rapport unique, et c’est le moteur qui fait varier la démultiplication, ce qui justement est à la source, pour les puristes, du « manque de plaisir » que donne la conduite électrique : linéaire et sans saveur, quand bien même « ça pousse fort ».

Une boîte manuelle qui ne ferait pas que simuler ?

Toyota a annoncé pour 2026 la mise en place d’un simulateur de changements de vitesses, mais qui semble s’apparenter à un « placebo » pour traditionnaliste de la boîte de vitesses. Alfa Romeo pourrait aller plus loin et ne pas se contenter d’un simulateur, surtout qu’il s’agit d’une marque dont l’ADN repose sur le caractère typé de ses voitures et donc pour lequel le virage de l’électrification est très périlleux. Selon des informations venant d’Outre-Atlantique, le Biscione a ainsi breveté un système qui simule la sensation de conduire une voiture électrique avec une boîte de vitesses manuelle. Le système, décrit dans un brevet américain, se compose d’un levier de vitesses et d’une pédale d’embrayage, reliés à une unité de commande électronique. Cette unité gère le flux de puissance entre la batterie et le moteur électrique, simulant les variations de couple et de régime typiques d’une boîte de vitesses manuelle. De cette façon, le conducteur peut choisir le rapport souhaité et ressentir la réponse du moteur. Le système se compose de plusieurs capteurs et d’un contrôleur pour le module d’entraînement électrique (EDM).

L’EDM dispose d’un système d’engrenage connecté à un moteur électrique, qui est ensuite configuré pour envoyer le couple d’entraînement à la transmission d’un véhicule électrique. Un ensemble de paramètres surveillés déterminera le couple moteur délivré, simulant ainsi les modèles de changement de vitesse conventionnels d’une transmission à quatre vitesses ou plus. Le système est également capable de s’adapter au type de conduite et aux conditions routières en modifiant les paramètres de la boîte de vitesses manuelle virtuelle.

Un gadget ?

De plus, le système peut être désactivé à tout moment, en passant à un mode automatique, qui exploite au maximum l’efficacité et les performances du moteur électrique. L’ensemble de capteurs surveillera les entrées du conducteur et réagira en conséquence. Plus simplement, le système peut être configuré pour passer automatiquement les vitesses comme une transmission automatique conventionnelle. Le brevet Stellantis qui pourrait trouver sa place sur les futures Alfa Romeo ne semble pas envisager l’expérience manuelle complète où le conducteur actionne un embrayage physique, mais les solutions qu’il a imaginées sont probablement plus réalistes.

Alfa Romeo n’a pas encore annoncé quand et sur quel modèle elle introduirait son faux système de boîte de vitesses manuelle, mais on suppose qu’il pourrait être appliqué à la future génération de la Giulia, qui sera entièrement électrique et qui devrait arriver sur le marché en 2025 ou 2026 ou encore au futur vaisseau amiral qui sera plutôt lancé courant 2027.

(6 commentaires)

  1. Encore du fake un peu comme le son par les écouteur on pourra retourner le problème comme on le veut il y aura très peu de VE à sensation.

  2. Faux problème. En thermique on gère la mécanique (on peut le sentir) en VE c’est que de l’électronique.
    Les dernières (pseudo ) sportives thermiques ont tellement d’électronique, qu’elles sont déjà aseptisées. La sportivité maintenant c’est faire le Kéké sur le 0 à 100 en ligne droite pendant cinq secondes avec une soit disant GTI à plus de 50k€, équipée de plus de confort qu’autre chose.
    Bref le monde change c’est tout on va pas en mourir.
    PS: et puis en VE il sera facile de débrider sa voiture avec un petit logiciel afin de bien faire le malin

  3. Et pourquoi ne pas mettre une… vraie boite? Certes pas à 6 ou 8 vitesses, ce serait inutile, mais pourquoi simuler sans même envisager l’élément qui permettrait de moins planter les autonomies autoroutières des VE?
    https://www.automobile-propre.com/zf-estime-quune-boite-de-vitesses-a-3-rapports-serait-parfaite-pour-la-voiture-electrique/

    Puis plutôt que « passer des vitesses », ce qui a toujours plutôt été une lutte/technique pour en minimiser les inconvénients en VT, si le VE veut donner du plaisir il faudrait à mon sens plutôt travailler sur le poids/chassis/commandes (freinage en particulier) que de d’imiter moteur+boite d’un VT n’ayant absolument rien à voir.

    Tout ceci donne l’impression de vouloir régler un faux problème pour éviter de traiter les vrais.

  4. J’ai eu une discussion avec un pote hier en terrasse, devant une petite mousse.
    On parlait roadsters, il me disait qu’une BMW Z3, c’était bien en 4 cyl. car moins lourd. Bah oui mais si t’achète une Z3, c’est pour avoir la musicalité du 6 en ligne.
    On touche là les caractéristiques du plaisir automobile : les vibrations du moteur, le changement de tonalité quand ça monte en régime, le bonheur acoustique.
    On dira ce qu’on veut, l’électrique ne transmettra jamais ces sensations.

  5. Me concernant, quand le 4 pattes de ma Clio RS passe les 5000 tr/mn, que le déphasage de l’AAC se fait, le moteur se met à pousser encore plus fort en hurlant, ça a beau n’être qu’un 4 pattes, bah ça fout la banane et ça donne des frissons.
    Une électrique poussera facilement plus fort, mais sans âme. C’est pour ça qu’on aime les moteurs thermiques, ils ont du caractère, ils sont vivants.
    Aucune électrique ne remplacera un 4 cyl F4R Renault ou un Honda Vtec, un 6 cyl BMW ou Alfa Romeo, un V8 Ferrari ou le 427 Ford, un V10 Dodge ou les V10 et V12 Lamborghini.

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