Les visiteurs, dont je ne faisais malheureusement pas partie, ont ainsi pu admirer les exemplaires suivants :
41.100, Coupé de Ville, sans doute la plus célèbre des Royale, réalisée dans les ateliers Bugatti sur un dessin de Jean Bugatti. Surnommée la voiture du patron ou Coupé Napoléon, elle a été personnellement utilisée par Ettore. Issue du prototype, le véhicule a connue diverses carrosseries : torpédo Packard, Fiacre hippomobile, berline hippomobile, coach à brevet Weyman. C’est au volant de ce dernier qu’Ettore eut un accident et fit recarrosser le châssis par son fils. Aujourd’hui propriété du Musée National de l’Automobile de Mulhouse après avoir été rachetée en 1958 par Fritz Schlumpf à la famille Bugatti.
41.111, Coupé de Ville réalisé par Binder (carrossier Parisien). Une copie du modèle précédent réalisé à la demande du second propriétaire qui fit démonter la carrosserie du Roaster d’Armand Esders. La légende veut que cette carrosserie, blindée, ait été commandée par le Roi Carol de Roumanie. La carrosserie originale fut ensuite détruite pendant le seconde guerre mondiale, victime des bombardements des usines Citroën où elle avait été cachée. Le véhicule a été prêté par Bugatti Automobiles SAS, son actuel propriétaire.
41.121, Roadster Weinberger (carrossier Allemand, Münich), prêté en dernière minute par le Henry Ford Museum de Détroit. Le véhicule avait été vendu en 1932 à Josef Fuchs, médecin Allemand. Le véhicule a ensuite été vendu en 1943 à C.A. Chayne, vice-président de General Motors. Ce dernier fit effectuer une restauration complète et excessive, comme par exemple les trompettes de klaxon à l’avant. Le véhicule était noir à l’époque et adopta alors une couleur crème. A son décès en 1959, le véhicule fut donné au Henry Ford Museum.
41.131, Limousine Park Ward (carrossier Anglais), prêtée par le Musée National de l’Automobile de Mulhouse. Le véhicule a été vendu en 1933 au capitaine Cuthbert Foster, qui la fit carrosser par le spécialiste des Rolls-Royce, ans un style très austère. Après avoir appartenu à un collectionneur Britannique (J. Shakespeare), elle fut vendue aux frères Schlumpf dans les années 50.
41.141, Coach Kellner (carrossier Parisien). Véhicule non vendu à l’époque et utilisé par la famille Bugatti. Vendue en 1950 à Briggs Cunningham en même temps que la berline de voyage 41.150.
Les deux Royale non présentés à Goodwood:
41.150, la berline de voyage au style hippomobile, dessinée par Ettore lui même. Le véhicule est exposé au Blackhawk Automotive Museum (Californie) après avoir fait partie de la collection Harrah.
Autre absente, la reconstruction du roadster Esders réalisée par le Musée National de l’Automobile, à partir de pièces détachées, d’outillages rachetés aux usines Bugatti par les frères Schlumpf. Particularité du véhicule, Armand Esders, couturier Parisien, ne conduisant jamais de nuit, il avait demandé à ce que ce véhicule soit dépourvu de phares, qu’il jugeait inesthétiques. Toutefois, son chauffeur ayant parfois à conduire la voiture de nuit tandis que son patron prenait le train, Bugatti avait prévu un système de phare démontables. Le dessin est dû à Jean Bugatti.
(Photos d’époque avec Jean Bugatti)