Elle ne payait pas de mine, en octobre 1985, la Croma première génération avec sa calandre façon Renault 9. Pourtant, elle était intéressante à plus d’un titre. Déjà, elle récupérait la très bonne plate-forme utilisée par Lancia avec la Thema et Saab avec la 9000. Ainsi, cette berline 5 portes de 4m49 de long offrait-elle une excellente habitabilité doublée d’un compromis confort/tenue de route de haut niveau. En outre, son prix était fort attractif et son équipement, fourni. Enfin, avec son 2,5 litres turbo-diesel de 100 ch, c’était une des berlines mazoutées les plus performantes de son époque. Les 2 litres de 90, 120 et 155 ch en version turbo assuraient de très bonnes performances. Et le 1.6 essence de 83 ch introduit en 1986 allait révéler une aisance étonnante. Côté qualité, c’est de très bon niveau mécaniquement, moins côté finition. Mais la Croma est la première Fiat à ne pas rouiller! Elle n’avait grand-chose à envier ni à la Renault 25, ni à l’Opel Omega, ses 2 principales rivales.
Là n’est pas le plus intéressant. Il faut attendre avril 1988 pour avoir du croustillant. En effet, c’est au salon de Turin que la grande Fiat reçoit, et c’est une première pour une berline, un moteur diesel à injection directe. Elle devance l’Austin-Rover Montego Dsl de quelques mois. Gréée de ce 1,9 litre de 92 ch, la Croma atteint 180 km/h en consommant moins de 5 litres aux 100. Inédit! Revers de la médaille, le bruit à froid et en accélération est très important tandis que la fiabilité n’est pas au rendez-vous : 15% des moteurs seront remplacés avant 80000 km, avec une prise en garantie très large tout de même. Cela posé, le 2,5 litres, porté à 120 ch en 1990, permettait d’accrocher le 200 tout en restant très solide.
Début 1991, restylage d’importance (la Croma n’avait jusque là subi que des retouches cosmétiques légères). Nouvel avant, nouveau tableau de bord, feux arrière fumés. C’est une fois de plus la 1,9 TDid qui retient l’attention, avec une nouvelle première mondiale, le turbo à géométrie variable. La souplesse se voit ainsi améliorée.
Peu d’améliorations par ailleurs, le 2.0 de 90 ch (CHT) passe à 100 ch.
Petit dépoussiérage en 1993 (grille de calandre, jantes) et introduction d’un 2 litres 16 soupapes de 140 ch. Un V6 2.5 d’origine Alfa est même proposé en Italie.
Enfin, en 1995, la Croma reçoit quelques ultimes retouches et se voit dotée d’un airbag en série, avant de tirer sa révérence fin 1996, après 450 000 exemplaires produits. Une carrière honorable pour une berline qui a su évoluer dans le bon sens. Souhaitons un succès au moins comparable à sa descendante.