L’usine Renault de Maubeuge (Nord) est à l'arrêt depuis vendredi matin. Une information transmise par l’intersyndicale. Laquelle a appelé à la grève suite à l’annonce faite par la direction du constructeur de la suppression d'environ 15.000 emplois dans le monde, dont 4.600 en France.
L’usine de Renault Maubeuge en grève depuis vendredi matin
D'après Fabrice Rozé, délégué CFDT et secrétaire du CSE, "100% du personnel est en grève » depuis vendredi matin. Un appel va être pour l'équipe de l'après-midi.
Un CSE extraordinaire s'est tenu vendredi matin sur le site, qui emploie environ 2.100 personnes tous statuts, mais les syndicats déplorent le mutisme du constructeur et le flou dans lequel sont laissés les salariés.
"Aujourd'hui, il n'y a pas un véhicule qui sort, tout le monde est en grève, y compris les ingénieurs, l'encadrement, les chefs d'équipe", a rapporté à l'AFP Yannick Charlesège (CFTC).
"Les annonces faites par Renault n'ont rien de rassurant pour l'avenir de notre site » indique su ses tracts l'intersyndicale de l'usine (CGT, CFDT, CFTC, CFE-CGC, Sud).
Vers une fusion des activités de Douai et Maubeuge à Douai ?
Renault a récemment évoqué la création « d’un pôle d’excellence optimisé des véhicules électriques et utilitaires légers dans le nord de la France ».
La direction du constructeur envisage la fusion des activités des sites de Douai et Maubeuge, distants de 70 km, et de les regrouper sur un seul site, celui de Douai. Lequel va déjà récupérer la production de la future Renault Zoe électrique.
La production des Kangoo électriques réalisée à l’heure actuelle à Maubeuge devrait être transférée à Douai, qui héritera d'une nouvelle plateforme.
Diviser Douai et Maubeuge pour mieux régner ?
"Le dialogue social démarre. Rien n'est décidé. On va travailler tous ensemble à partir de Maubeuge et à partir de Douai", a déclaré le directeur de l'usine MCA Olivier Silva, devant les salariés.
"La direction générale souhaite mettre clairement dos à dos les salariés des deux sites » de Douai et Maubeuge estiment quant à eux les syndicats, assurant que les salariés des deux sites entendaient eux rester "solidaires".
Pour Jérôme Delvaux, de la CGT, premier syndicat sur le site, "cela voudrait dire que c'est la mort de notre entreprise, qui dégage des profits colossaux pour Renault." "On ne laissera pas partir notre outil de travail à Douai", a-t-il prévenu.
De son côté, le maire DVD de Maubeuge, Arnaud Decagny, appelle, à la veille d'une nouvelle manifestation sur place, à présenter "un front uni car le combat ne fait que commencer".
Il juge dans un communiqué que la mobilisation a "fait reculer la direction de Renault sur la décision irréversible de la délocalisation des activités de MCA", tout en soulignant que "cette décision est révoquée mais pas abandonnée définitivement".
Quelles activités pour le site de Douai ?
A Douai, site qui emploie près de 2.900 personnes, les interrogations se multiplient, les salariés s’interrogeant sur les différents scénarios envisageables.
"Est-ce que notre usine sera un site d'assemblage ? L'usine de Maubeuge un site d'emboutissage ? A quel point notre site est-il en danger ? Quel est l'avenir de l'emboutissage chez nous ? C'est l'inquiétude et le questionnement qui règnent", indique David Dubois (CGT).
Notre avis, par leblogauto.com
Douai ou Maubeuge, ou maintien des deux unités ? Bourvil aurait certes vite fait le choix, estimant qu’après avoir « roulé sa bosse », il connaissait l'univers et même après avoir « roulé carrosse » et « roulé les R », tout ça n'valait pas « Un clair de lune à Maubeuge ».
Espérons que les salariés du site ne se feront pas roulés … après avoir roulé leurs bosses des années sur le site pour produire des carrosses … Quant on n'a que l'humour ...
Sources : AFP, Syndicats Renault, Renault