31 radars incendiés en Bretagne en 10 jours, l’écotaxe a-t-elle été le déclencheur ?

L’écotaxe a été suspendue et les négociations ouvertes par le gouvernement suite aux différentes manifestations que ce soit à Quimper ou ailleurs. Face à la gronde des « bonnets rouges » bretons les autorités pourraient retravailler leur copie sur une taxe qui voulait à la base « faire payer les pollueurs » et « financer les transports alternatifs » mais qui a été galvaudée depuis (1). Mais en même temps que les portiques ou les bornes, les radars automatiques ont été et sont toujours la cible d’incendies qui les rendent quasiment à coup sur inopérants au moins pour quelques jours.

31 radars ont été touchés à date depuis le début du mois (3 par jour) et le mouvement commence à faire tâche d’huile puisque portiques comme radars se font désormais incendier un peu partout en France. Des actes de sabotage ont toujours été enregistrés sur les radars depuis leur lancement il y a 10 ans mais le mouvement s’amplifie ces derniers jours. Deux courants s’opposent désormais en Bretagne : ceux qui considèrent que la fronde anti-écotaxe et anti-radar fait partie du même ras-le-bol fiscale, et les autres qui considèrent que les actions sur les radars sont opportunistes et jettent le discrédit sur le mouvement anti-écotaxe.

Avec ce quart des radars bretons mis hors d’usage les autorités sont sur les dents et les patrouilles se multiplient autour des appareils flasheurs. La dégradation d’un radar (assimilé à un bien public) est passible selon l’article 322-2 du codé pénal de 3 ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende. Si vous êtes pris à plusieurs alors le chef pénal devient « destruction, détérioration et dégradation d’un bien public en bande organisée » et l’amende monte à 75 000 euros et la peine encourue est de 5 ans de prison.

(1) Le produit de l’écotaxe devait à la base alimenter le développement du ferroutage et du transport fluviale en plus de la dotation habituelle de l’Etat. Dans sa version actuelle, le produit de l’écotaxe vient en déduction de la dotation habituelle et par conséquent le développement des transports alternatifs n’auront pas plus d’argent pour se développer, la différence partant dans la poche de l’Etat.

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 Photo : Wikimedia

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