Pour une révision de la planification des autoroutes et routes nationales
"Nous avons besoin d'une politique des transports différente", a ainsi déclaré la présidente du parti Annalena Baerbock au Süddeutsche Zeitung.
"Les plans pour les autoroutes et les routes fédérales doivent être fondamentalement revus pour leur conformité aux objectifs climatiques, à la nécessité et à l'efficacité économique", a déclaré pour sa part Anton Hofreiter, chef du groupe parlementaire du parti.
Les plans transports contrecarrent les objectifs climatiques de l’Allemagne
"La planification des transports établie par le gouvernement cimente d'innombrables projets routiers pour les 10 prochaines années et contrecarre les objectifs climatiques de l'Allemagne", a déclaré M. Hofreiter, ajoutant que le secteur des transports devait également apporter une contribution substantielle à la résolution de la crise climatique.
Il a appelé à une politique axée sur une expansion massive des services de bus et de train et sur le renforcement des services voués au cyclisme et de mobilité en réseau.
Le changement climatique au cœur des préoccupations électorales
Selon des sondages, le changement climatique semble être un problème clé qui façonne la politique électorale allemande. Le Parti vert , qui est actuellement le deuxième parti le plus puissant du pays avec environ 20 %, devrait en profiter. Dans le même temps, les sondages montrent la possibilité d'une coalition entre le parti et la CDU de la chancelière Angela Merkel.
80 projets autoroutiers et 200 extensions planifiés
Le gouvernement actuel, une coalition entre la CDU et les sociaux-démocrates ( SPD), a annoncé un important paquet politique climatique, qui comprend également un prix du CO2 pour les transports.
Mais selon le Süddeutsche Zeitung, le ministère allemand des transports prévoit actuellement de construire 80 projets autoroutiers entièrement nouveaux et 200 extensions. Le gouvernement a affecté plus d'argent au cours des 10 prochaines années aux routes qu'aux projets ferroviaires.
Les Verts demandent l’arrêt du projet de construction de l'autoroute A49
La direction du Parti vert allemand a également déclaré qu'un projet de construction d'autoroute particulièrement controversé, l'A49 au nord de la capitale financière du pays, Francfort, devrait être arrêté.
Reste que le projet intéresse bigrement Ferrero ... L'un des bénéficiaires potentiels de l'autoroute, en revanche, est la célèbre société connue pour son Nutella, c'est l'une des trois sociétés basées dans la région qui ont le plus fait pression pour l'autoroute et espèrent une connexion autoroutière directe.
La police a récemment commencé les opérations contre les camps de protestation établis dans la zone. Au cours du week-end, des milliers d'activistes du climat se sont rassemblés dans la partie boisée de la forêt de Dannenröder. Environ 27 hectares doivent être défrichés d'ici février pour faire place à un nouveau tronçon de 3 kilomètres de l'autoroute A49, rapporte le Guardian.
Notre avis, par leblogauto.com
Effectivement un peu plus de cohérence entre politique des transports et politique environnementale serait appréciable outre Rhin. Le sujet est éminemment politique.
Et les tensions sont vives …. Dans une lettre consultée par le Süddeutsche Zeitung, le secrétaire d’État du ministère de l’Environnement, Jochen Flasbarth, a ainsi récemment accusé le ministère de l’Économie de «tenter explicitement de promouvoir le plus grand nombre de modèles possibles dotés de moteurs thermiques» en leur attribuant un label vert CO2 dans le cadre d’une réforme en cours du système de classification.
Angela Merkel est quant à elle partagé entre soutien de l’industrie automobile allemande … et discours écologiques (de façade ?) devant ses partenaires européens.
La chancelière allemande a fortement appuyé la proposition de la Commission européenne d’augmenter l‘objectif climatique du bloc à 55 % de réduction des gaz à effet de serre d‘ici 2030. S’exprimant au parlement fédéral, elle a déclaré que l’actuelle présidence du Conseil de l’UE s’efforcerait de parvenir à une décision unanime en tous les États membres de l’UE d’ici la fin de l’année.
S’adressant aux journalistes avant que Merkel ne monte sur scène au parlement, la ministre allemande de l’Environnement, Svenja Schulze, s’est arrêtée un instant avant de soutenir officiellement la proposition de la Commission visant à réduire au moins 55 % des gaz à effet de serre et a simplement déclaré qu’il y avait de «très bons arguments» pour cela.
Sources : Süddeutsche Zeitung, The Guardian