1,35 milliards d’euros de subventions pour l’industrie auto en cas de Brexit ?

Si vous n’avez pas suivi les derniers rebondissements des conséquences du Brexit dans le secteur automobile britannique, en voici un récapitulatif. Fin septembre, Carlos Ghosn met un petit coup de pression au gouvernement britannique en les menaçant de fermer l’usine Nissan de Sunderland. Theresa May, Première ministre britannique, l’invite à discuter autour de quelques scones. La rencontre s’est conclue par un renouveau de l’entente cordiale qui en a irrité plus d’un. Sous la pression de l’opposition, le gouvernement a révélé ce qui avait donné le sourire à Carlos Ghosn en précisant toutefois qu’aucune compensation financière n’avait été promise.

Personne n’est dupe et certains ont sorti la calculatrice pour estimer le coût des futures subventions pour soutenir l’industrie automobile sur le sol britannique si le gouvernement ne parvient pas à négocier un accord de libre-échange avec l’Union européenne. Dans ce cas, Nissan serait exposé à une augmentation des tarifs d’exportation à hauteur de 10 %. Avec un montant total de 2,9 milliards de livres (3,2 milliards d’euros) exporté vers le continent, le constructeur japonais aurait le droit à 290 millions de livres de subventions (325 millions d’euros). Cela représenterait juste le coût total de la main-d’œuvre puisque Nissan a déclaré un coût total de 288 millions de livres (323 millions d’euros).

Comme le gouvernement a promis une extension des garanties offertes à Nissan à tout le secteur automobile, le coût total pourrait atteindre les 1,35 milliard d’euros. Un audit des déclarations financières de Jaguar Land Rover, Toyota, Bentley, Mini, Rolls-Royce, Aston Martin et Honda ont montré que ces constructeurs avaient une masse salariale représentant 7,5 % du chiffre d’affaires. Les subventions couvriraient dès lors le coût de la main-d’œuvre britannique.

Dans un pays opposé aux subventions étatiques, ce serait un vrai changement de stratégie. Il est vrai que Theresa May a pris le contre-pied de son prédécesseur en déclarant lors de la grande conférence annuelle du parti conservateur que le gouvernement serait plus interventionniste dans les années à venir. Toutefois, personne ne s’attendait à ce que le gouvernement britannique s’apprête à fournir une main-d’œuvre gratuite aux constructeurs automobiles.

Source : Reuters

Source photo : Nissan

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *