Une approche jugée « intéressante » par le président de la commission du commerce du Parlement UE
"Je pense que c'est une approche intéressante de soutenir les entreprises qui respectent vraiment les droits des travailleurs", a déclaré M. Lange, qui préside la commission du commerce du Parlement européen, à l'issue d'une visite à Washington où il a rencontré des responsables de l'administration Biden et des élus du Congrès.
"Cela ne doit pas être basé sur des critères de nationalités" des entreprises, sinon cette mesure s'apparenterait à du protectionnisme, a-t-il toutefois nuancé.
Prendre en compte les conditions sociales
"Mais la question de regarder les conditions (sociales) derrière la production d'une voiture est plutôt raisonnable" a-t-il ajouté.
Relevant ainsi que les véhicules produits par Tesla ne seraient pas concernées par ce dispositif. Rappelons que son DG, Elon Musk est ouvertement hostiles aux syndicats.
"Si la procédure est équitable" entre les constructeurs quelle que soit leur nationalité, que "la question est de regarder les salaires minimums ou la convention collective" des ouvriers qui fabriquent les voitures, "ça peut me convenir", a conclu l’euro député.
Toyota vent debout contre les aides en faveur d’aide octroyées aux VE made in US
Le Congrès américain envisage « d’offrir une subvention supplémentaire de 4 500 dollars uniquement pour les véhicules électriques (VE) fabriqués par des employés qui ont décidé de rejoindre un syndicat », déplorait en début de semaine Toyota dans un communiqué.
La Maison Blanche et le Congrès ont trouvé la semaine dernière le cadre d'un accord pour les investissements massifs programmés par Joe Biden.
Le président US a mis en place un plan de 174 milliards de dollars pour stimuler la production, les ventes et l’infrastructure des véhicules électriques (VE) aux États-Unis, dont 100 milliards de dollars de primes à l’achat.
Le texte, encore en cours de discussion au Congrès, prévoit un crédit d'impôt maximal de 12.500 dollars pour les VE. Cette somme inclut l'actuelle déduction qui peut aller jusqu'à 7.500 dollars à laquelle s'ajoute un crédit d'impôt de 4.500 dollars si le véhicule est fabriqué par des ouvriers syndiqués aux Etats-Unis ainsi que 500 dollars si la batterie est également de fabrication US.
« Que dit-on au consommateur américain ? Que s’il veut acheter un véhicule électrique qui n’est pas fabriqué par Ford, General Motors ou Chrysler, il devra payer 4 500 dollars de plus », déplore le groupe automobile.
Courrier de 24 ambassadeurs
La semaine dernière, les ambassadeurs aux États-Unis de 24 pays, parmi lesquels la France, l’Allemagne, le Mexique, le Canada ou encore le Japon, ont adressé un courrier aux élus du Congrès américain.
Selon les diplomates, « ce type de pratique (…) discrimine les constructeurs automobiles étrangers et nuit aux accords de commerce international ». Le Mexique et le Canada ont notamment précisé que cette mesure n’est pas conforme à l’accord États-Unis-Mexique-Canada (USMCA), qui a remplacé l’Aléna (accord de libre-échange nord-américain) en janvier 2020.
Notre avis, par leblogauto.com
Pas sure que l’objectif de la Maison Blanche et des élus US soient d’examiner de près les conditions sociales des salariés américains. Si certes, Tesla est donc de facto exclu du périmètre du vaste programme de soutien, les mesures ont tout de même un fort parfum de protectionnisme.
Sources : AFP, Reuters