Au programme, découverte du circuit d’essai privé, à l’accès réservé, tours de manège dans des voitures de préparateurs, ateliers ludiques pour apprécier les différentes parties du circuit, test de pneus dans différentes situations et présentation du dernier pneu Continental, le ContiForceContact spécialement étudié pour le circuit… En piste!
Le circuit d’essai Contidrom
Les manufacturiers de pneus doivent pouvoir tester leurs nouveaux produits dans toutes les conditions possibles et imaginables, et même parfois celles qui ne le sont pas d’ailleurs… Plutôt que d’envoyer les pneus et les ingénieurs aux quatre coins du monde, il est bien plus pratique d’avoir à disposition, un circuit reproduisant les principales conditions d’utilisation. Pour Continental, c’est le « Contidrom » situé en Allemagne, au nord de Hanovre.
Le Contidrom a été inauguré en 1967, puis agrandi a plusieurs reprises. Il est actuellement toujours utilisé par Continental, mais aussi par des magazines, des constructeurs automobiles et des préparateurs qui y trouvent là le lieu idéal pour y effectuer des mesures précises et comparables des différents modèles.
Pour Continental, le circuit permet de définir précisément les caractéristiques d’un pneu, en situation extrême ou non. Bien sûr, pour les pneus sportifs, il est important de savoir comment se comporte le pneu à vitesse élevé et en virage appuyé, mais pour le conducteur lambda la tenue du pneu sur différentes surfaces (bitume, béton, pavés, route déformé), le bruit qu’il émet, le confort qu’il procure sont tout aussi importants. Ainsi le circuit, ou les circuits devrait-on dire, présente différentes surfaces et des arroseurs permettant de simuler la pluie.
On l’aura compris, le Contidrom est une entreprise à lui seul et c’est en fait plusieurs dizaines de personnes qui y travaillent, ingénieurs et techniciens bien sûr, mais également des pompiers et cuisiniers…
Les amateurs de sportives ne sont pas en reste, c’est l’endroit idéal pour s’en donner à cœur joie, ce dont nous avons évidemment pu vérifier à l’occasion de cette journée Conti Tuning Day.
La journée Conti Tuning Day
Les journées Conti Tuning Days ont lieu 4 fois par an, mais pas forcément au Contidrom. Comme le nom de l’évènement l’indique, les tuners allemands sont à l’honneur; plutôt que tuner le terme « préparateur » est d’ailleurs plus approprié. Nous sommes loin ici des trappes alu et des pots d’échappement en boite de conserve, ici c’est du lourd. Ce n’est pas nouveau, les Allemands aiment les voitures puissantes, ce qui a permis l’émergence de sociétés dont la renommée est désormais mondiale. Pour les manufacturiers de pneus, c’est un marché de seconde monte non négligeable ; car vu les puissances de ces voitures les pneus sont non seulement mis à rude épreuve mais en plus se doivent d’avoir un style bien marqué et notamment des largeurs hors normes. Pour Continental, c’est une manifestation particulièrement adaptée à son dernier pneumatique : le Conti Force Contact, taillé pour le circuit, mais également homologué pour la route. Ce pneu est déjà en vente en Allemagne et le sera en France à la rentrée.
Le Conti Tuning Day permet ainsi à différents préparateurs de se rencontrer et de partager leurs expériences. L’évènement n’étant pas ouvert au public, les personnes présentes étaient soit des vendeurs Mercedes (marque qui était le thème de cette édition), des lecteurs du magazine allemand « AutoBild Sportcars » et des représentants des médias.
Pour notre groupe le premier atelier consistait à découvrir la piste interne du circuit. Il s’agit d’un tracé assez sinueux à l’intérieur de l’anneau de vitesse. Et quel meilleur moyen de découvrir ce tracé qu’à bord des voitures des préparateurs. Même si nous n’avons pu en prendre le volant, les différentes voitures nous ont montré des tempéraments bien différents, du bruit sauvage au grognement feutré. Mais tout d’abord, petit passage en revue des véhicules présents, tous dérivés de voitures Mercedes-Benz, à l’honneur pour cette édition.
Binz :
Ce préparateur ne recherche pas la puissance maximale mais s’est fait surtout connaître par ses versions limousines des Classe E dans le cas présent mais aussi des Classe G, qui deviennent donc… des Mercedes-Binz. Une transformation loin d’être évidente, puisque toute l’électronique, dont les aides comme l’ESP doivent être recalibrées. Tant qu’à faire, en plus de la longueur augmentée de 86cm, d’autres petits détails viennent agrémenter la vie de tous les jours ; comme sur ce modèle très discret, des roues de 21 pouces et une sono de … 3500W, de quoi faire exploser les vitres, mais d’abord les tympans. La société Binz n’en est pas à sa première transformation puisqu’elle a été fondée il y a 76 ans, par Herr Binz.
Brabus :
On ne présente plus la société Brabus, qui depuis 35 ans a gagné une réputation mondiale par ses transformations alliant luxe douillet, moteurs surpuissants et prix stratosphériques. Rappelez-vous les Brabus Rocket et son V12 de 800 ch du salon de Genève. Pour l’occasion, Brabus était venu avec une B63 CLS de 620 ch et 1000 Nm de couple.
Edo Competition :
Cette société travaille avec Mercedes depuis 2009. Auparavant elle se faisait surtout connaître par ses réalisations sur Porsche et Ferrari. Le break C63 AMG présent délivre 600 ch et un son démoniaque.
Enco Exclusive :
Une CLS bien méchante dont la motorisation n’est pas en reste avec 750 ch et un couple de 1300 Nm
SKN :
Il y a de nombreuses années, SKN s’était forgé une réputation en préparant des voitures pour la police. Originalité du XC63, non seulement une motorisation poussée à 600 ch mais également 4 roues motrices, d’où son nom. A noter que la version présente ne développait que… 525 ch. SKN n’a eu qu’une semaine pour préparer la voiture à cause d’un retard de livraison.
GAD Motors :
Cette jeune société fondée en 2009 et située à Affelbach près de Stuttgart était venue avec cette très originale CLR au look emprunté à l’aviation. Il faut dire qu’il ne lui manquait que des ailes pour décoller, car avec 820 ch et 840 Nm de couple obtenu à l’aide d’un double compresseur, elle avait de quoi s’envoler… Vitesse de pointe annoncée : 355 km/h.
Inden Design :
La société de Herr Inden se spécialise en Mercedes et en Ferrari. Elle s’occupe aussi de modèles plus anciens qu’elle remet au goût du jour. Le modèle présenté est la sombre Mercedes SL V12 bi-turbo de 680 ch.
Prior Design :
Le préparateur fut fondé en 2000 et est désormais présent en Asie et en Amérique. Les préparations sur Mercedes représentent 80% de l’activité. L’impressionnant coupé CL disposait de voies élargies de 40 mm à l’arrière et 25 devant. Look full carbone
Pour donner une idée des caractères bien différents de ces voitures, voici une petite vidéo pour se mettre dans l’ambiance. A ce petit jeu où le talent du pilote a au moins autant d’importance que la voiture, nous avons été particulièrement bluffé et… rendus malades par la Brabus B63. Le pilote maîtrisait parfaitement son sujet, n’hésitant pas à partir en longues glissades, de quoi transformer un pneu en fumée en moins de temps qu’un Vettel pendant un grand prix de F1. La voiture donnant une impression d’être parfaitement au point, ce qui n’était pas forcément le cas de tous les véhicules présents.
Les ateliers du circuit
Les pavés sous la pluie
Nous avons pu ensuite découvrir certaines parties du Contidrom réservées aux essais d’environnement. Ainsi, le premier atelier consistait à appréhender le comportement de la voiture (BMW Série 3) sur des revêtements à adhérence très différentes. Notre tâche : un slalom chronométré, avec une première partie sur du goudron mouillé et une deuxième sur des pavés détrempés. Bien évidemment l’adhérence était bien moindre sur les pavés, où le moindre changement ou freinage trop brusque s’accompagne immédiatement d’une glissade. Ce revêtement nécessite vraiment de pouvoir doser les manœuvres et d’appréhender les obstacles sinon c’est la glissade le ou tête-à-queue assuré.
L’anneau de vitesse
Après un atelier tout en contrôle, rien de tel que l’anneau de vitesse pour se lâcher. C’est à bord d’une Mercedes classe M AMG pack sport que nous l’avons parcouru. Vitesse : 230km/h, suffisant pour ressentir les ‘G’ dans les virages relevés du circuit. On est littéralement collé au siège, avec l’impression que les membres pèsent trois fois leur poids.
Piste détrempée
Le dernier atelier consistait en un petit circuit sinueux mouillé à coups d’arroseurs, comme dans le rêve de Bernie Ecclestone pour pimenter les grands prix de Formule Un. Nous avions à notre disposition deux BMW Série 3 et deux Mercedes Classe C, mais montés de pneumatiques de types et tailles différents. Le passage fut malheureusement trop court pour bien pouvoir comparer les pneumatiques, mais cette piste permettait au moins d’approcher la limite d’adhérence du pneu et ainsi de comparer le ressenti au volant et l’adhérence réelle. Fort heureusement, lorsque la voiture commence à glisser il reste suffisamment d’adhérence pour reprendre la situation en main.
Un formidable outil
Nous n’avons pu explorer toutes les parties du circuit d’essai Contidrom, mais il est évident qu’une telle installation est un formidable outil de mesure et de mise au point, et pas uniquement pour les manufacturiers de pneumatiques. Certains constructeurs automobiles et préparateurs ne s’y sont pas trompés et viennent ici parachever la mise au point de leurs modèles. Le magazine allemand Auto Bild y vient également effectuer ses mesures. Une visite y est très riche d’enseignement, alors en plus si elle est ludique…
La vidéo officielle:
Photos: Bernard Muller / Le blog quto
Galerie photo:
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