Tavares tente de rassurer Britanniques et Allemands sur l'emploi
par Elisabeth Studer

Tavares tente de rassurer Britanniques et Allemands sur l'emploi

Tâche difficile pour Carlos Tavares, le patron de PSA : il doit désormais tenter de rassurer gouvernements et salariés tant britanniques qu'allemands en terme d'emploi dans le cadre d'un éventuel rachat d'Opel. Un véritable défi alors que les deux pays cherchent à tirer chacun la couverture à soi, l'Allemagne représentant près de la moitié des 38 000 employés d'Opel et le Royaume-Uni 4 500.

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Vendredi, à Londres, lors de rencontres avec le secrétaire général du syndicat Unite, Len McCluskey, et le Ministre des Entreprises, Greg Clark, le président du directoire de PSA a minimisé les risques de fermeture d'usines britanniques, réaffirmant son engagement à respecter les accords existants. Carlos Tavares avait déjà pris un tel engagement à ce sujet lors d'un entretien téléphonique avec le Premier Ministre britannique Theresa May.

En début de semaine, Greg Clark avait déclaré avoir entendu des propos rassurants de la part de dirigeants de PSA concernant l'avenir des usines implantées sur le territoire britannique. S'exprimant devant le Parlement, il avait indiqué que les dirigeants de PSA mettaient en avant comme arguments le fait que depuis la mise en place de la nouvelle direction de PSA, un point d'honneur était mis sur une stratégie consistant à ne pas fermer d'usines.

Vendredi, à l'issue de l'entrevue, le ministre a déclaré avoir obtenu des garanties qu'un accord entre PSA et Opel n'affecterait pas les activités de la filiale de General Motors au Royaume-Uni et que "les engagements envers les usines seraient honorés". En vue de pouvoir atteindre cet objectif, Greg Clark a expliqué avoir orienté PSA vers une recherche de hausse de part de marché et de développement de la production.

Greg Clark a également ajouté qu'il avait été conjointement admis lors des discussions qu'il n'y aurait pas d'aggravation de la situation des bénéficiaires du fonds de retraite de Vauxhall. Le programme de retraites de Vauxhall afficherait un déficit d'un milliard de livres (1,17 milliard d'euros). A l'instar de nombreuses multinationales, la hausse des charges liées aux retraites préoccupe fortement PSA. Le dossier pourrait peser dans la décision du groupe français d'effectuer d'éventuelles coupes budgétaires en cas d'accord avec GM.

Len McCluskey s'est montré quant à lui assez optimiste après ses discussions avec Carlos Tavares, les qualifiant de "relativement positives", le patron de PSA laissant clairement entendre qu'il n'était pas là pour fermer des usines, une politique contraire à sa nature selon lui. le secrétaire général du syndicat Unite s'est également dit satisfait des garanties fournies par Carlos Tavares, telles que le respect des engagements en termes de production en cas de fusion effective. Len McCluskey a toutefois tenu à préciser qu'un grand nombre de points demeuraient encore à discuter, notamment l'épineux dossier des retraites.

Le patron de PSA a déclaré cette semaine que dans le cas d'une éventuelle fusion, le nouveau groupe automobile ainsi formé aurait pour objectif de vendre 5 millions de véhicules par an d'ici quelques années. Pour rappel, en 2016, PSA et GM Europe ont livré globalement 4,3 millions de véhicules.

Le bonheur des uns faisant le malheur des autres, l'inquiétude britannique a été alimentée par des informations relayées par le journal allemand Bild am Sonntag indiquant que PSA se serait engagé devant le gouvernement allemand à maintenir quatre sites Opel en Allemagne.

Lundi, le vice-ministre allemand de l'Economie, Matthias Machnig a toutefois déclaré que PSA Peugeot Citroën et General Motors n'avaient pris aucun engagement contraignant en matière de maintien des emplois et des usines d'Opel en Allemagne.  « Les premières discussions entre le gouvernement allemand et les dirigeants des groupes automobiles français et américain ont permis d'obtenir des signaux encourageants en ce qui concerne les effectifs d'Opel en Allemagne mais ces garanties ne se sont pas traduites en accords contraignants », a précisé Matthias Machnig, ajoutant que toute spéculation était prématurée pour l'instant.

S'abstenant de tout commentaire sur le sujet, un porte-parole du gouvernement allemand a néanmoins déclaré que la Chancelière allemande Angela Merkel était tenue constamment informée de l'évolution des discussions entre le gouvernement et les patrons de PSA et de GM, ajoutant que gouvernements britannique et allemand étaient en contact et que les deux pays ne permettraient pas qu'on les joue l'un contre l'autre.

A noter qu'outre-Rhin, les emplois d'environ 19 000 salariés sont protégés jusqu'à fin 2018. Plusieurs accords garantissent investissements et production de modèles bien définis sur trois sites, à Rüsselsheim, Kaiserslautern et Eisenach, jusqu'à fin 2020.

En France, les syndicats ont tenu à rappeler que PSA était lié par un accord de compétitivité courant jusqu'en 2019. Dans un communiqué publié mardi, la CFE-CGC a demandé à Carlos Tavares de donner aux syndicats signataires des accords NCS (Nouveau contrat social) et NEC (Nouvel élan pour la croissance) des précisions sur son projet et des garanties sur la pérennité de l'activité en France. "Cet accord apporte pendant sa période d'application une garantie sur la fabrication d'un million de véhicules en France sur les trois prochaines années et réaffirme la place de la France dans sa Recherche & Développement", ajoute le syndicat.

Sources : AFP, Reuters, Bild am Sonntag

Crédit Photo : Vauxhall

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Tâche difficile pour Carlos Tavares, le patron de PSA : il doit désormais tenter de rassurer gouvernements et salariés tant britanniques qu'allemands en terme d'emploi dans le cadre d'un éventuel rachat d'Opel. Un véritable défi alors que les deux pays cherchent à tirer chacun la couverture à soi, l'Allemagne représentant près de la moitié des 38 000 employés d'Opel et le Royaume-Uni 4 500.

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