Dire qu’elle était attendue par les alfistes relève de l’euphémisme. Après des années d’errance dans la stratégie produit, Alfa Romeo semble enfin en rémission avec le bon début de carrière du Tonale et un petit crossover en approche. Mais Alfa Romeo, c’est aussi du rêve, de la passion. Certes, la Giulia GTAm a bien rempli cette fonction, mais là, nous sommes un cran au-dessus, avec une véritable supercar, ce dont la firme milanaise ne nos avait plus gratifié depuis la sublime 8C.
Nuova 33 Stradale : comme l’indique son nom, cette supercar permet à Alfa Romeo de rendre hommage et de revisiter la 33 Stradale, qui était sortie en 1968. Considérée comme l’un des chefs d’oeuvre de la marque, et même l’une des plus belles sportives de l’histoire, la 33 Stradale était dérivée de la Tipo 33 de compétition. Dessinée par Scaglione, elle n’avait été fabriquée qu’à 18 exemplaires.
Un processus de création original : la Bottega
Alfa Romeo est une marque qui s’appuie sur une riche histoire et un immense patrimoine. Cet élément clé de l’identité du Biscione a été intégré dans le principe de la « Bottega » , nom qui a été donné à l’équipe d’ingénieurs, de designers et d’historiens qui, en étroite collaboration avec les clients, ont conçu les 33 exemplaires uniques et exclusifs. La « Bottega » s’inspire des ateliers de la Renaissance et des carrossiers des années 1960, lesquels ont tous créé des œuvres d’art d’une beauté pure, selon les exigences et desiderata de leurs clients. Les premières rencontres ont eu lieu à l’occasion du Grand Prix de Monza 2022, où ils ont eu l’occasion d’exprimer leurs souhaits concernant leur voiture. En quelques semaines, les 33 unités avaient déjà été vendues. La Bottega a son siège dans la Sala del Consiglio du musée d’Arese, où la conception de la 33 Stradale a été approuvée en 1967. Enfin, c’est au Comité 33 qu’il revient d’approuver les demandes des clients, en veillant à ce que l’histoire et le caractère emblématique de la voiture soient pleinement respectés. Il s’agit d’un comité ad hoc, présidé par le PDG d’Alfa Romeo et composé des responsables des différents départements de la marque.
Passé et futur réunis
La Nuova 33 rend directement hommage à son ancêtre avec un design qui réinterprète l’original. Déjà, réjouissons nous de voir une supercar moderne avec des formes, des galbes, des courbes, bref une forme de sensualité alors que nous sommes submergés de véhicules futuristes cubiques ou anguleux, ainsi que de supercars couvertes d’ailerons et d’appendices, même si la pureté des lignes existe encore, chez un Koenigsegg ou un De Tomaso.
Produite par le Centro Stile Alfa Romeo, la nouvelle 33 Stradale s’inspire du modèle historique de 1967. L’avant est à la fois puissant et musclé, avec le fameux scudetto triangulaire iconique et des feux à base elliptique qui s’inspirent des grands yeux du modèle 67. La signature lumineuse est assez particulière, avec un cerclage en stries à LED qui descend sous le bloc optique. On aime ou pas, c’est assez spécial.
Le profil est dynamique et élancé, avec des passages de roues bien galbés, des flancs sculptés, des portes à ouverture en élytre et deux grandes entrées d’air sur les côtés façon turbine. Le toit est largement échancré pour laisser place à deux parties vitrées qui surplombent le conducteur et le passager.
L’arrière est plus agressif, avec un becquet aérodynamique et un design en forme de V qui rappelle les « Codatronca », avec deux grands feux ronds dont la signature lumineuse fait penser à un regard d’aigle. La particularité vient du fait que ces optiques sont comme fixés sur une zone noire dans le prolongement de la prise d’air, le porte-à-faux arrière étant là aussi échancré.
L’intérieur, disponible en deux niveaux de finition « Tributo » et « Alfa Corse », se distingue par le minimalisme du design et des matériaux, mêlant l’aluminium, la fibre de carbone, le cuir et l’Alcantara. Le cockpit, en particulier, a été conçu afin de minimiser les éléments susceptibles de distraire le conducteur, comme en témoigne le nombre limité de commandes utiles à la conduite, et que l’on trouve sur la console centrale. Devant le conducteur, un écran enchâssé dans un « cannocchiale » 3D, reprend dans sa finition le motif de la signature visuelle. Comme dans un cockpit d’avion, les commandes sont situées à différents niveaux, sur la console centrale basse et sur une console haute située sur le pavillon central. Les manettes et les boutons de modes de conduite en aluminium, plutôt grandes, sont dans un style aviation vintage très réussi. Le volant, dans un élégant design bi-ton, n’a pas de boutons et fait là aussi un clin d’oeil au passé avec une branche inférieure perforée.
Thermique ou électrique, au choix
Construite sur cadre en H en aluminium et une monocoque en fibre de carbone, la nouvelle 33 Stradale reprend le V6 biturbo Nettuno de la Maserati MC20, développant plus de 620 ch, mais elle peut aussi être proposée en configuration électrique développant au total plus de 750 ch, avec une autonomie WLTP affichée à 450 Kms mais à fortement relativiser. Cependant, batterie oblige, l’électrique affiche 2,1 tonne sur la balance, contre moins de 1500 pour la thermique.
Ainis, la thermique V6, la plus désirable pour un véritable alfiste, promet une V-Max de 333 km/h et un 0 à 100 km/h en moins de trois secondes, le tout envoyé sur les roues arrière via une boîte de vitesses DCT à 8 rapports et accompagné d’un différentiel électronique à glissement limité. La suspension à double bras avec amortisseurs actifs et le dispositif de levage de l’essieu avant assurent maniabilité et confort. Le système de freinage Alfa Romeo Brake-By-Wire et les freins carbone-céramique Brembo offrent des performances de haut niveau.
Les réglages de la voiture bénéficieront du soutien du pilote de F1 Valtteri Bottas sur le légendaire circuit de Balocco, permettant ainsi d’intégrer l’expérience de la F1 à la conduite quotidienne et de garantir la maniabilité inimitable d’Alfa Romeo. Par ailleurs, le conducteur peut sélectionner le mode de conduite à l’aide du sélecteur placé sur le tunnel central : Strada et Pista. Le mode Strada, actif au démarrage de la voiture, assure le confort et le plaisir de conduire : puissance délivrée en douceur, sensibilité normale de la pédale, suspension souple, boîte de vitesses fluide et soupapes d’échappement actives qui ne s’ouvrent qu’au-dessus de 5 000 tr/min. En mode Pista, le client opte pour une conduite dopée à l’adrénaline : la puissance est maximisée, les pédales sont encore plus réactives et la suspension rigidifiée ; dans le cas du moteur V6 bi turbo, les changements de vitesse sont rapides et les soupapes d’échappement actives sont toujours ouvertes. Dans cette configuration, le conducteur peut décider de désactiver l’antipatinage (ESC OFF).
Fabrication dans les règles de l’art à l’ancienne
Produite à 33 exemplaires seulement, elle bénéficie d’un programme dédié pour personnaliser davantage encore la voiture selon les desiderata des clients. Chaque voiture est conçue pour être unique, au point que chacune d’entre elles est enregistrée selon une procédure exclusive et dotée d’un numéro de VIN spécifique. Quant aux 8 derniers chiffres, la « signature » du client, ils identifient le véhicule et peuvent être personnalisés par chacun des 33 propriétaires. Ce code d’identification sera gravé au-dessus du tunnel central, tandis qu’une plaque inspirée de celle des années 1960 sera placée dans le compartiment arrière pour certifier les caractéristiques spécifiques des composants tels que le châssis, le(s) moteur(s), la boîte de vitesses/batterie et la monocoque.
Alfa Romeo fera appel à la Carrozzeria Touring Superleggera, renouant ainsi avec une grande tradition historique. La nouvelle « fuoriserie » du Biscione veut ainsi mélanger les processus artisanaux, l’innovation technologique et les souhaits des clients. Les clients peuvent ainsi choisir parmi trois couleurs de carrosserie exclusives, évoquant chacune l’histoire de la 33 Stradale : le classique Rouge Alfa, une réinterprétation du Bleu Royal, mais aussi un vernis teinté Rouge plus raffiné appelé « Villa d’este ». Par ailleurs, il est possible d’habiller la voiture d’une livrée rouge et blanche, en hommage à la légendaire Tipo 33 de course. Les clients peuvent également choisir de personnaliser les garnitures en fibre de carbone visibles, les prises d’air, les logos Quadrifoglio et Autodelta sur les flancs, la grille de calandre classique ou en trois dimensions. La signature « Alfa Romeo » à l’arrière peut également être peinte en noir, en or ou en argent. Les mêmes couleurs sont utilisées pour les jantes en alliage « Tributo » de 20 pouces, auxquelles s’ajoute une option bicolore, plus raffinée. Enfin, les étriers de frein sont disponibles en noir, rouge ou jaune, tandis que les doubles sorties d’échappement peuvent être réalisées en chrome satiné ou en noir.
J’ai un peu de mal avec les feux avant, ou plutôt l’effet lumineux qu’ils ont fait. L’intérieur dépouillé totalement est top et dans l’esprit originel des Alfa.
L’arrière est plutôt chouette ! 🙂
Il y a un bug car mon PC n’affiche que deux ou trois photos.
doublon
Pareil, très jolie mais sans la pureté de la 8c, un chouia trop d’agressivité sur l’avant.
Imperato avait promis un 0_100 en 1s9, c’est étonnant ou est-ce qu’une version ultime (et inutile) est prévue ???
C’est lamentable …c’est le genre de caisse qu’on ne verra jamais circuler !
Nous savons pertinemment que quelque soit le prix affiché qu’il y a suffisamment de riches pour acheter les 33 exemplaires en cinq minutes !
D’ici là plus un mot…et c’est un non événement pour moi !
Stellantis est un groupe sans aucun charisme puis qu’il étouffe des marques centenaires comme Lancia et Alfa en leur mettant la bride sur le cou …du genre c’est un truc un jour et le lendemain on entend plus parler !
Une direction d’industriels minables sans grandeur ni envergure !!
Des têtes de financiers obscurs.
Vous dites n’importe quoi, Stellantis est une chance pour Alfa et c’est grace au nouveau Pdg que ce vehicule existe et meme si les futurs Alfa seront electrique la Stradale nous donne une idee le futur d’Alfa et vous verrez il y aura des surprises de meme pour Lancia, avant de dire des conneries, il faut suivte l’actualite de l automobile.
Il est vrai que Fiat a fait d’Alfa une marque à succès durant des années…
Pas grand chose à dire sur le style, c’est une réussite.
On peut saluer l’arrivée de cette néo-rétro destinée à une élite fortunée. Je ne vois pas l’intérêt de la version électrique, qui est trois fois plus lourde que son illustre aïeule.
Maintenant, monsieur Alfa Romeo, tu nous sort une néo-rétro du coupé Bertone avec un petit moteur sympa et un tarif accessible, sur une base de Mazda MX-5 par exemple, steuplé ? Je ne comprends toujours pas pourquoi personne n’y a pensé, il y a un marché pour une sportive de route capable de pister, puisque le marché des sportives est en apnée. Il suffit de voir le succès de la Toyota Yaris GR.
C’est vrai, mais si la 124 avait été un coupé Alfa, la pilule de la hausse de prix par rapport à sa cousine Mazda serait beaucoup mieux passé.
Ce n’est pas bon marché mais pas besoin d’être millionnaire pour en acquérir une !
Je trouve cette proposition vraiment sublime. L’auto passion par excellence, mais à 33 exemplaires c’est aussi une investissement pour spéculateurs. Dommage, à moins de gagner l’euro million , je ne peux q’en rêver.
J’adore mais je pleure! On n’en verra jamais une, elles finiront toutes dans des collections privées, les thermiques chez des allergiques à l’électrique les électriques chez des anti co2.
Voiture faite pour rêver uniquement.
Je suis étonné devant le succès d’Alpine qui en vend toujours grâce à des petites améliorations régulières qu’alfa est abandonné la 4C. La 4C c’était la super car du pas trop riche, celle que tout un chacun pouvait un jour rêver de s’acheter. Cette 33 stradale, comme la 8c avant ne sera pas pour nous!
Magnifique, on ne la verra sans doute qu’en photos ou à la télé, peut-être certains dans des gros salons mais elle a au moins le mérite d’exister. C’est un joli hommage aux belles productions historiques de la marque et elle marque la fin des productions thermiques d’Alfa et c’est une belle fin, à regret. Quant à l’intérieur, il est magnifique et c’est tellement plus beau lorsqu’il n’y a pas d’affreux écrans. Il faudrait qu’ils s’en inspirent d’une façon ou d’une autre pour leurs futurs tdb.
J’aime bien.
Par contre je ne suis pas emballé par la calandre: j’espère que personne n’a l’idée de s’en inspirer pour les futures Alfa de série…