Si la Miura a fait entrer la firme au taureau dans l’histoire, Lamborghini ne vit qu’autour de la Countach depuis mars 1971. Les tentatives de diversification, pourtant bien senties comme l’Urraco ou délirantes comme le LM, n’ont rien donné. Peut-être parce qu’une « Lambo », c’est un exubérant concept car roulant signées Gandini au puissant V12 central. La Diablo respecte tous ces codes et va régner sans partage sur Sant’Agata Bolognese dans les années 90, en affichant la couleur dès son lancement : la voiture de série la plus rapide du monde.
Si certains voient dans la Diablo une copie de Cizeta Moroder, il est bon de rappeler que le prototype P140 de 1988 était bien estampillé Lamborghini. A vrai dire, depuis les coupés Fiat Dino et Mazda R130, on sait que le « copyright by Gandini » est assez souple. La berlinette s’est assagie sous l’influence de Chrysler –aux commandes depuis 1987-, mais il faut admettre que son physique hors norme ne la destine pas aux introvertis. A contrario, l’intérieur semble classique, voir dépouillé. Il faut dire que l’équipement des premières Diablo est chiche, s’accommodant même de manivelles pour les vitres. Tout cela pour ne pas grever le poids et laisser la part belle à des performances époustouflantes.
L’année 1990 est sans pitié pour Ferrari. Alors que la NSX vient tailler des croupières à la 348, la rivale du Nord ridiculise la TestaRossa. Avec 325km/h en pointe, la modenaise et ses 290km/h frise le ridicule. Les 390 pauvres canassons, fut-il cabrés, ne peuvent rien contre la charge des 492cv du V12 de 5,7 litres de Sant’Agata Bolognese. En fait, la Lamborghini s’attaque à la F40, dernier monument du vivant d’Enzo, osant rompre le deuil.
La suite on la connaît, VT à 4 roues motrices, Roadster, SE, SV, puis 2ème série à partir de 99, couronnée par la GT de 575cv, la Diablo ne cessera d’évoluer, sans oublier de se faire régulièrement « série limitée ». En un peu plus de 10 ans, près de 3000 de ces taureaux du diable verront le jour. Un chiffre à comparer aux 2000 Countach produites en 15 ans, et à ceux de la Murciélago dont le 4000ème exemplaire vient de sortir des chaînes. A n’en pas douter, ce modèle à gagné ses galons de Supercar de collection, même s’il va lui falloir affronter quelques années de pugatoire.