ZF, à son tour en crise, va supprimer jusqu'à 14.000 emplois
par Nicolas Anderbegani

ZF, à son tour en crise, va supprimer jusqu'à 14.000 emplois

Voilà un signe supplémentaire des graves turbulences que traverse le secteur automobile Européen.

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Quand les premiers de cordée dévissent...

Les déboires de Stellantis avec ses usines italiennes ou de Volkswagen, qui envisage de fermer pour la première fois de son histoire des usines en Allemagne, montrent que les grands groupes, surtout Européens, sont confrontés à une crise de plus en plus forte. Mais n’oublions pas que quand les grands constructeurs dévissent, ils entraînent avec eux toute une chaîne. Les équipementiers sont en souffrance, comme en témoignent le récent dépôt de bilan de Recaro et du fabricant de jantes BBS ainsi que le rachat de Leoni par le groupe chinois luxshare. Pour d’autres, c’est la compression de personnel, comme l’ont annoncé Bosch, Valeo ou encore le fabricant suédois de batteries Northvolt..

L'équipementier automobile ZF Friedrichshafen, célèbre notamment pour ses systèmes de boîtes de vitesses, a annoncé que jusqu'à 14 000 emplois seraient supprimés d'ici 2028. Cela concerne particulièrement les sites situés en Allemagne, apportant un nouvel exemple à la crise que traverse actuellement le secteur outre-Rhin. ZF Friedrichshafen AG, ou ZF Group en abrégé, a été fondée en 1915.  L'entreprise opère dans quatre domaines technologiques principaux : le contrôle de mouvement des véhicules, la sécurité intégrée, la conduite automatisée et la mobilité électrique, exploitant 162 sites de production dans 31 pays et employant environ 168 700 personnes dans le monde. Au cours de l'exercice 2023, l'entreprise a réalisé un chiffre d'affaires de 46,6 milliards d'euros.

Dettes, concurrence, guerre des prix

L'une des principales raisons des mesures d'austérité est l'endettement élevé du groupe, alors que ZF avait déjà entrepris des restructurations et une politique d'économies drastiques. Ces dettes résultent essentiellement de la politique d'acquisition de l'équipementier automobile TRW et du spécialiste des freins Wabco ces dernières années. Le groupe paie actuellement des centaines de millions d'euros d'intérêts qui manquent, par exemple, dans les domaines de la recherche et du développement. En outre, ZF, détenue majoritairement par la Fondation Zeppelin de la ville de Friedrichshafen, devra investir des milliards dans les années à venir pour maîtriser la transition vers l'électromobilité et les nouvelles technologies. A cela évidemment s’ajoute la concurrence toujours plus forte de la Chine, qui fait vaciller le puissant secteur automobile européen et la pression exercée par les clients pour réduire les prix et donc les coûts de production, tandis que le marché VE se contracte fortement depuis la fin de l’année 2023.

Les sites Allemands particulièrment touchés

Selon un article du "Welt", les suppressions d'emplois concernent principalement des postes administratifs et des domaines indirects. L'entreprise prévoit de mettre en œuvre des suppressions d'emplois par le biais de fluctuations naturelles, de programmes de retraite anticipée et de mesures "socialement acceptables". Les suppressions d'emplois touchent particulièrement les sites de Friedrichshafen, Sarrebruck et Schweinfurt. Environ 3 000 emplois seront supprimés à Friedrichshafen, 1 500 à Sarrebruck et Schweinfurt. Ces mesures font partie d'un plan de restructuration global, qui comprend également la fermeture de certains sites plus petits en Allemagne et en Europe.

Le comité général d'entreprise de ZF a annoncé qu'il prendrait des mesures contre les suppressions d'emplois prévues et qu'il lutterait pour chaque emploi. "Cette annonce suscite des craintes alors que nous avons en réalité besoin de toutes nos forces pour livrer nos clients, faire face à la récession et nous transformer", a déclaré Achim Dietrich, président du comité général d'entreprise de ZF Friedrichshafen, dans un communiqué. Dietrich a critiqué ces projets comme étant simplement une mesure visant à réduire les coûts salariaux. "Cela ne s'attaque pas aux causes de la crise, mais masque plutôt les erreurs de gestion", a-t-il ajouté. Au début de l'année, le comité général d'entreprise avait organisé des manifestations en divers endroits, notamment à Friedrichshafen, pour attirer l'attention sur les licenciements prévus.

ZF précise qu'il va désormais et à l'avenir se concentrer sur des segments porteurs à moyen et long terme comme les véhicules commerciaux, les châssis et les pièces détachées, alors que le secteur des transmissions pour les thermiques, hybrides, PHEV et VE souffre d'une baisse des commandes.

Sources : die welt, l'usine nouvelle, Auto motor und sport

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Pour résumer

Le grand équipementier Allemand ZF est également en difficulté, souffrant comme d'autres de la transition coûteuse et instable vers les VE, de la concurrence asiatique mais aussi des dettes liées à sa politique d'acquisition qui pèse fortement sur les résultats de l'entreprise.

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