La signalisation des angles morts des PL devient obligatoire
Selon un décret publié le 20 novembre 2020, la signalisation des angles morts des véhicules lourds deviendra obligatoire à partir du 1er janvier 2021.
Selon un décret publié le 20 novembre 2020, la signalisation des angles morts des véhicules lourds deviendra obligatoire à partir du 1er janvier 2021.
Un véhicule léger (non tôlé) a de nombreux angles morts. Mais, ils restent relativement étroits et souvent, un coup d'œil direct permet de les réduire quasi-complètement. Cependant, sur un véhicule lourds comme un poids-lourds, un bus ou un car, ils sont bien plus importants. Le gabarit et la hauteur du poste de conduite en sont la cause. Ainsi, il est pratiquement impossible de lever le doute, même en vision directe.
A partir du 1er janvier 2021, tous les véhicules lourds de plus de 3,5 tonnes (véhicules de transport de marchandises et véhicules de transport de personnes) devront avoir à minima un dispositif d'information matérialisant les angles morts pour que les usagers dits vulnérables en soient informés et ne restent pas dans ces zones. Mais, on pourrait aller plus loin encore.
En ville, le principal "ennemi" du piéton, cycliste ou utilisateur de patinette (utilisateur d’engins de déplacement personnels selon le terme officiel), c'est l'angle mort vis-à-vis des véhicules lourds. En effet, un camion ou un bus à un feu rouge peut vouloir tourner à gauche et ne pas voir l'usager vulnérable masqué dans l'un des nombreux angles morts (en gros devant, derrière et une large partie sur les côtés).
Pour éviter que ces usagers ne se placent et ne restent dans une telle zone, il faut qu'ils aient l'information. Donc, le Gouvernement impose par décret l'apposition de messages tant sur les côtés qu'à l'arrière du véhicule lourd. Cela concerne les véhicules circulant en milieu urbain.
Désormais, les fabricants de signalisation vont se mettre au travail pour permettre aux gestionnaires de flotte de véhicules lourds d'apposer le dispositif conformément aux directives étatiques. Une tolérance de 12 mois sur la conformité du modèle existera, mais la non présence d'un dispositif d'information sera rapidement sanctionné par une amende de 4e classe (135 € minorée à 90 €).
Pour le moment, c'est une matérialisation "basique" qui est donc prévue. Une sécurité passive, qui a quand même le grand mérite de faire connaître le phénomène des angles morts et responsabiliser aussi les usagers qui re-deviennent acteur de leur propre sécurité. Pour autant, on pourrait imaginer que le Gouvernement aille plus loin avec une sécurité active. En effet, les angles morts sont créés par une absence de vision directe, ou par rétro-vision simple. Sur certains véhicules, plusieurs rétroviseurs, affichant différents angles, cohabitent d'ailleurs pour limiter les angles morts.
En plus de l'affichage, on peut imaginer des détecteurs (radars) qui émettraient un son, non pas pour le conducteur mais pour l'extérieur pour indiquer la présence dans un périmètre dangereux.
Des caméras grand angle limitent encore plus les endroits sans visibilité pour les chauffeurs. Même à l'arrière, une caméra permet de voir comme s'il n'y avait pas de tôle, la remorque, etc. Si on couple le tout à une intelligence artificielle qui détecte les piétons, cyclistes, etc. on imagine facilement une alerte visuelle et sonore.
Ces dispositifs existent déjà, en équipements neufs, ou en seconde monte. C'est sans doute dommage que le gouvernement n'aille pas un cran plus loin que le simple message apposé sur les côté des véhicules. Une obligation des dispositifs actifs de détection d'angle mort, tant sur les véhicules lourds que les véhicules légers, serait sans doute un grand plus pour les centaines de piétons ou cyclistes percutés chaque année et les dizaine de morts qui en découlent.
Selon un décret publié le 20 novembre 2020, la signalisation des angles morts des véhicules lourds deviendra obligatoire à partir du 1er janvier 2021.
Retrouvez tous les soirs une sélection d'articles dans votre boite mail.