Six ans après son retour en Formule 1 comme sponsor-titre de l’écurie Sauber, Alfa Romeo quitte la discipline et ne poursuivra pas l’aventure. Alors que des rumeurs avaient fait état d’un rapprochement possible avec Haas, motorisé par Ferrari, aucun accord n’a surgi. Après les années glorieuses du début des années 50 (titres mondiaux en 1950 et 1951) puis une seconde expérience décevante entre 1977 et 1985 comme constructeur-motoriste, Alfa Romeo avait renoué avec un progamme sportif de renom en 2018, même si cela se limitait en fait à un branding et un partenariat technique somme toute limité.
Les dirigeants ont beau se satisfaire d’un partenariat « fructueux », qui a été, selon JP Imparato « une vitrine internationale pour notre marque mais aussi une expérience humaine et sportive profonde qui a soutenu nos produits avec un beau retour sur investissement. », le bilan sportif n’est pas folichon.
Pas grand chose à retenir
Portée par un Kimi Raikkonen encore fringuant en 2019, avec une belle 4e place au Brésil, l’écurie a depuis vivoté, sans éclat aucun. Tout au plus les Alfa Romeo ont été été souvent considérées parmi les plus jolies en termes de décoration… Début 2022, l’espoir était de mise lors de la nouvelle donne technique avec une C42 bien née – Alfa pointait 5e au championnat constructeur après l’Espagne, puis l’équipe a, comme souvent dans l’histoire de Sauber, régressé en cours de saison faute de développement. Cette année, ce fut encore pire puisque Alfa est 9ème du championnat constructeur, pas à l’abri d’être coiffée sur le poteau par Haas et de finir lanterne rouge. C’est simple, on a plus retenu cette année les nombreuses livrées et les facéties de Bottas dans le paddock qu’un quelconque résultat. Les Alfa ont parfois eu un regain de vitalité en qualifications, comme en Hongrie, mais le rythme de course a souvent été mauvais.
Bref, ce n’est pas fou, et même si l’on sait que la F1 est désormais rentable d’un point de vue comptable, même pour les derniers, pas sûr en termes d’image que ce soit si positif. Les nombreux soucis de fiabilité des monoplaces italiennes, à une époque où les pannes sont devenues rarissimes, et les courses anonymes ne flattent pas la réputation et le prestigieux palmarès en héritage de la marque. A la limite, le meilleur fruit de cette collaboration, c’est la Giulia GTAm, conçue en partenariat avec Sauber…
Quelles alternatives sportives ?
Ce n’est au final pas plus mal que rien n’ait abouti avec Haas. A quoi bon, pour un nom comme Alfa Romeo, de se contenter de jouer la 10ème place ? Un vrai programme sportif digne de ce nom, voilà ce dont a besoin le Biscione pour continuer de redorer son blason et être vraiment en adéquation avec son ADN, mais les championnats potentiels ne sont pas nombreux, tandis que la gamme actuelle n’offre pas beaucoup de possibilités, voire rien avec 3 SUV et une berline en fin de carrière.
On oublie le WRC, qui est moribond et dont le directoire juge qu’il n’est pas dans l’ADN d’Alfa (c’est oublier les exploits des Giulia GT Bertone et ALfetta GTV), on oublie le supertourisme qui est mort et n’a plus de visibilité, alors qu’aucun modèle ne permet d’entrer en GT, si ce n’est la Giulia QV qui aurait pu avoir une carrière en GT4 voire en GT3, mais c’est trop tard. Reste l’Endurance, en plein boom. Peugeot est déjà en WEC, mais l’IMSA reste une opportunité pour la formule LMDh avec le marché US en ligne de mire, ce qui éviterait de se cannibaliser avec la lionne.
Mathématiquement, vu le nombre croissant de constructeurs engagés en endurance, les risques de finir mal classé augmentent. Est-ce vraiment plus valorisant pour une marque de faire, par exemple, 12ème au Mans que 9 ème au championnat du monde de F1 ? C’est une réflexion générale, pas forcément spécifique à Alfa. L’endurance est devenue la voie miracle mais beaucoup s’y cesseront les dents et repartiront aussi vite qu’ils sont venus s’ils ne jouent pas la gagne.
Alfa Romeo n’a jamais réellement brillé en compétition ou si peu souvent et ce n’est pas ca qui redore un blason ou fait vendre des autos, enfin disons que ca dépend du moment
Carlos T est passé par là… d’un coté, vu les prestations de l’equipe et le peu d’interet de la F1 (sportivement parlant)…
J’ai jamais pensé que cette incursion en F1, de pure forme, apportait quoi que ce soit à Alfa. Cet argent aurait été mieux employé à créer une Giulia break