Alfa Romeo Giulia et Stelvio Quadrifoglio : bientôt la fin en Amérique du Nord

Bientôt fini aux USA

L’annonce faite par Larry Dominique, vice-président senior d’Alfa Romeo Amérique du Nord, marque un tournant important pour la marque Arese. La décision de mettre fin aux ventes des versions thermiques des Giulia et Stelvio Quadrifoglio en Amérique représente non seulement la fin d’une époque, mais aussi une étape vers un avenir électrifié. L’annonce est venue du compte Linkedin du cadre dirigeant.

« Les modèles Alfa Romeo Quadrifoglio Performance font leurs adieux à l’Amérique du Nord, pour l’instant. Il est temps de vous rendre chez votre concessionnaire Alfa Romeo ! 2024 représente la dernière occasion de commander une Giulia Quadrifoglio et une Stelvio Quadrifoglio avec un V-6 bi-turbo de 510 chevaux ! C’est la dernière chance de posséder une Quadrifoglio équipée uniquement d’un moteur à combustion, alors que nous poursuivons notre métamorphose vers un avenir électrifié, mais ce n’est pas la fin de l’histoire. Je suis impatient de vous présenter le prochain chapitre du voyage du trèfle à quatre feuilles. La possibilité de commander une Giulia Quadrifoglio ou un Stelvio Quadrifoglio 2024 se terminera en Amérique du Nord à la fin du mois d’avril 2024. Les derniers modèles Quadrifoglio à moteur à combustion interne pour les États-Unis et le Canada sortiront de l’usine de Cassino en juin 2024.« 

L’Alfa Romeo Quadrifoglio est le fleuron du Biscione, la vraie star sur laquelle on se retourne. Dans un monde dominé par les SUV et l’électrique, ce genre de voiture perpétue un vrai plaisir automobile authentique et de caractère. Propulsées par un moteur V6 biturbo de 2,9 litres, dérivé de l’emblématique V8 biturbo de Ferrari, les Giulia et Stelvio offrent des performances véritablement de haut niveau, avec 510 ch et 600 Nm de couple maximal. Le Stelvio QV est bluffant dans son comportement : on n’a jamais la sensation de conduire un SUV.

Une héritière électrique et au design différent

Seulement, le plan produit à venir d’Alfa Romeo, concernant les grands modèles, passera par la plateforme STLA Large pour donner des modèles hybrides rechargeables et 100 % électriques. Une descendante de l’Alfa Romeo Giulia avec un groupe motopropulseur entièrement électrique devrait être lancée d’ici 2025/2026. Le design devrait aussi évoluer sensiblement, la prochaine Giulia n’étant pas attendue comme une sedan tricorps, mais comme une berline à hayon fastback, peut-être dans la lignée de la GTV.  Cette décision suggère que la nomenclature Quadrifoglio pourrait également être conservée dans les futures versions entièrement électriques, atteignant potentiellement jusqu’à 1 000 ch de puissance.

Les commandes d’Alfa Romeo Giulia Quadrifoglio et d’Alfa Romeo Stelvio Quadrifoglio en Amérique devraient se clôturer fin avril 2024, la dernière production étant prévue pour juin à l’usine de Cassino.

Une carrière décevante

Plus globalement, l’actuelle Giulia a eu une carrière loin de ce qui était escompté. Pourtant, la plateforme Giorgio avait été en grande partie pensée pour elle et la berline a reçu moult récompenses, tout en étant plébiscitée par les journalistes. Bien reçue par les alfistes, la Giulia a été lancée en 2016. Huit ans après, force est de constater qu’elle ne s’est pas bien vendue. Elle devrait totaliser environ 160.000 ventes en regroupant les marchés nord-américain et européens, bien loin des objectifs fixés.

Pourquoi un tel échec ? Les raisons sont diverses. Si le style est réussi pour beaucoup, d’autres déplorent un manque de différenciation et d’italianité, avec une volonté de copier la BMW série 3. Difficile d ‘exister pour les berlines face au premium germanique. La communication Alfa n’a pa été non plus très agressive, les politiques tarifaires parfois considérées comme « prétentieuses » face à un premium germanique bien établi, s’appuyant sur une clientèle solide et un réseau de concessions bien plus fourni. Cette berline n’a pas eu de carrière sportive (nous tairons la Giulia électrique de l’ETCR…), contrairement à la 156 qui s’était appuyée sur le supertourisme. Les préjugés ont aussi la vie dure. Pour certaines personnes, l’image d’Alfa est restée figé dans les années 70-80, des bagnoles de caractère mais pas fiables et qui rouillent. Difficile de déconstruire les préjugés…

L’absence de version break, de coupé ou encore de versions hybrides, feu FCA ayant pris un retard monstre dans ce domaine, n’ont pas aidé, ainsi qu’une offre technologique en retrait, surtout pour la première mouture lancée en 2016.  Le choix de motorisations et d’options fut aussi moins poussé que les rivales allemandes. La Giulia offre un comportement exceptionnel, mais le bloc essence 2 litres Turbo n’a pas eu l’agrément que l‘on espérait. Le « petit » 2 l de 200 ch a même été retiré aussi du catalogue avec le restylage de 2023. La version QV V6 laisse des souvenirs impérissables, mais elle est devenue invendable en France avec le malus de 60.000 euros. Seuls les diesels sont encore accessibles, et performants, mais la fenêtre est passée.

 

(3 commentaires)

  1. Il faut dire que vendre des voitures à 100 k€ (prix porté à 82600€ si vous commandez sur internet. Si, je suis sérieux : https://www.alfaromeo.fr/modeles/quadrifoglio/stelvio-quadrifoglio ) n’est pas facile en nos contrées quand juste à côté il y a des Panda et des 500 alignées.
    C’est toute la difficulté de vendre du premium. Objectivement, l’image d’alfa n’est pas si mauvaise que ça, mais la marque manque de modèles et de personnalisation face aux BAM. Et cette maudite décote qui fait qu’en location elle est vraiment, vraiment trop chère.
    Sic transit.

  2. Surtout l’absence d’une version « sport wagon » a fait perdre de la clientèle, le Stelvio reste un SUV, que beaucoup de clients de la marque, ne veulent pas !

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