L'étau judiciaire se resserre autour du groupe Volkswagen. Les procureurs allemands ont annoncé lundi avoir ouvert une enquête pour fraude contre Audi, marque du groupe VV. Son patron, Rupert Stadler, est tout particulièrement dans le viseur. Il figure parmi les suspects accusés de fraude et de publicité mensongère.
Le parquet de Munich a ainsi annoncé qu'il enquêtait actuellement sur 20 suspects et qu'il avait perquisitionné lundi l'appartement de Stadler et un autre membre du conseil d'administration, sans toutefois divulguer le nom de ce dernier.
Stadler a dirigé la direction financière d'Audi pendant quatre ans avant de devenir le dirigeant de la marque en 2007. Il fut le confident et l'assistant du président de VW, Ferdinand Piech, le descendant du clan contrôlant Volkswagen qui fut évincé en 2015.
En mars dernier, 20 membres importants du conseil de surveillance d'Audi recommandaient aux actionnaires d'approuver la nomination de Stadler comme directeur général alors même que les procureurs attaquaient Audi dans le cadre d'une enquête sur l'utilisation de logiciels illicites concernant 80 000 véhicules - VW, Audi et Porsche - aux États-Unis.
A noter que cette annonce voit le jour seulement un mois après une nouvelle - et troisième - perquisition chez Audi.
Selon une personne proche de l'enquête, la deuxième perquisition concernerait Bernd Martens, directeur des achats d'Audi. Mis en cause par plusieurs ingénieurs, il a dirigé la task force sur le diesel mise en place chez la marque premium pour assurer la coordination avec VW sur le traitement de la crise.
Le cas échéant, l'enquête pourrait déclencher une crise au sein du management d'Audi et de sa maison-mère VW, alors qu'en avril dernier, Stadler a été promu au poste de responsable des ventes pour l'ensemble du groupe.
Deux anciens dirigeants ont été placés en détention provisoire à Munich. Parmi eux, figure Giovanni Pamio, qui a témoigné dans le cadre des allégations pour fraude concernant Audi.
Pour rappel, en novembre 2015, Audi, le plus grand contributeur aux bénéfices du groupe VW, a admis que ses moteurs diesel V6 de 3,0 litres étaient équipés d'un dispositif - jugé illégal aux Etats-Unis - permettant aux véhicules d'échapper aux contraintes drastiques des seuils d'émissions.
En mai dernier, Audi a déclaré avoir découvert des problèmes liés aux émissions sur 60 000 autres voitures. Provoquant ainsi de nouveaux déboires au sein de Volkswagen plus de 2 ans et demi après le scandale du dieselgate.
Le ministère allemand des Transports avait alors indiqué que la KBA, l’autorité de tutelle du secteur automobile allemand, avait convoqué le constructeur pour une audience. Laquelle visait à déterminer si des modèles A6 et A7 diesel avaient été équipés d’un dispositif « inédit » destiné à contourner les tests anti-pollution.
S’exprimant dans un communiqué, le ministère des Transports avait par la suite confirmé que la KBA avait demandé une audience sur « un soupçon de suspicion », redoutant que des modèles Audi V6TDI A6/A7 aient « été équipés d’un dispositif de contournement illégal ». Le ministère avait par ailleurs précisé qu’environ 60.000 véhicules diesel dans le monde avaient été équipés de ces moteurs diesel V6 TDI. De son côté, Audi avait déclaré qu’aucun de ses modèles n’était visé aux Etats-Unis par cette dernière enquête.
Sources : Automotive News, Reuters, AFP, Der Spiegel
Crédit Illustration : Audi
L'étau judiciaire se resserre autour du groupe Volkswagen. Les procureurs allemands ont annoncé lundi avoir ouvert une enquête pour fraude contre Audi, marque du groupe VV. Son patron, Rupert Stadler, est tout particulièrement dans le viseur. Il figure parmi les suspects accusés de fraude et de publicité mensongère.
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