Quel régal que ce début de saison 2008. Le Grand Prix de Melboune F1 a été incroyable. Les 12 Heures de Sebring, qui sachevaient une heure avant que Lewis et ses copains ne sélancent sur la piste, ont peut-être été pire encore! Au terme de 12 Heures de folie émaillées dintenses batailles au sein de toutes les catégories, Porsche et ses toujours irréductibles RS-Spyder franchissait la ligne darrivée au nez et à la barbe des Audi pour lesquelles la victoire au général nétait pourtant quune formalité depuis huit ans, et dune Peugeot toujours fragile mais terriblement rapide.
Les gros diesel contre les petits essence
Le scénario était planifié à lavance : Maintenant que les LMP2 embarquaient encore un nouveau lest de 25 kg pour cette saison 2008, lorganisateur sassurait dun classement général rendu accessible seulement aux traditionnelles Audi R10 TDI et à la Peugeot 908 venue exceptionnellement goûter au soleil floridien pour parfaire sa préparation mancelle. Quant aux barquettes de la « petite » catégorie proto, elles auraient dû batailler ferme entre ellesSans risquer de venir humilier une nouvelle fois les LMP1 diesel. Trop facile!
Grave erreur. Cest tout bonnement incroyable, mais quimporte le lest quon leur impose et les chevaux quon leur enlève : Ces LMP2 usine nen font décidemment quà leur tête.
Pourtant, les premiers tours laissaient penser à une course réservée aux P1 : La piste de Sebring est tracée sur une ancienne piste de décollage, alors Peugeot sest dit quil fallait jouer lavion de chasse. Dès les premiers tours de roues, Nicolas Minassian senvolait devant deux Audi visiblement débordées par ce gros missile noir et bleu. Les allemandes tenteront de saccrocher aux basques du proto français, parfois au prix de grosses frayeurs où les abords de la piste étaient fréquemment visités par les deux R10…mais malgré tous leurs efforts pour ne pas se faire décrocher, la Peugeot 908 pilotée par Nicolas Minassian, Stéphane Sarrazin et Pedro Lamy sétait déjà constituée une confortable avance sur les Audi au terme des deux heures de course.
Mais la lionne ne restera plus seigneur des anneaux longtemps : dès la fin de la deuxième heure, les premiers signes dun problème mécaniques se faisaient sentir. La 908 HDI FAP rentera au stand pour un premier bidouillage mécanique au niveau du différentiel puis repassera, puis une troisième foisDe longues minutes seront perdues pour colmater les fuites dhuiles apparues sur le proto français et désormais lobjectif de léquipe était tout autre : A défaut de victoire au général, Peugeot sest mis à affoler le chronomètre en enchaînent les tours qualif. Une voiture qui était d’ailleurs venue tester de nombreuses nouvelles pièces en vue des 24 Heures du Mans.
Une 908 impressionnante de rapidité : Plus dune seconde pleine sépare son meilleur temps de celui des Audi R10, pourtant très pressées. Mais Peugeot ralenti par des problèmes mécaniques, qui pouvait bien alors imposer aux R10 un rythme aussi soutenu? Les LMP2 bien sûr!
Après quelles se soient défaites du bouchon Lola Intersport dans les tout premiers tours, les Porsche RS-Spyder et les Acura ARX-01B sont redevenues ce quelles ont été pour Audi sur lensemble de la saison 2007 : Un cauchemar.
Bien aidées par les excès de précipitation chez la marque aux anneaux ( escapades hors piste, petits contacts, stop & go), la meute des P2 usine sest très vite rapprochée de la tête du classement général. Après quelques heures, la tête de course se résumait en un gros hamburger King-size fait de toutes les LMP2 usines ( les deux Porsche Penske avant que la n°6 abandonne, les deux Porsche Dyson et les trois Acura ) où étaient encadrées les deux Audi R10 un peu dépassées par le nombre et lefficacité de ces petites barquettes. Un groupe de six ou 7 voitures souvent pare-choc contre pare-choc, séchangeant les positions au gré des passages au stand et des décisions stratégique des teams managers concernés.
Un très, très haut niveau de performances et de fiabilité. Cette course a ressemblé à un très long sprint. Pour gagner il ne fallait commettre aucun problème et cest logiquement le proto ayant passé le moins de temps au stand qui lemportait. Quel proto? Encore cette fusée jaune mise en orbite par Romain Dumas et ses copains! La Porsche RS-Spyder n°7 na été perturbée que par un stop & go en début de course et passait finalement plus dune minute et demi en moins que son dauphin, lAcura du Fernandez Racing, pourtant échouée à seulement 12 secondes du proto allemand. Comme en témoigne leur meilleur temps en course – plus rapide que celui des Porsche et presque au niveau des Audi – Acura a encore progressé et il ne semble rester maintenant que la parfaite maîtrise en stratégie de course des troupes Porsche à acquérir pour venir inquiéter encore plus sérieusement les P2 ( et P1 ) allemandes.
Sinon, en GT ça donne quoi?
La course LMGT1 : I am a legend
En GT1, la course ressemblait un peu au scénario du dernier film – assez bien fait au passage – de Will Smith où il est seul au monde ( mais pas complètement ) dans les rues de New York. En Floride, les deux Corvette étaient bien esseulées comme lannée dernière, le seul contact direct avec une autre entité ayant eu lieu lorsque la Vette n°4 rencontrait un problème de transmission la faisant rétrograder à la 3eme – et dernière – place derrière une Aston Martin fantôme, la DBR9 du Bell Motorsport malheureusement à des années lumières du niveau de Prodrive. Avant que la belle anglaise ne sombre dans les profondeurs du classement offrant un doublé anecdotique aux deux Corvette jaunes bien tranquilles en labsence des Aston officielles.
La course LMGT2 : Porsche grâce aux pilotes Ferrari
La Ferrari F430 a prouvé sa vélocité depuis longtemps. Tout comme sa fiabilité puisquelle sait aussi être endurante ( Sebring et les 24 Heures de Spa font partie de ses trophées). Mais cest incroyable comme ses pilotes ont la fâcheuse tendance à compliquer la tâche des belles italiennes : Lannée dernière les coups bas entre Tomas Enge et Mika Salo avaient coûté de précieuses victoires en ALMS, alors que Müller et Aguas crashaient leur F430 à Spa en FIAGT, et que le pauvre Melo glissait sur une flaque dhuile aux 24 Heures du Mans alors quil était en tête. Pour ces 12 Heures de Sebring, cest de nouveau Jaime Melo qui est allé de son crash en pulvérisant sa Ferrari Risi dans larrière dune Porsche alors quil dominait le GT2! Vraiment pas le bon week-end pour les FerrariEt la voie royale donc pour les 911 GT3 RSR qui faisaient le doublé en plaçant les deux meilleures Porsche Flying Lizard devant la seconde Ferrari Risi et celle du Tafel Racing, ralentie par un problème mécanique en début de course. Grosse moisson donc pour la marque allemande. Elle perdait tout lannée dernière à Sebring avec la faillite des RS-Spyder et ce fameux dernier tour danthologie entre Melo et Bergmeister, cette année cest tout linverse avec la victoire scratch ( une première depuis 20 ans à Sebring pour Porsche ), le triplé en LMP2 et le doublé en LMGT2.
On en veut encore!
Mais pourquoi triplé en LM2 alors que lAcura Fernandez a fini en deuxième position au général? Parce que celle-ci vient dêtre déclassée pour boite à air non-conforme. Dommage pour les japonais mais nul doute quils auront dautres occasions de se montrer cette année en ALMS.
Mais quelle course. A vingt minutes de larrivée, rien nétait encore joué entre Porsche, Acura et même Audi pour la tête du classement général. Passé le stress et lexcitation de la course, que retenir de ces 12 Heures de Sebring?
Dabord, que Peugeot est maintenant extrêmement rapide, peut-être même plus quAudi à la régulière. Quils nont en revanche pas encore résolu tous leurs problèmes de fiabilité, mais noublions pas quils étaient venus à Sebring avec de nouvelles pièces qui passaient lépreuve du feu. A retenir aussi quAudi est toujours aussi fiable – malgré cette petite alerte sur la n°2 – tout en restant suffisamment rapide. Ça risque dêtre chaud en LMS et au Mans entre ces deux-là
Que pourrait-on dire aussi sur la formidable tenue des LMP2? Malgré un nouveau lest, Porsche et Acura ont tenu la dragée haute aux LMP1 diesel, alors même que ce circuit fait de longues lignes droites est sensé avantager les gros moteurs des LMP1. Alors de quoi sont capables ces insolentes P2 sur des circuits à priori plus à leur convenance comme les quelques tracés urbains que compte la suite de la saison ALMS? Voilà qui ne va pas faciliter la tâche des décideurs de lIMSA, partagés entre la volonté dAudi de ne pas se voir humilier par les LMP2, et le spectacle toujours plus âpre que lorganisateur voudrait offrir en laissant les P1 et P2 au même niveau. Ça risque encore de discuter sec outre-atlantique dans les jours qui viennent
Fin dun beau week-end sportif et dune longue nuit blanche, avant le début de la saison LMS dans quinze jours à Barcelone.
Classement des 12 Heures de Sebring ( l’Acura Fernandez est exclue ) :
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Je suis un grand fan de Mercedes, mais quand est-ce qu’ils comprendront:
– qu’on ne s’installe pas dans ce secteur en 5 ans
– qu’elle ressemble trop à une classe S
Deux point que devraient pourtant méditer l’état major à untertürkheim
@Maychanfan67, on ne sinstalle pas dans ce secteur en 5 ans : Va dire ça a rolls ou bentley, il y a pas très longtemps ces deux marques se porter mal, il faut pas l’oublier. Mais je suis d’accord avec l’autre réflexion beaucoup trop semblable a la classe S alors que bentley ou rolls on une forte personnalité
@Homer S. : justement, Rolls et Bentley sont deux marques qui ont derrière elles une sacrée histoire. Certes, Rolls est reparti de 0 avec BMW, mais n’a pas renié son passé et en tire donc les fruits quand même en termes d’image. Maybach n’avait pas d’image, car la marque avait disparu depuis trop longtemps, et sans l’aura d’un Isotta Fraschini, Delahaye, Hispano Suiza par exemple…
La ressemblance avec la Classe S en style, mais aussi en technique (la Maybach est pour simplifier une ancienne Classe S relookée) lui donne un statut de super Mercedes, pas plus… Et la nouvelle Classe S n’arrange pas les choses, puisqu’elle a repris certains éléments du style de la Maybach, surtout à l’arrière…
La Maybach est loin d’avoir la carrure et la prestance de a dernière Rolls Phamtom, incomparable. Elle n’a aucune personnalité.
S’il s’arrête c’est bête mais ça me touche pas plus que ça…
@Homer S: c’est vrai qu’elles étaient mal en point (bien que j’avoue que à l’époque ca ne m’avais pas trop frappé vu que je suis fan de Mercedes et que je n’ai que 20 ans) mais la production n’était pas arreté et par exemple la Reine roulait toujours en anglaise. Comme le fait remarquer Frederic Papkoff elles n’ont pas arrêtés depuis 70 ans, mais je voudrais y ajouter que la Maybach Motorenbau n’avais à l’époque pas non plus dépassé les 20 années d’existence (production de voitures de 1921 à 1941)
@ maybachfan67 juste un peu plus vieux 26ans (mais je m’interesse à toutes les marques). Je me disais bien qu’on aller me faire la remarque sur la disparition, et je suis tout à fait d’accord. Mais se qui a sauvé rolls & bentley se sont deux modèles phares (Phantom & continental GT). Dans les acheteurs il y a bien sur les aficionados mais surtout (et c’est l’essentiel des ventes) des riches qui veulent se la raconté
@Homer S:
ben pour la renaissance j’avoue que en tant que fan de Mercedes je connaissais déjà maybach avant mais pour l’essentiel des gens ils pourront communiquer comme ils veulent sur Maybach dans les années 30, ca veut pas dire grand chose.
Alors que Rolls ou Bentley même mal en point ca parle tout de suite même à un inculte de l’automobile, non?
Et c’est vrai aussi que sans les 2 modèles que tu cite ils seraient probablement dans les choux :p
Cette voiture a toujours fait Merco de grande remise.
A côté des Rolls et des Bentley (« anglaises » en Arnage et dérivés, et « allemandes » en Continental) elle faisait vraiment voiture de garçon coiffeur.
Oui, d’accord, un garçon coiffeur qui serait devenu patron de Franck Provost.
Pourquoi ne pas produire l’Exelero ? Ils n’en vendront pas beaucoup, sur, mais meme avec une poignee en ville, ceux qui posent une fois les yeux dessus ne l’oublient jamais. De quoi inscrire la marque fermement dans le paysage…
@PLR
oui pourquoi pas, mais perso j’ai l’impression qu’il manque a Maybach quelque chose d’indispensable dans ce creneau des fortunes stratospheriques: le prestige.
La Maybach, quel vaisseau d’exception. Mais qui partage grande part de son chassis avec la Class S !
« le marché de lautomobile de luxe sest rarement aussi bien porté ». Et ce n’est justement pas un signe de bonne santé pour l’économie. Il existe toujours une frange de gens loin des contingences matérielles et des soucis d’argent du bas peuple. Lorsque l’économie est florissante ils placent leurs économies sur le long terme. Lorsqu’elle est, comme aujourd’hui, en pleine déconfiture, ils s’achètent des jouets dont ils peuvent profiter tout de suite. Il ne s’est jamais vendu autant de Rolls en Angleterre qu’à l’époque de la crise travailliste.
je pense que comme beaucoup de monde, à la première vision de la voiture on se dit « ça ne marchera pas ». ça à beau crouler sous le luxe
– ça ressemble trop a une classe S remaquillée surtout de l’arrière
– l’avant est celui d’une coréenne sans classe, sans style, lourd, à cheval entre l’ostentation par la taille et la rigueur triste par le look
– hors gabarit : c’est à la limite du banal
vu la qualité et le processus de vente et de personnalisation, avec un design de tueur, elle s’arracherait
Juste une petite parenthèse.
Ici, nous avons Mercedes. Et derrière Mercedes, il y a le groupe Daimler qui est loin d’être pauvre, qui est loin d’être déficitaire, qui possèdent des moteurs V8 et V12 essences, qui possèdent des connaissances sur cette gamme restreinte de moteur.
Et malgré toute cette panoplie d’atouts, Mercedes n’a pas réussi à réssuciter la marque Maybach.
Alors, est ce que vous réalisez maintenant l’énormité de bétise de certains « experts es automobiles sur LBA » concernant Renault ou PSA. Ces « experts » répetaient à longueur de journée que Renault ou PSA doivent sortir une voiture d’exception utilisant une marque prestigieuse (comme Alpine par exemple!!!) possèdant obligatoirement un gros moteur V8 maison, etc…
Si PSA se lance dans cette voie maintenant, alors il y aura de grande chance pour que le groupe PSA soit en faillite avant 2015. Tous les moyens technique et financiers du groupe servira uniquement à développer ce projet pharaonique. Et pendant le même temps, rien ne pourra être mis en oeuvre pour développer de nouveaux modèles « populaires » comme les 207, 308, pas de nouveaux chassis, pas de nouveaux moteurs, pas de nouvelles boites de vitesse…
moi je m inquiete pas en 2 ans mercedes va trouver la solution comme il font d habitude perso je suis sur qu il va avoir du changement et sa va marché
Je trouverai dommage d’arrêté l’expérience Maybach. Je pense comme beaucoup qu’une prochaine génération devrait se démarquer plus des classes S. Mais je suis aussi persuader que pour suciter l’intérêt il faut des modèles plus exclusifs. Certains prototypes de coupé ou un modèle basé sur un concept proche de celui de l’ocean drive de Mercedes pourraient donner du cachet à la marque. Pour qu’une marque vive, elle doit être vue, susciter des réactions et … des critiques.