Réduction des effectifs
500 salariés « empruntés » à l’unité hongroise d’Audi en 2016 pour venir renforcer les équipes de se verront rapatriés dans leur pays d'origine. Ironie de l'histoire, une grève paralyse depuis quelques jours la production de ce site hongrois.
VW va également réduire le nombre de ses sous-traitants employés sur le site slovaque. Le constructeur ne prolongera pas les contrats à durée déterminée (CDD) arrivant à expiration.
Le nombre d'équipes de production dédiées aux SUV haut de gamme et aux petits modèles sera également réduit.
Sont assemblés sur le site de Bratislava : les Audi Q7, Porsche Cayenne et VW Touareg, ainsi que la VW Up et sa voiture électrique e-Up - seul véhicule électrique actuellement assemblé en Slovaquie - les Seat Mii et Skoda Citigo.
Volkswagen a par ailleurs ajouté qu'il n'envisageait pas de produire de nouveaux modèles électriques sur le site de Bratislava.
Augmentation de la capacité technique des lignes de production
Les prévisions de production globale ne sont pas réduites, la réduction du nombre d'heures de travail sera compensée par une augmentation de la capacité technique des lignes de production, a déclaré VW.
L’activité slovaque réduira également les transferts de production préalablement envisagés. Ce qui laisse entendre que de telles mesures ne sont pas uniquement guidées par une recherche de gains de productivité …. mais également une réduction des coûts.
Hausse de productivité de 30 % d'ici 2025
Volkswagen a déclaré que cette décision s'inscrivait dans le cadre d'un plan visant à accroître la productivité de 30% d'ici 2025. Vaste défi alors que le constructeur multiplie ses efforts financiers pour s'adapter au changement technologique coûteux plaidant en faveur des véhicules électriques et autonomes … Phénomène d'autant plus vaste pour VW alors que le scandale du dieselgate n'a pas dit ses derniers mots et que le constructeur n'était pas jusqu'à présent fortement orienté vers les motorisations électriques.
Gain de productivité ou impact de la hausse des salaires ?
Rappelons toutefois que 2017, Volkswagen Slovaquie a connu sa première grève en 2017. Après six jours d'arrêt de travail, les deux parties ont convenu d'un accord salarial donnant aux employés de VW la plus forte augmentation de salaire des constructeurs automobiles slovaques, même si les salariés slovaques gagnent toujours moins que leurs collègues employés en Allemagne.
Un impact important pour la Slovaquie
Une telle mesure constitue une annoncé d'importance pour la Slovaquie, Volkswagen étant le premier employeur privé du pays. Le constructeur y emploie 14.000 personnes et détient la plus grande usine automobile du pays. Il n'a pas précisé à l'heure actuelle quel serait l'effectif cible qu'il prévoyait à court terme.
La production globale des quatre usines automobiles slovaques - la pierre angulaire de l'économie d'un pays dépendant des exportations - a atteint 1,08 million de véhicules en 2018 et devrait atteindre 1,15 million cette année, confortant ainsi sa position de pays leader en terme de nombre de véhicules produits par habitant.
La Slovaquie victime du déclin du diesel ?
Reste qu'avec une production concentrée sur les voitures à essence et diesel plus « traditionnelles » et la faible part prise par les activités de recherche et développement, la Slovaquie pourrait voir son modèle économique remis en cause dans les années à venir. Une menace d'autant plus forte que l'UE souhaite réduire les émissions polluantes des véhicules circulant sur son territoire.
L'avis de Leblogauto.com
Si Volkswagen met en avant la nécessité d’augmenter la productivité pour justifier de telles mesures, la décision pourrait se trouver en grande partie liée aux conséquences financières du dieselgate. Une éventualité qu'on ne peut négliger alors même que le constructeur a récemment laissé entendre qu'il allait devoir augmenter les tarifs de vente de ses modèles pour pallier aux charges induites par le scandale.
Sources : VW, Automotive News, Reuters