24 heures de Daytona : Cadillac et Alonso triomphent

H1-H6 : duel Acura/Cadillac

Les Acura ont mené la danse sur les premières heures de course, notamment avec la N°6 de Dan Cameron, Juan-Pablo Montoya et Simon Pagenaud. Au bout de deux heures, elle pointait en tête devant une Cadillac et une Mazda Joest. En GTLM, Ford menait la danse, tandis que les deux Corvette C7.R s’accrochaient aux stands, ce qui fit perdre 3 tours à celle de Jan Magnussen.

Progressivement, les Cadillac ont haussé leur rythme pour pointer en tête à la 6e heure, la n°31 de Nasr/Curran/Derani devançant de 0″243 la N°10 de Vander Zande/Taylor/Kobayashi/Alonso.  Après 195 tours couverts, les 6 premières Dpi se tenaient en moins de deux secondes ! En LMP2 ,les ORECA Dragonspeed mènent la danse. En GTLM, les 6 meilleures se tiennent également en quelques secondes. La C7.R d’Oliver Gavin devance la Ferrari F488 du Risi Competizione et la 911 RSR de Patrick Pilet et Fred Makowiecki. Rien n’est donc joué après 1/4 de la course !

H6-H12 : Mazda out

Le premier gros rebondissement réside dans les problèmes frappant à peu d’intervalle les deux Mazda Joest. La 77 de Timo Bernhard abandonne sur un problème de turbo et la 55 d’Olivier Pla perd 2 tours après un accrochage avec une GT3…En GTLM et GTD, les duels sont toujours aussi resserrés.

A l’approche de la mi-course, les Acura dominent encore, alternant leurs positions en fonction des ravitaillements. Toutefois, Cadillac se montre opiniâtre avec la N°10 d’Alonso, qui s’intercale de temps à autre entre les Dpi du team Penske. Alors que Dragonspeed poursuit son cavalier seul en LMP2, le combat en GTLM est toujours aussi spectaculaire, avec 6 voitures dans le même tour et groupées en 5 secondes. La Corvette n°3 rencontre cependant des soucis de pression d’essence et se retrouve reléguée à une dizaine de tours…

H14-18 : Alonso marche sur l’eau

Cadillac monte en puissance et prend la tête, alors que l’Acura n°6 doit repasser par les stands après un contact pour changer le capot. A la 14e heure, la Cadillac Wheelen Engeneering de Nasr/Curran/Derani, l’Acura de Taylor/Castroneves/Rossi, la Cadillac Konica Minolta d’Alonso et la 2e Acura de Cameron/Montoya/Pagenaud se tiennent en 12 secondes. Mazda boit le calice jusqu’à la lie, la Mazda RT24-P N° 55 rencontrant un souci de suspension arrière gauche alors qu’Olivier Pla était au volant. En GTLM, les deux Porsche ont pris les devants et en GTD, la Mercedes AMG GT3 de Riley Motorsports continue de caracoler en tête.

Nouveau rebondissement alors que la course entrait dans sa 15e heure : la pluie faisait son apparition, s’intensifiant de plus en plus. Plusieurs incidents s’enchaînent, avec notamment l’élimination de la Corvette n°4 suite à une grosse sortie de Tommy Milner dans le mur. Dans cette phase délicate, l‘homme le plus en vue est incontestablement Fernando Alonso, qui réalise un véritable festival sous la pluie, remontant ses adversaires pour passer de la 4e à la 1ère place. On retiendra son joli duel avec Hélio Castroneves.

Les incidents et l’intensification de la pluie amènent les officiels à neutraliser la course, voitures à l’arrêt. Les 4 Dpi de tête se tenaient en quelques secondes. Pas de changement en LMP2 et GTD, mais Ferrari avec Risi Competizione se porte en tête du GTLM.

H18-24 : course par élimination et… interruptions

Le restart est redonné à 5 heures du but, mais il est de courte durée. Les conditions de piste restent précaires et trois voitures GTD partent au tapis, dont deux Lamborghini Huracan GT3 ! La Safety-Car est déployée. Nouveau rebondissement pendant la neutralisation, quand l’Acura n°6 de Montoya/Cameron/Pagenaud s’immobilise aux stands sur un problème moteur. La Dpi Penske accumule un retard fatal de 12 tours. Seules 3 Dpi sont encore en lice pour la victoire finale.

A H21, nouvelle neutralisation, cette fois-ci en raison d’un accrochage entre la Ford GT n°66 de Joey Hand et la Porsche de Fred Makowiecki. D’autres concurrents jardinent également sur une piste toujours très détrempée, et qui prend même des airs de piscine dans les dégagements du 1er virage !

A deux heures de l’arrivée, une fois n’est pas coutume, c’est en LMP2 que surgit un rebondissement avec l’ORECA 07 n°81 de Dragonspeed qui perd une roue sitôt son retour en piste. Le doublé s’envole donc pour le team qui domine la catégorie depuis le départ.

En Dpi, le duel en tête est désormais une affaire Cadillac. A la faveur d’une Safety-Car ayant resserré les écarts, Alonso talonne Felipe Nasr, qui défend chèrement sa place mais finit par craquer. Alonso se porte en tête de la course peu avant les 22 heures de course. Les incidents en piste continuent de se multiplier, si bien qu’à un peu plus de 1h30 de l’arrivée, la course est de nouveau neutralisée !

Elle ne repartira pas ! Alors qu’il ne restait qu’une dizaine de minutes de compte à rebours, les officiels brandissent le damier.

Lauréats

Avec ses équipier Renger Van der Zande, Jordan Taylor et Kamui Kobayashi, Fernando Alonso l’emporte, ajoutant une nouvelle victoire de prestige après son triomphe au Mans l’an passé. On pourra dire que l’espagnol a été très opportuniste et verni par les circonstances de course, mais sa prestation en piste ne souffre d’aucune contestation possible. Il rejoint Phil Hill et Mario Andretti dans le cercle très fermé des champions du monde de F1 ayant inscrit leur nom au palmarès de Daytona.

Le triomphe de Cadillac est complet puisque la 2e place est prise par la n°31 de Nasr/Curran/Derani. Acura est mal récompensé de sa belle prestation en course avec la 3e marche du podium pour l’Acura ARX-05 n°7 de Castroneves/Taylor/Rossi, tandis que l’autre Acura a été retardée et termine 8e.  La Nissan Onroak n°54 Core Autosport de Braun-/Bennett/Romain Dumas/Loïc Duval est 4e devant une autre Cadillac, pilotée entre autres par Tristan Vautier et Rubens Barrichello. Mazda repart bredouille par la faute d’une fiabilité encore incertaine, mais la vitesse est là. A suivre cette saison !

En LMP2, Dragonspeed se sera fait des frayeurs jusqu’au bout mais l’Oreca 07 n°18 de Gonzalez/Maldonado (si !)/Saavedra-/Cullen gagne la catégorie.

Le hold-up du jour revient sans nul doute à BMW en GTLM. Rarement aux avants-postes mais toujours en embuscade, la BMW M8 GTE n°25 de Farfus/de Philippi/Eng/Herta précède au final la Ferrari 488 GTE Risi Competizione de Calado/Pier Guidi/Rigon/Molina et la Ford GT n°67 de Briscoe/Westbrook/Dixon. La Ford se voit finalement infliger une pénalité et laisse sa place sur le podium à la Porsche 911 de Vanthoor/Bamber/Jaminet.Par contre, grosse désillusion pour Corvette…La victoire BMW, inespérée après le Roar Before 24 et les essais, avait une saveur particulière, en étant dédiée à Charly Lamm, le légendaire directeur de Schnitzer Motorsport décédé cette semaine.

La victoire en GTD revient à la Lamborghini Huracan GT3 n°11 de Rolf Ineichen-Mirko Bortolotti-Christian Engelhart-Rik Breukers. Un excellent début pour la nouvelle version Evo du bolide italien.

Rendez-vous le 16 mars pour les 12 heures de Sebring, où aura lieu également une manche du WEC.

Sources et images : IMSA, pages officielles Teams

(7 commentaires)

  1. J’ai regardé sans grande envie car je m’attendais à une avalanche de pub comme quand je voulais regarder Sebring et au final pas une seule ! Enfin j’ai pu apprécié une course américaine.

    Les 6 premières heures étaient géniale en DPI, avec presque tout le monde en 20s, j’espérais une victoire des Mazda pis bon, au réveil j’ai vu que c’était les seuls voiture en moins dans le top 10…Bon les dernières heures étaient un peu planplan à cause des drapeaux rouges et jaunes, mais le peu de roulage était vraiment pas mal

    Intéressant aussi l’interdiction d’avoir des pneus pré chauffé, je suis curieux de voir ça ailleurs.

    J’ai aussi envie d’autorisé les Dpi en WEC, après tout avec un ptit coup de BOP elles pourraient batailler contre les LMP1 (sauf hybride sinon c’est pas drôle).

    Un peu déçu du manque de bataille en GTLM, et dommage qu’on ai pas vraiment vu les GTD, bon après je les connais pas donc j’aurais eu mal à savoir qui fait quoi et où mais bon. Leurs LMP2 semblent mal en point aussi

    J’espère que le reste du championnat sera aussi diffusé sur le site de l’IMSA

    1. On n’a jamais douté du talent d’Alonso. A mon avis, un des meilleurs pilotes de la décennie, mais qui a trop souvent fait des mauvais choix d’écuries.

  2. Je comprend le but de donner un avantage aux Dpi, car en soit c’est quoi le but d’acheter un chassis de LMP2, de l’améliorer mais de pas être plus rapide en payant plus?
    Mais maintenant faut donner un but à ces LMP2, car de ce que le commentateur à dit, il y a peu de chances que les Dragonspeed fassent le championnat, donc 2 voiture pour la catégorie…

  3. Dommage, je ne savais pas que c’était ce week-end, j’aurais bien voulu voir la course. Une petite news sur le site pour annoncer l’événement avant aurait été utile non ?

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