Après une première victoire historique l’an dernier au Mans, l’équipe a dominé le championnat en remportant six des sept courses de cette super saison, qui s’achèvera avec ces 24 heures 2019. Malgré l’assurance du double sacre – les titres constructeurs et pilotes – Toyota sait quelle se doit de gagner cette 87e édition des 24 Heures du Mans, face aux autres LMP1 non-hybrides, qui n’ont de cesse de vouloir faire trébucher les japonaises.
C’est une question d’image et de valeur des titres. C’est aussi la seule saison qui comptera « deux Le Mans » (2018 et 2019) (*).
La #7 ou la #8 ?
Outre la lutte pour la victoire impérative sur le circuit de la Sarthe, cette finale doit encore décider du titre des pilotes. La TS050 Hybrid #8 des derniers vainqueurs du Mans, Sébastien Buemi, Kazuki Nakajima et Fernando Alonso, devance de 31 points la #7 de Mike Conway, Kamui Kobayashi et José María López… alors qu’un maximum de 39 points reste à marquer le week-end prochain (1 point pour la pole position, 38 points pour la victoire en course).
Dans ces conditions, on peut se demander si chez Toyota on laissera les faits de course décider de la victoire entre la #7 ou la #8 ou si des consignes seront données, pour absolument gagner. Au niveau des retombées médiatiques, la couronne pour la #8 avec un certain Alonso serait une véritable manne tant la notoriété de l’espagnol est immense chez les spectateurs. On ne peut pas exclure, malgré ce que l’on a pu observer lors de la journée test, que les SMP et les Rébellion puissent tailler des croupières aux Toyota et, comme au Mans, tout peut devenir improbable, même une victoire quasi certaine jusqu’à 1 tour du drapeau à damier….
Toyota s’aligne pour une 21e participation à l’épreuve reine de l’endurance. C’est dire l’attachement à cette course constituant un défi sans pareil pour les voitures, les pilotes et les écuries. Tous les éléments doivent se conjuguer pour surmonter les difficultés multiples : un circuit unique en son genre, des conditions météorologiques changeantes, la fatigue et les impondérables inhérents à une course de 24 Heures, où 62 voitures – un record – se partagent les 13,626 km du tracé.
Depuis 2012, Toyota aligne des prototypes LMP1 à motorisation hybride. La dernière version en date, la TS050 Hybrid, possède quatre roues motrices grâce à des moteurs/générateurs électriques montés sur les deux essieux. En récupérant l’énergie au freinage et en la stockant dans une batterie de forte capacité, la voiture affiche une puissance maximale de 1 000 ch.
Dans la mesure où les 24 Heures du Mans 2019 font partie de la même super-saison que l’édition 2018, aucune modification majeure n’est autorisée sur la TS050 Hybrid à l’aérodynamisme élaboré pour les tracés rapides comme celui du Mans. Toutefois, l’équipe n’a eu de cesse d’affiner les réglages et les stratégies depuis l’an dernier. Nous avons pu constater lors de la journée test que les Toyota étaient un poil plus lentes que l’an dernier. N’était-ce point un brin volontaire pour éviter un nouvel ajustement de poids dans le cadre de l’EoT, ayant valu aux Toyota d’embarquer 10 kilos de plus ?
Les protagonistes du Toyota Gazoo Racing nous font part de leurs sentiments d’avant course :
Hisatake Murata, président de l’équipe
« C’est pour nous une semaine importante car c’est la dernière course d’une saison longue et fructueuse, mais aussi le temps fort de l’année. Le Mans étant l’objet d’une grande partie des efforts entrepris tout au long de la saison, nous avons préparé les voitures avec le plus grand soin. Mais ici, rien n’est gagné d’avance car c’est de loin l’épreuve la plus difficile du calendrier. Le circuit est très particulier, la course longue et exténuante, la météo parfois capricieuse et, bien sûr, nous ne sous-estimons pas nos concurrents. Pour tous, le Mans est un vrai défi. Les essais et les préparatifs se sont déroulés dans un solide esprit d’équipe. Je pense donc que nous sommes prêts à défendre notre titre et à offrir aux spectateurs une course passionnante et de belles émotions. »
Mike Conway (TS050 Hybrid #7)
« Le Mans est une course très spéciale : c’est notre objectif premier et la raison d’être de la TS050 Hybrid. C’est ici que l’on perçoit vraiment sa rapidité. Chaque fois que je monte dans la voiture, je compte les jours qui me séparent de l’édition suivante. On y pense tout le temps. C’est une épreuve majeure, passionnante et qui n’a lieu qu’une fois par an. J’adore l’esprit du Mans et j’ai hâte de prendre le départ. Et comme c’est la dernière de la saison, nous voulons finir en beauté. »
Kamui Kobayashi (TS050 Hybride #7)
« Quand on arrive au Mans, on sent que ce n’est pas une épreuve comme les autres. Je fais de la compétition depuis des années mais, sur ce circuit, l’ambiance et le pilotage sont toujours incroyables. Dans une carrière de pilote, les occasions sont rares de gagner ces 24 Heures puisqu’elles n’ont lieu qu’une fois par an. Ces trois dernières années, nous avions la voiture pour gagner… mais c’est resté un rêve. Sur la #7, nous allons tout donner pour que cette année soit la nôtre. »
José María López (TS050 Hybrid #7)
« Toute l’année, on travaille pour Le Mans, on en rêve : c’est la course la plus importante à nos yeux. Tout le monde veut la gagner, pour toute la difficulté et toute l’histoire qu’elle représente. C’est une expérience très particulière pour tous les membres de l’équipe. Chaque saison nous conduit sur quantité de beaux circuits dans le monde, mais aucun n’est comparable à celui-ci. Lui seul permet à la TS050 Hybrid d’exprimer tout son potentiel. La piloter au Mans est une expérience fantastique. »
Sébastien Buemi (TS050 Hybrid #8)
« La victoire de 2018 au Mans a énormément compté : ça faisait si longtemps que Toyota et moi tentions notre chance. Quelle sensation grisante et quelle satisfaction, enfin ! Nous avons aussi en ligne de mire le championnat du monde des pilotes, car ce serait génial de remporter à nouveau le titre. Mes coéquipiers et moi sommes mobilisés pour faire un sans-faute. J’ai le sentiment que nous sommes dans une bonne dynamique et que nous avons fait du bon boulot jusqu’à présent. Alors continuons… »
Kazuki Nakajima (TS050 Hybrid #8)
« Il est très dur de courir 24 Heures car les défis sont déjà nombreux – ne serait-ce que pour arriver à finir la course. Alors, la gagner… C’est ce qui fait son exception et c’est pourquoi nous continuons à nous remettre en lice au Mans. La victoire de l’an dernier a été naturellement l’un des résultats les plus importants de ma carrière, et plus encore de Toyota qui la briguait depuis trente ans. Il va falloir rassembler tous nos efforts et toute notre énergie pour gagner à nouveau mais, comme chacun dans l’équipe, je suis totalement motivé. »
Fernando Alonso (TS050 Hybrid #8)
« Le Mans est la course la plus difficile du calendrier. La victoire de l’an dernier représentait beaucoup pour moi : l’obtenir dès ma première tentative, c’était le rêve ! Ça a été une journée très particulière, un moment magique. À la remise des prix, quand on voit la foule se presser dans toute la ligne droite et celle des stands, on se sent très fier de l’équipe après tout le travail accompli. Heureusement, cette année, la pression est retombée puisque nous avons déjà gagné une première fois. J’espère donc que nous pourrons profiter un peu plus de la course. Mais nous allons travailler dur car ce sera forcément difficile. »
Je suis tellement blasé par le déclin du sport auto que j’avais même pas fait attention que les 24h étaient ce week-end 🙁
Idem
Même pas d’abonnement Eurosport en juin……
Terminé
Vous êtes comme d’autres dur avec Toyota, vous oubliez que dans le passé des marques ont gagné parce qu’elles n’avaient pas de vrais concurrences où par pure chance.
Il faut remercier Toyota de rester malgré ce genres de remarques et le cout de leur présence
J’ajouterais que les absents ont toujours tort. Dommage que la BoP ne soit pas plus équitable pour permettre aux LMP1 de pousser les LMPH à la limite.
Sinon, les autres catégories seront très disputées ce qui offrira un bon spectacle malgré tout.
J’ai le douloureux pressentiment que la nouvelle catégorie reine n’attirera pas grand monde…
A Georges, nous ne sommes pas durs avec Toyota. On leur a d’ailleurs exprimé nos remerciements l’an dernier d’être resté et de rester jusqu’au règlement 2020.
« Réjouissons-nous donc, on devrait avoir du Toyota en locomotive du LMP1 jusqu’au nouveau règlement » in https://www.leblogauto.com/2018/06/24-heures-mans-2018-toyota-longtemps.html
Mais, il faut être honnête…Toyota a caché son jeu durant la journée test en tournant en 3 min 19/20. Ce soir, alors que la « piste » a été rincée hier, et est toujours un peu verte (pas assez de dépôts de gomme) BIM ! 3 min 15…
SMP a aussi un peu caché son jeu et sera peut-être un danger au début de la course. Après je vois bien l’expérience de Rebellion prendre le dessus.
Mais devant, cela devrait être Toyota contre Toyota.
Quelle édition récente va être retenue par les gens ? La victoire d’Alonso ? La première victoire de Toyota au Mans ? Le(s) doublé(s) ? Ou bien la victoire des 23h57 (casse du turbo au début du dernier tour) ?
Les gens sont comme cela….on se souvient des combats disputés, des défaites « magnifiques »…
Mais oui, Merci à Toyota d’être encore là. Même si sans eux, on aurait des LMP1 non hybrides jouant la victoire 😉
pas de pluie prévu, dommage pour le spectacle entre les lmp1 et 2. Après c’est à l’arrivée que l’on fait les comptes, le mans est long et dure pour les hommes et les mécaniques surtout qu’ils ont enlevé les brides de conso et que la fiabilitée va s’en ressentir.
Sachant que je vais passer une grosse partie du weekend en bord de piste, ne pas avoir de pluie et une température à 20/22° (pour la journée test c’était trop !) cela m’arrange 😀
Mais connaissant Le Mans et sa forêt, avoir des ondées sur certaines parties du circuit dans le weekend est probable (la nuit on nous promet une humidité à 85/90%).
Par contre les conso sont toujours limitées en moyenne sur 3 tours non ? D’ailleurs hier soir, plusieurs équipes ont eu des tours annulés à cause de la conso.
yep j’ai du mal comprendre pour la conso, je n’arrive pas à retrouver de modif sur çà….
En fait, les LMP1 privés (non hybrides) ont une attribution de carburant illimitée contrairement à Toyota.
« Le flux maximal de carburant pour les LM P1 privées est en hausse à 115 kg/h (contre 108 kg/h en 2018), tandis que la valeur des Toyota ne bouge pas à 80 kg/h. D’autres valeurs, comme la taille des restricteurs de ravitaillement, n’ont pas été encore fixées. »
https://www.leblogauto.com/2019/05/le-mans-les-toyota-alourdies.html
ah sauvé je n’étais qu’a moitier fou….. merci Thibaut.
croisons les doigts pour Toy.
ils la mériterait bien !