Un marché très juteux
L'exécutif européen œuvre à l'heure actuelle pour l'établissement de standards pour les véhicules connectés à internet. Un marché on ne peut plus juteux, estimé à des milliards d'euros annuels. Un gâteau très nourrissant que se disputent les constructeurs automobiles, les opérateurs télécoms et les équipementiers de réseaux. Le tout sur fond de forts mouvements de lobbying ...
Choix crucial pour les constructeurs
Le choix de la Commission européenne revêt une importance cruciale pour les constructeurs, impactant de manière très significative leurs investissements dans le domaine.
Si la technologie wifi ITS-G5 (Intelligent Transportation System) système européen qui repose sur la norme internationale IEEE 802.11 était retenue par la Commission européenne, avantage serait donné à Volkswagen et à Renault. Pénalisant Daimler, Ford et PSA, lesquels ont parié sur la norme alternative à la 5G, nommée C-V2X.
PSA est l'un des premiers constructeurs d'automobile à avoir testé cette solution en Chine avec Qualcom et Huawei, mais aussi dans divers projets nationaux et européens, toujours avec Qualcom.
Qui pourra le plus ne pourra pas le moins ?
Le secteur des télécoms, ainsi que d'autres acteurs, qui investissent à l'heure actuelle des sommes considérables dans la future génération de réseaux mobiles, voient d'un très mauvais œil une des clauses exigeant que les nouvelles technologies soient modifiées pour être compatibles avec les plus anciennes. Ce qui en toute logique ne paraît tout de même pas être un objectif absurde, cette clause permettant aux utilisateurs de se prémunir contre l'apparition de nouvelles contraintes techniques les obligeant à modifier voire même à changer d'équipements. Certes, le cas échéant, cela créerait du business … mais au détriment de qui ?
Faisant fi de telles conséquences éventuelles, la commission parlementaire des Transports estime pour sa part que cette clause freinerait l'innovation.
Andrus Ansip, vice-président de la Commission chargé du marché numérique, ainsi que la Finlande et l'Espagne ont également pointé du doigt l'exigence de maintien des fonctionnalités offerets par les normes technologiques antérieures.
L'exécutif européen a quant à lui refusé de commenter le vote de la commission parlementaire.
Vote le 17 avril prochain
Le Parlement votera sur la proposition de la Commission le 17 avril prochain. Cette dernière ne pourra être bloquée qu'à la majorité. Le Conseil européen devra également se prononcer sur la question.
Un très fort lobbying
Depuis quelques mois, les opérateurs télécoms font la promotion de la 5G (LTE). Depuis quelques mois, ils intensifient leur lobbying à travers l'association 5GAA (5G Automotive Association).
La Chine, avec Huawei en tête, mène également une bataille contre l’ITS G5 européen et le DSRC Américain.
Le lobbying des opérateurs de télécommunication vise directement les pouvoirs publics européens et américains. Il tente d'obtenir ni plus ni moins l’abandon du G5 et son remplacement par une nouvelle solution de réseau local approprié (C-V2X) qui serait compatible avec la 5G (LTE).
L'avis de Leblogauto.com
Alors que les lobbyistes sont partout et encore plus au Parlement européen, une telle posture d'une commission parlementaire de l'UE semble fortement liée à d'éventuelles pressions en faveur de la 5G. Cette nouvelle technologie n'ayant pas que des adeptes, certains redoutant qu'elle ait des impacts sur notre santé et sur notre cerveau. Articles plus ou moins objectifs et pétitions circulent depuis quelques semaines pour, les uns défendre cette innovation, les autre la décrier.
Sources : Reuters, Commission Européenne, APM