Il fallait prendre une revanche. Peugeot, qui avait fait tomber la VW Golf GTI de son piédestal avec la 205 GTI se voyait à son tour mis à mal par Renault et sa Super 5 GT Turbo. Revanche prise fin 1986 avec la terrible GTI 1.9, qui allait définitivement installer la 205 dans les mémoires.
Les modifs? Rien de compliqué : on lui a greffé le 1.9 XU de la 305 GTX, en l’ayant doté d’une injection électronique. Bilan : 130 ch. Avec 875 kg sur la bascule, la 1.9 bénéficiait d’un rapport poids-puissance de 6,7 kg/ch (une Clio RS actuelle ne fait pas beaucoup mieux : 6,2 kg/ch). De plus, ses jantes passaient à 15 pouces et elle recevait des freins arrière à disques. Résultat : un comportement plus stable que celui de la 1.6 et des performances jouissives. 205 (!) km/h en pointe, le km DA en 29,3s, et le 0 à 100 en 8,2. Le train avant, archi-précis (grâce à sa triangulation), et la motricité, rigoureuse, permettaient de faire passer tous ces chevaux au sol, au contraire de la petite Renault, dont la virulence du turbo mettait à mal les jantes de 13 pouces.
La GTI 1.9 fit le bonheur de nombreux sportifs, et le malheur de nombreux apprentis pilotes : son train arrière, réglé pour une belle mobilité en virage, pouvait s’avérer piégeur au lever de pied, pour qui ne savait pas s’y prendre.
En 1987, c’est le restylage : nouvel hayon et nouveau tableau de bord. En 1992 arrive la Griffe, verte, avec intérieur cuir : un pur collector introuvable aujourd’hui. Un an plus tard, le catalyseur lui enlève 8 ch et elle disparait en 1994, comme ça. La fin d’une époque.
Elle entame alors une traversée du désert, peuplé d’individus appréciant le criard et le clinquant : elle se voit ravagée par des peintures à paillettes, des jantes larges, des kit douteux, des sonos de sourdingues.
Le tuning, au moins autant que les maladroits du volant, ont contribué à la raréfaction rapide de la GTI 1.9. Aujourd’hui, en bel état, elle se négocie rarement à moins de 5000 .