Un modèle important
Il s’agit en effet du premier modèle de l’ère Stellantis pour le Biscione, puisque le Tonale avait été développé sous l’égide de FCA. Le Milano complète l’offre d’Alfa en devenant la nouvelle entrée de gamme, prenant la relève du couple Mito / Giulietta qui n’a pas été renouvelé en son temps, ces dernières ayant achevé leur carrière respectivement en 2018 et 2020.
Pour Alfa, ce Milano revêt un enjeu important dans la stratégie de relance de la marque et pour booster les ventes, qui restent encore bien en-deçà des objectifs, malgré une bonne progression en 2023. En effet, le couple Giulia/Stelvio, qui ne sera pas renouvelé avant 2025/2026, accuse désormais 8 et 7 ans de carrière (avec un restylage l’an passé), et, fautes de versions hybrides et d’une offre moteur limitée, connaît désormais des ventes très faibles, voire inexistantes chez nous où le malus fracasse les essences. Quant au Tonale, plutôt plébiscité, s’il a porté à bout de bras la marque en 2023, assurant environ 60% des ventes mondiales (42.000 sur 70.000), et que le début 2024 est plutôt encourageant, il ne réalise pas toutefois les chiffres escomptés, étant aussi cannibalisé par le Dodge Hornet sur le marché américain. Quand on sait qu JP Imparato a fixé un cap de 200.000 ventes d’ici 2027, on semble encore très loin du compte. Le Milano peut-il contribuer à concrétiser cela ?
La première Alfa Stellantis, ce qui ne plaît pas à tout le monde
Comme dit plus haut, le Milano est un produit de l’ère Stellantis. D’un point de vue technique donc, sa base est ainsi connue et issue de PSA, avec une plateforme CMP déjà partagée par les cousins Peugeot 2008, Jeep Avenger et autres Fiat 600, ainsi que des blocs Puretech essence pour la version « Ibrida », et non pas les Firefly italiens comme sur le Tonale. Logique d’un point de vue de la rationalisation industrielle d’un groupe multimarques, pour des facilités techniques, mais peut-être aussi pour des raisons « politiques », ce Milano n’a donc pas grand-chose d’Italie dans ses veines, et il sera assemblé en Pologne dans l’usine de Tichy. Cela fait tiquer une partie des « tifosis », surtout du côté transalpin, qui n’apprécient guère cette Alfa « peugeotisée » avant même de l’avoir vue. Et le design alors ?
Hier soir, quelques images ont fuité sur la toile, et beaucoup d’encre numérique a déjà coulée…. Alfa Romeo annonçait un design de rupture, matérialisant une nouvelle ère, cela semble être le cas, mais avec un résultat qui sera clivant, provoquant des réactions épidermiques, encore plus sur la version électrique de lancement. Le Milano propose un mélange entre des références au passé et une approche résolument moderne.
Un design très travaillé mais aussi surprenant
C’est une certitude : le Milano est agressif et plus musclé que ses cousins. Plus râblé, avec des passages de roues marqués, des porte-à-faux contenus, un profil plus incliné, il affiche une intention dynamique claire par rapport aux autres modèles du groupe. La face avant suscite néanmoins beaucoup de commentaires, certains se demandant où est passée l’italianité d’Alfa, ce Milano étant considéré comme trop futuriste ou trop proche du design de marques asiatiques. Le style de la face avant paraît assez chargé, oui. Plus que le bouclier, c’est la zone calandre-optiques qui interpelle. La signature lumineuse « triptique » est toujours là, mais avec un design acéré et futuriste à LED plus proche de Peugeot ou d’une Mégane, le tout dans un ensemble optique plutôt anguleux. Cet ensemble est souligné par une bande noire – avec en son sein une petite grille d’aération – qui fait la jonction au Scudetto.
Jongler entre le passé et l’avenir
Ce fameux Scudetto, blason emblématique d’Alfa, se décline en deux propositions pour le client : Leggenda, où l’on retrouve un Scudetto grillagé orné du nom Alfa Romeo écrit avec la police d’écriture historique (Bien vu !) ou Progresso (une interprétation modernisée du Biscione) dans lequel le Scudetto n’apparaît plus ici comme une grille traditionnelle d’aération mais sous la forme d’un élément carrossé avec en découpe le blason stylisé des armoiries et du Biscione. Conséquence, le logo en couleurs et arrondi, qui normalement trône sur la crête du Scudetto, est ici posé basiquement sur l’avant du capot… C’est dans sa partie inférieure que la forme des lignes devient plus nette et anguleuse avec un soupçon de becquet et les deux ouvertures verticales aux extrémités du pare-chocs. La plaque d’immatriculation située au centre revient également sur l’Alfa Romeo Milano, comme cela ne s’était pas produit depuis de nombreuses années sur une Alfa Romeo. La calandre est franchement plus agréable avec l’Ibrida,
Le profil est réussi. Le Milano est tendu vers l’avant, campé sur ses belles jantes en fer à cheval, avec une découpe de la ligne de pavillon élancée et élégante. A l’arrière, on remarque un profil de custode plongeant et un arrière Fastback façon « Codatronca », clin d’œil aux carrosseries Zagato comme la Giulia TZ. Quelques détails sont à souligner, comme des poignées de porte arrière fichées dans le montant, façon 147 et Giulietta, et un blason qui apparaît dans la custode noire faisant la jonction entre la vitre arrière et le hayon. Les optiques arrière sont insérés dans un grand bloc noir brillant qui fait office de béquet et redescend en U sur les ailes, faisant un clin d’œil à l’arrière de l’Alfasud Ti première génération. La signature lumineuse cette fois-ci, toujours un peu anguleuse, ressemble davantage à celle vue sur le Tonale.
Globalement, en dehors de tout jugement esthétique pur que l’on peut toujours considérer comme subjectif, l’identité d’Alfa est donc en partie bousculée dans ce design qui délaisse un peu l’élégance au profit d’une personnalité plus agressive et moderne.
Un intérieur dans l’esprit
A l’intérieur, on retrouve davantage l’esprit Alfa habituel, ce qui est un pari réussi étant donné que l’on part d’une base déjà utilisée sur de nombreux modèles cousins du groupe. L’esprit sportif se retrouve à travers des positions des commandes à portée de main du conducteur, comme le prouve le volant compact adapté à tous les styles de conduite et surtout l’emblématique combiné d’instruments « cannocchiale ». Au centre du tableau de bord et orienté vers le conducteur, un système d’écran tactile de 10,25 pouces. Les buses de climatisation en forme de quadrifoglio (trèfle à quatre feuilles), sont du plus bel effet. Enfin, pour attirer le regard et accueillir le conducteur, les sièges sport Sabelt se caractérisent par un dossier enveloppant alliant haute résistance mécanique, ergonomie parfaite et légèreté structurelle.
Malgré ses dimensions compactes, le MILANO BEV annonce le plus grand coffre à bagages de sa catégorie , d’une capacité de 400 litres, accessible par un simple balayage du pied (technologie mains libres « hands free »). Il propose d’éléments exclusifs tels que le compartiment range-câbles situé sous le capot, permettant de ranger facilement le câble de recharge. Pour augmenter davantage le niveau de confort, MILANO offre une palette d’aides au conducteur, qui permettent la conduite autonome de niveau 2 (contrôle longitudinal et latéral du véhicule : centrage dans la voie et maintien de la distance avec le véhicule qui précède), ainsi que la caméra arrière à 180° qui, avec les capteurs de stationnement à 360°, surveille la zone environnante et permet un système de stationnement semi-autonome innovant et utile. Deux petits bémols : plus de molette DNA et pour l’instant, un intérieur encore dominé par le noir. Le manque de couleurs est prégnant dans le catalogue Alfa pour les intérieurs, il faut espérer plus de choix à l’avenir.
Les promesses du comportement
Alfa Romeo met en avant un argument déjà utilisé pour les Giulia, Stelvio et Tonale, à savoir un poids très contenu sur le segment et une répartition optimale des masses. L’équipe chargée de la dynamique de conduite est celle qui a développé la Giulia GTA au centre expérimental de Balocco, avec des solutions techniques spécifiques : la direction est la plus directe du segment (14,6) et extrêmement précise, avec un calibrage ad hoc pour améliorer les qualités exceptionnelles de tenue de route ; sur la version VELOCE, la configuration est sportive et abaissée de 25 mm ; les barres antiroulis avant et arrière ont un calibrage plus sportif; le système de freinage comprend des disques de plus de 380 mm à l’avant avec des étriers monoblocs à 4 pistons ; le différentiel Torsen offre la meilleure traction possible dans toutes les conditions. En outre, les pneus de 20 pouces sont spécialement conçus pour les véhicules électriques à hautes performances et offrent des niveaux élevés d’adhérence. Par ailleurs, le système Alfa D.N.A. est reconduit avec le mode « Dynamic », le mode « Natural » et le mode « Advanced Efficiency » calibré pour atteindre une efficience énergétique maximale. Enfin, uniquement sur la version hybride Q4, un quatrième mode, appelé Q4, est disponible pour les conditions de faible adhérence.
Elettrica et Ibrida, avec 4 versions au total
Le Milano Elettrica est disponible en deux versions de puissance, 156 ch. ou 240 ch. La batterie de 54 kWh annonce une autonomie de 410 km en cycle WLTP, qui devient supérieure à 590 km en cycle urbain. La recharge, dans les stations 100 kW DC, est d’un peu moins de 30 minutes pour repasser de 10 à 80 %.
Le MILANO IBRIDA propose deux solutions de transmission : la traction avant ou la transmission intégrale Q4, une première dans le segment des compacts premiums, qui sera disponible ultérieurement. La MILANO IBRIDA adopte une architecture hybride 48v de 136 ch. Le Puretech 3 cylindres de 1,2 litre avec turbocompresseur à géométrie variable est de nouvelle génération, désormais doté d’une chaîne de distribution pour une fiabilité améliorée. Le composant électrique se compose d’une batterie lithium-ion de 48 volts et d’un moteur électrique de 21 kW intégré dans la boîte de vitesses à double embrayage à 6 rapports qui travaille en collaboration avec l’onduleur et l’unité de contrôle de la transmission afin de garantir une efficacité maximale. Nous sommes en terrain connu chez Stellantis. A voir si une QV est dans les cartons…mais là, c’est une autre mécanique qu’il faut !
Une version de lancement haut de gamme est disponible en motorisation IBRIDA (136 ch.) et ELETTRICA (156 ch.): la SPECIALE.
L’extérieur se distingue par le scudetto « Progresso », les finitions sportives mates avec des accents du nouveau et déjà iconique Rouge Brera, et les jantes en alliage de 18 pouces (« Petali » sur ELETTRICA, « Fiori » sur IBRIDA). L’intérieur est agrémenté de touches sportives et exclusives telles que l’intérieur en vinyle et tissu « Spiga », le volant en cuir et le siège conducteur à commande électrique avec fonction de massage. L’attention portée aux détails est assurée par l’éclairage intérieur et distinctif à 8 couleurs qui souligne les bouches d’aération, le tunnel central et l’emblématique cannocchiale. L’équipement de sécurité suivant vient compléter cet ensemble ave, de série, la conduite autonome de niveau 2, la navigation connectée, la caméra arrière à 180°, le hayon électrique mains libres et le système sans clé avec technologie d’accès de proximité.
La Milano Speciale IBRIDA sera disponible en France à partir de 31 000€ et Milano Speciale ELETTRICA à partir de 40 500€. Par la suite, l’entrée de gamme devrait passer sous la barre des 30.000 euros. À compter du 25 avril, date à laquelle ouvrent les carnets de commandes, les clients pourront opter pour différents packs pour étoffer la dotation de leur Milano. Il sera par exemple possible d’ajouter des phares Matrix LED, ou encore des sièges sport Sabelt.
Conclusion
Il va sans dire que ce Milano va faire jaser chez les Alfistes, avec des parti pris stylistiques qui vont diviser. Néanmoins, même s’il cherche à capter et ramener une partie des anciens clients Mito / Giulietta (une offre spéciale sera proposée aux propriétaires de ces modèles), Alfa Romeo cherche surtout de nouveau clients, sur le plus de marchés possibles et pas forcément des Alfistes puristes. Des clients donc qui seraient moins arc-boutés et sensibles aux questions d’ADN, d’identité, d’héritage, d’italianité, des sujets que les aflistes mettent en exergue dans leurs réflexions et qui forcément ajoutent une grosse part de subjectivité et d’émotion dans leur jugement. Mais le marketing Alfa, on l’a vu avec Giulia / Stelvio et aussi sur le Tonale, s’est beaucoup construit sur la mise en avant de l’italianité. Il y aura forcément une approche plus « moderne » pour ce produit qui, en dehors de son nom et d’un design élaboré au Centro Stile, ne sera pas italien, ni dans son châssis, ni dans sa motorisation ni même dans son lieu de production (même si, rappelons-le, la Fiat 500 est aussi en grande partie assemblée en Pologne et n’hésite pas à vanter son sang italien…). En tous cas, on souhaite du succès à ce Milano, qui doit pérenniser l’avenir de la marque et permettre d’assurer la suite du plan produit.
Surprenant ce Milano….des feux arrière que l’on dirait empruntés à Peugeot, des feux avant empruntés à….Renault et une calandre qui est bien mieux avec « AlfaRomeo » marqué plutôt que le Biscione découpé.
Après, comme c’est Stellantis, certains ne regarderont même pas objectivement le véhicule. Les « vraies » Alfa, personne ne les achetait plus…même pas les « puristes » 🙂
J’ai regardé une liste contenant toutes les Alfa Roméo depuis 1950, je peux donc dire: c’est la plus moche des 75 dernières années
Et avec le puretech, ça va pas être sympa à rouler non plus
Le design est plutôt réussi. En le voyant de 3/4 face comme sur l’image de couverture, il est réussi. Celui qui me dit qu’il ressemble à un 2008 est vraiment de mauvaise foi.
L’intérieur n’est pas vilain. Pareil il change par rapport à ses cousins même si beaucoup de commandes nous rappelle l’origine du produit. Par contre ma grosse déception concerne les compteurs. En voyant les photos officielles comme présentées ici, je me suis dis « wow, c’est chouette ces deux gros compteurs ronds qui se font englober par la casquette de compteur ». Mais en fait j’ai vite déchanté quand j’ai vu des images prises sur le « terrain » par la presse concurrente ou on se rend compte que ce n’est qu’un dégelasse écran LCD rectangle posé au milieu. Désolé mais c’est le cas. On voit très bien, même trop les contours de cet écran rectangle et du coup on se rend compte que les arrondies de la casquette une servent qu’a crée une illusion (mal faite). C’est dommage.
Mais pour le reste, niveau stylec’est du réussi selon moi. Magnifiques sièges au passage.
Quand aux motorisations… Aucunes surprises, on s’y attendait on ne retrouve rien de folichons.
Il passe bien. A part cet avant ultra chargé, le reste a de l’identité sans trop en faire. J’ai un peu penser à Cupra ou Toyota, parce que avec le Puretech, il ira pas chercher les BM.
Jolie voiture ! Du très beau travail en design.
Est-ce une vraie Alfa ou un clone Stellantis ? Un clone assurément mais d’un autre côté, est-ce vraiment si important ?
je suis assez consterné par la majorité des commentaires. c’est pas une vrai Alfa gnagnagna, une ressucée de 2008 encore, elle est moche, encore un puretec.
les gars c’est fini le double arbre atmo chez Alfa, il faut se faire une raison!
les belles et grosses Alfa ne se vendent plus (En France du moins). Giulia et Stelvio sont vieux. De bons moteurs thermiques mais le reste est vraiment vieillissant.
pour l’instant , le thermique ne sera plus vendu en Europe en 2035. donc les nouveautés doivent sortir en electrique, PAC, à l’air comprimé, avec des pédales…
la meilleure solution reste l’électrique.
là on a un petit SUV (et encore je trouve qu’il est moins haut que le reste de la famille) qui a une personnalité Alfa (le lui trouve un faux air de 147). une proposition de motorisation jusqu’à 240 cv, il est court, il est pratique avec son grand coffre et son petit frunk, il se démarque du reste de la production.
Reste la batterie de 54kWh vraiment limite pour envisager de grands trajets mais pour celui qui ne fait pas Paris Nice toutes les semaines je le trouve bien.
ET cet intérieur « il nero é nero » très GTI des années 90 qui me fout le bourdon…
Sur une vidéo plus détaillée, on s’aperçoit que la partie basse du boomerang sous les phares, c’est un élément anthracite noir. Si ça se trouve sur l’entrée de la gamme, ce sera couleur carrosserie et donc moins chargé. C’est souvent le cas des BMW où l’entrée de gamme est moins outrencié et plus élégant que les versions supérierieurs.
C’est le seul truc qui me faiser penser à une japonaise… mais ça peut finalement être changé facilement. Un bon point pour une voiture que je trouvais déjà séduisante à part ce truc génant à mes yeux à l’avant.
Le profil est quand même très ressemblant au 2008, mais je n’arrive pas à déterminer si c’est dû à la reprise d’éléments de carrosserie /vitrage… une chose est sûre : le designer n’a vraiment pas été inspiré. Pourtant l’héritage Alfa aurait dû lui faciliter la tâche. Walter nous manque…
Surprenant ? Je suppose que c’est l’euphémisme pour moche.
La calandre est déjà tombée ?
On lit ailleurs que la qualité des matériaux est inférieure à celle de la Peugeot 2008 : cela illustre bien le décalage entre les discours et les réelles ambitions de Tavares vis-à-vis d’alfa.
Le design est bien, il tapera dans l’œil des clients de ce genre de voiture.
Parler de design « en rupture », faut pas exagérer. Il a la même allure que ses cousins et que la concurrence. La face avant est réussie. Sur un marché ultra-concurrentiel, il faut se démarquer et en l’occurrence, ça fonctionne. Allez en discuter avec les designers de VW, le dessin des ID est un splendide ratage, sans aucune personnalité.
Il ne faut pas parler des alfistes, ils ne sont pas concernés par cette voiture. Les alfistes roulent en ancienne, en youngtimer ou en sportive. Un passionné de voiture ne roule pas en SUV, même badgé Lamborghini ou Ferrari.
Il ne faut pas perdre de vue que les clients de SUV se moquent complètement de plateformes communes ou de l’origine des moteurs. Ils et elles sont focalisés sur le design et l’équipement, quelle que soit la marque.