Redoutant l’impact économique que pourrait avoir sur la France et le Japon l’éviction et l’arrestation de Carlos Ghosn, désormais ancien patron de Nissan, les gouvernements français et japonais ont tenu à réaffirmé jeudi leur soutien à l’Alliance Renault-Nissan.
Des déclarations qui font suite à la décision du conseil d’administration de Nissan de limoger son président, Carlos Ghosn, placé en garde à vue à Tokyo, après avoir été accusé de malversations, soupçonné tout à la fois de fraudes fiscales et d’abus de biens sociaux.
Objectif : maintenir la coopération intacte
Dans un communiqué conjoint publié après une rencontre tenue à Paris, les ministres de l’économie français et japonais – Bruno le Maire et Hiroshige Seko – ont réaffirmé leur soutien « à l’alliance formée entre Renault et Nissan et leur souhait partagé de maintenir cette coopération gagnante ».
A l’issue d’une réunion extraordinaire de plus de 4 heures à Yokohama, la direction de Nissan a annoncé quant à elle que la coopération avec son partenaire français de longue date Renault « demeurait intacte ».
Le conseil d’administration de Nissan – dans lequel siègent deux représentants de Renault – a jugé à l’unanimité que les soupçons pesant sur Carlos Ghosn suffisaient pour l’évincer de son poste de président. Sonnant ainsi le gong sur cette figure encore emblématique il y a peu, qui a fortement contribué au mariage franco-japonais.
Vers une restructuration de l’Alliance ?
Alors que cette affaire ébranle sérieusement l’Alliance comme jamais depuis sa naissance en 1999, le gouvernement français a très rapidement voulu rassurer sur l’avenir de Renault dont l’État détient 15%.
Si, au Japon, le son de cloche officiel est le même, la presse locale publie à qui veut le lire moult déclarations anonymes de responsables de Nissan affirmant que le groupe veut revoir la structure de l’Alliance. Selon l’un d’entre eux, cette étape constituerait une « condition nécessaire » pour permettre sa poursuite.
Modifier le rapport de forces ?
L’un des objectifs serait de modifier les rapports de force concrétisées dans les participations croisées. Si Renault détient 43% de Nissan, le constructeur japonais n’en possède que 15%, alors même qu’il surpasse son partenaire en termes de chiffre d’affaires. Une situation source qui a quelque peu du mal à passer dans l’archipel.
Selon le quotidien économique japonais Nikkei, qui cite un dirigeant de Nissan, Carlos Ghosn cherchait jusqu’à présent à intégrer les deux groupes. Le journal évoque même la possibilité qu’un plan concret soit prêt au printemps prochain. Or, tout scénario de fusion a été ouvertement rejeté par Hiroto Saikawa, président exécutif de Nissan nommé par Ghosn lui-même.
En mars dernier, l’agence Bloomberg avait évoqué une fusion des deux groupes. S’exprimant dans le cadre d’un entretien à l’AFP, en février dernier, Carlos Ghosn avait dit vouloir « continuer la convergence » entre les trois entités (Renault-Nissan-Mitsubishi).
Interrogé à propos des participations croisées, il avait alors indiqué que tout était sur la table, et qu’il n’y avait « pas de tabou, pas d’interdit ».
Elisabeth Studer avec AFP
https://www.francetvinfo.fr/economie/automobile/carlos-ghosn/les-tres-strictes-conditions-de-detention-de-carlos-ghosn-au-japon_3045211.html
rigole pas chez eux…
chez nous, c’est vraiment cool en comparaison
il y a l’affect et la réalité économique ! ghons hors jeu et alors ? reste que, hors résultats, Renault reste maître à bord ! Une conspiration ? oui j’y crois même si je ne doute pas un instant d’une probable optimisation / fraude fiscale ! Mais comment sans complicité interne chez Nissan une telle fraude aurait-elle possible ?
@033x. C’est ce qui est reproché à Nissan. Alors que chez Renault la rémunération du pdg est mise en débat lors des grandes messes annuelles …. chez Nisan c’est le pdg lui même qui fixait sa rémunération … Nissan va y remédier.
Nissan est aussi suspecté pour sa passivité voir sa complicité à avoir aider son pdg à faire de l’optimisation fiscale et avoir acheté des biens sur les deniers de la société (on parle même d’emploi fictif pour l’une de ses sœurs). Prenez M. Lagardeld … il y a quelques années il a eu droit à un redressement fiscal en aucun cas Chanel n’a participé à sa dissimulation de revenu. Le numéro 2 de Nissan joue les outrés et se délosidarise pour que le doute ne plane pas sur lui et sur d’autres gradés de Nissan … car si la justice japonaise se rend compte que d’autres ont usé des mêmes méthodes … et bien ça va être compliqué.
Je crois surtout que le numéro a pleinement collaboré avec la justice japonaise pour ne pas se trouver dans la même position que Patrick Pélata il y a deux ans. Les gens y voient de la traîtrise … moi j’y vois un instinct de survie!
Ghosn n’est ni Français, ni Japonais.
Il « veut » fusionner Renault et Nissan.
Or, ça n’a jamais plu aux Japonais.
Et pas non plus à beaucoup de Français qui préféreraient garder frrrançé leur champion national.
ça y est, le feuilleton de l’hivers a commencé. De nombreux rebondissement sont à prévoir histoire de tenir en (mauvaise) haleine le spectateur. La fin fera sensation