Le constructeur chinois Brilliance, que l'on connaît surtout pour sa joint-venture réussie avec BMW et ses velléités européennes contrariées, pourrait ouvrir une usine en Italie. C'est rien moins que le Premier Ministre italien Matteo Renzi qui vient de le déclarer.

Matteo Renzi était cette semaine en déplacement en Sicile, à Termini Imerese, lieu symbolique des difficultés de la production automobile italienne. L'usine du groupe Fiat qui y produisit la première Panda puis les Punto 1 et 2  et la Lancia Ypsilon jusqu'à la fin 2010 ne produit plus de voitures depuis cette date, après que Sergio Marchionne a décidé de plier bagage pour cause de rentabilité insuffisante. Le feuilleton de la reprise éventuelle est depuis lors un spectacle douloureux de tractations entre le groupe Fiat, les banques, l'état italien et d'hypothétiques investisseurs et repreneurs fantômes qui désespère la région et les 1200 employés restants du site au moment du départ de Fiat.

La dernière piste en date fut l'offre de reprise en 2012 de DR Motor, qui assemble et distribue des modèles étrangers sous sa marque en Italie, en particulier des Chery, mais l'affaire capota faute de moyens... Depuis, une proposition de création d'une petite entreprise de petites voitures hybrides (Grifa) a été avancée, mais cela ne constituerait qu'une solution partielle et fragile. Matteo Renzi, à l'occasion de son déplacement sur les lieux, indique que des contacts ont été établis entre le gouvernement italien et Brilliance lors d'une récente visite officielle en Chine, et que le constructeur a "exprimé le désir, et fait une demande formelle noir sur blanc pour ouvrir une structure en Italie". Bonne nouvelle pour Termini Imerese ? Il convient de ne pas s'emballer, puisque Renzi a ajouté qu'"il est clair qu'il faut attendre pour voir s'ils donneront suite et s'ils veulent s'installer à Termini Imerese".

Cela n'est pas la première fois que l'industrie automobile chinoise s'intéresse à l'Italie en tant que tête de pont de son entrée en Europe occidentale. Chery (avec DR), Great Wall et d'autres ont fait quelques tentatives mais si jamais Brilliance décidait de s'installer dans les ex-murs de Fiat, une nouvelle étape serait franchie dans ses ambitions à l'export. Si l'on se fie à ce qui s'est passé jusque-là toutefois, la Sicile ferait mieux de ne pas retenir son souffle trop tôt.

Source : Reuters et divers

Crédit image : Brilliance