Stellantis : un nouveau moteur thermique produit aux USA
Le thermique hybride au secours, dans un contexte de mévente de l'électrique. Quid alors des moteurs made in Europe ?
Le thermique hybride au secours, dans un contexte de mévente de l'électrique. Quid alors des moteurs made in Europe ?
Alors que le contexte est très tendu aux USA, que ce soit avec les concessionnaires ou avec les syndicats, Stellantis a annoncé des investissements pour une "stratégie multi-énergies" de plus de 406 millions de dollars américains dans trois usines du Michigan. La société a également confirmé que l'usine d'assemblage de Sterling Heights (SHAP) sera le premier site Stellantis aux États-Unis à construire un véhicule entièrement électrique.
Parmi ces investissements supplémentaires, l'usine de moteurs de Dundee, avec un investissement de plus de 73 millions de dollars, sera modernisée en vue d’assembler, souder et tester les supports de batteries pour la plateforme STLA Frame, et d’usiner les traverses avant et arrière pour la plateforme STLA Large. La production de ces deux éléments démarrera respectivement en 2024 et 2026. Ouverte en 2004 du temps de Chrysler, l'usine de Dundee a notamment assemblé le fameux V6 Pentastar.
Les nouveaux composants seront fabriqués aux côtés du GME-T4 EVO, qui sera lancé d’ici la fin de l’année, ainsi que d’un nouveau moteur 1,6 litre, I-4 turbo à injection directe, qui pourra équiper les modèles hybrides et dont le lancement est prévu pour 2025.
Ce moteur pourrait-il être commercialisé en Europe pour les futures voitures hybrides du groupe ? Alors que Stellantis mise sur une électrification totale d’ici 2030 en Europe et à 50% aux USA, l’hybridation devrait retrouver de l’intérêt alors que les ventes VE calent sèchement. Le quatre cylindres 1.6 turbo à injection directe sera développé aux côtés du GME-T4 Evo, évolution du GME 2.0L, et plus adapté à la technologie MHEV. Peu d'informations circulent pour l"instant sur les caractéristiques techniques.
Les futures Giulia et Stelvio pourraient-elles en bénéficier ? S’il semblait initialement que ces deux voitures n'auraient que des moteurs électriques, il est devenu clair ces derniers mois que suite au ralentissement des ventes de voitures électriques certaines versions thermiques hybrides pourraient trouver leur place dans la gamme. Une nouvelle Giulietta est également dans les cartons. Autant de modèles pour lesquels ce 1.6 serait intéressant.
A l’inverse, l’usine de Termoli continue d’interroger. Le site historique des moteurs Fire et Firefly fait face à une série d’arrêts de production en raison de la baisse des ventes de voitures thermiques du groupe et de la généralisation du moteur Puretech (pardon, on ne l'appelle plus ainsi !) dans les nouveaux modèles hybrides du groupe. L’usine, qui produit les moteurs GME, GSE et V6 utilisés notamment dans les Alfa Romeo Quadrifoglio et Maserati Trofeo, a déjà subi plusieurs jours d’arrêt du 15 au 20 juillet, puis du 21 au 27 juillet 2024, juste avant la fermeture pour les vacances d’été. De plus, les moteurs GSE (Firefly) ne sont plus intégrés dans les nouveaux modèles, tels que l’Alfa Romeo Junior, la Fiat 600 et la Lancia Ypsilon, qui privilégient désormais le moteur Puretech.
L'avenir du site de Termoli suscite de vives inquiétudes auprès du gouvernement italien et les syndicats de salariés, qui prévoient une mobilisation avant une réunion cruciale prévue pour le 17 septembre. Depuis que Stellantis a annoncé son intention de suspendre, au moins temporairement, la construction de la gigafactory de batteries NMC en partenariat avec ACC, la pression s'intensifie autour du constructeur.
En plus de l'ultimatum du gouvernement italien, qui envisage l'arrivée d'un constructeur chinois en Italie, les salariés de l'usine se mobilisent e.Le ministre Adolfo Urso a effectivement convoqué une réunion de suivi le 17 septembre. Cette rencontre, qui fait suite à celle du 11 juin, réunira des représentants des entreprises membres d'ACC, de la région Molise et des syndicats. L'objectif est de clarifier le calendrier de la conversion de l'usine pour la production de batteries pour véhicules électriques et d'obtenir des indications précises sur le maintien des niveaux de production sur le site de Termoli. Depuis le début de l'année, le bras de fer s'est intensifié et les polémiques se sont enchaînées entre l'état italien et le groupe.
Outre l'incertitude entourant la gigafactory, la situation pourrait se détériorer davantage. Selon des médias italiens, Stellantis envisage d'arrêter une partie de la production des moteurs FireFly, successeurs des moteurs FIRE, autrefois emblématiques pour leur fiabilité, à partir d'octobre prochain. Si cette décision se confirme, elle mettrait directement en péril l'emploi d'environ 400 travailleurs spécialisés dans la production des moteurs 16 soupapes.
Stellantis a annoncé un investissement conséquent aux USA, dans un contexte de baisse des ventes et de grogne syndicale. L'usine de moteurs de Dundee produira notamment un nouveau moteur 1.6 turbo, qui pourrait équiper les futures modèles hybrides du groupe, et peut-être aussi ceux dévolus à l'Europe.
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