Tom Zhu est un nom qui ne vous parlera pas si vous n'êtes pas un fan de Tesla ou passionné d'industrie automobile. Pourtant, son nom était mis en avant dans l'organigramme officiel de Tesla dans lequel on trouvait : Elon Musk, Andrew Baglino, Tom Zhu et Vaibhav Taneja. Andrew (Drew) Bagnilo a démissionné le 15 avril 2024.
Baglino comme Zhu étaient listés comme des potentiels successeurs à Elon Musk. Il faut dire que Zhu était le patron de Tesla en Chine et avait réussi la mission du patron, à savoir lancer et faire tourner la Gigafactory de Shanghai. Appelé aux USA aux côtés de Musk pour tenter de refaire la même chose au Texas, Zhu a été nommé en charge de toutes les Gigafactories courant 2022.
Avec le rachat de Twitter (devenu X depuis) Musk a cherché des numéros 2, capables de l'épauler chez Tesla. Electrek qui annonce le départ de Zhu des USA, considérait même qu'avec cette charge, il devenait de facto le numéro 2 de Tesla. Il devait même, en tant que "leader critique" (4 personnes) rapporter au gendarme de la bourse américaine, la SEC, toute transaction sur ses actions Tesla.
Musk a-t-il encore une vision claire pour Tesla ?
Zhu a-t-il déplu au boss ? Toujours est-il que, récemment, Musk a repris les ventes opérationnelles de l'Amérique du Nord à Zhou. Désormais, selon plusieurs sources rapportées par Electrek, Zhu repartirait en Chine et ne dirigerait plus que les opérations dans le pays. Une rétrogradation qui le fait sortir des potentiels successeurs ou numéros 2 de Tesla. Car si Tesla a besoin se relancer en Chine face aux constructeurs locaux, ce n'est pas une promotion que reçoit Zhu.
Ce n'est pas le premier des directeurs qui démissionne ou fait un pas en arrière ces derniers mois. Et si cela peut arriver dans la vie d'une entreprise, il semble que Musk se sépare de directeurs sans nommer de remplaçant, récupérant les rôles de chacun. A trop vouloir tout diriger, Musk s'isole. Il devient un point ultra-critique de la société et les investisseurs n'aiment pas forcément cela.
Récemment, Musk a décidé de sabrer l'équipe entière en charge des Superchargers. Tesla a annoncé jusqu'à 20 000 licenciements à terme et le plan de route semble changer "à vue" comme avec la Tesla Model 2 (plus petite et à 25 000 dollars) mise (au mieux) en pause au profit du projet de "Robotaxi". Ces coupes claires dans les effectifs et le voyage en Chine (où il a été reçu comme un homme d'état) interrogent sur la vision du patron de Tesla.
En écartant régulièrement les potentiels dauphins, Musk repousse cette échéance. Ce ne serait pas le premier. On peut citer avant lui dans l'industrie automobile Carlos Ghosn qui a usé des "DG". Ce n'est pas forcément bien vu d'être "l'homme providentiel" et cela peut user vos soutiens. A un moment, de soutiens, ils se muent en adversaires et c'est la chute.
D'aucuns estiment que ce mouvement d'isolement à la tête du constructeur américain servirait surtout à forcer la mains aux actionnaires de Tesla concernant sa rémunération. Annulée par un tribunal en début d'année, cette rémunération de 56 millions milliards de dollars sera reproposée le 13 juin à l'Assemblée Générale. Recevoir 56 millions milliards de dollars en licenciant 10% des effectifs ne gène visiblement pas Musk.