Restructuration VW liée au diesel... sans dire son nom
par Elisabeth Studer

Restructuration VW liée au diesel... sans dire son nom

Finalement, quoi qu'on en dise le scandale du dieselgate aura peut être eu du bon pour Volkswagen : obliger l'entreprise à restructurer alors même que le besoin pouvait se ressentir AVANT l'affaire des falsifications des émissions de ses moteurs diesel. Faisant certes, des victimes au passage, richement payée - de fusible. Le tout sans que le mot diesel ne soit prononcé une seule fois ou presque au sein même du communiqué officiel annonçant la restructuration !!

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Finalement, quoi qu'on en dise le scandale du dieselgate aura peut être eu du bon pour Volkswagen : obliger l'entreprise à restructurer alors même que le besoin pouvait se ressentir AVANT l'affaire des falsifications des émissions de ses moteurs diesel. Faisant certes, des victimes au passage, Matthias Müller figurant en première place de la liste …. pour ne pas dire assurant la fonction - richement payée - de fusible. Le tout sans que le mot diesel ne soit prononcé une seule fois ou presque au sein même du communiqué officiel annonçant la restructuration !!

Reste qu'en tout état de cause – même si le scandale du dieselgate y est pour beaucoup - le Directoire et le Conseil de Surveillance de VW ont très officiellement annoncé une restructuration, indiquant das un communiqué qu'ils ouvraient ainsi la voie à « une gestion plus efficace du Groupe ». Sous-entendu, donc, que tel n'était bien évidemment pas le cas auparavant. Critiquant ainsi indirectement la gestion opérée par Matthias Müller et ses « acolytes ». Position qui permet de laisser les coudées franches à son successeur Herbert Diess.

Départs, changements et nouvelle division

Le communiqué met en avant les 4 éléments majeurs de cette restructuration : à savoir:

  • l'organisation en six marchés plus la région Chine
  • le remplacement de Matthias Müller par Herbert Diess à la Présidence du Directoire du Groupe …. le Conseil de Surveillance remerciant …. Matthias Müller « pour son travail exceptionnel »
  • un changement à la Direction des Ressources Humaines et de l’organisation, Gunnar Kilian remplaçant Karlheinz Blessing, signifiant ainsi que la gestion du personnel au sein du groupe serait pour le moins perfectible
  • le départ de Garcia Sanz, « à sa demande » nous est-il précisé
  • la nomination de Oliver Blume, Président du Directoire de Porsche, au Directoire du Groupe,

Herbert Diess remplace séance tenante Matthias Müller

Parmi les mesures phares de cette annonce, le remplacement immédiat de Matthias Müller par Herbert Diess. « D’un commun accord, Matthias Müller quitte la présidence du Directoire avec effet immédiat », décision prise lors de la réunion de jeudi du Conseil de Surveillance.

En vue d'expliquer ce "transfert", le Directoire et le Conseil de Surveillance de Volkswagen Aktiengesellschaft indiquent avoir décidé de "revoir la structure de direction du Groupe." Ajoutant que VW poursuivait ainsi sa transformation ainsi que la mise en place d’une gestion toujours plus efficace du Groupe « dans une phase de changement très dynamique de l’entreprise et de l’industrie automobile en général. »

Hans Dieter Pötsch, Président du Conseil de Surveillance, a tenu pour sa part à relever le « travail exceptionnel » réalisé par  Matthias Müller pour Volkswagen Group. Rappelant qu'il avait « assumé la présidence du Directoire à l’automne 2015 alors que l’entreprise était confrontée au plus grand défi de son histoire. «  Ajioutant : « non seulement il a réussi à maintenir Volkswagen sur les rails tout au long de cette période difficile, mais il a également, entouré de son équipe, réaligné la stratégie du Groupe, initié des changements culturels » et « fait en sorte que Volkswagen Group ne se contente pas de garder le cap mais ressorte de l’épreuve encore plus fort qu’avant. »

Changement au sommet de la Direction RH

Gunnar Kilian a été nommé membre du Directoire du Groupe, en charge des Ressources Humaines. Il était jusqu’à présent Secrétaire Général du Comité d’Entreprise de Volkswagen Group. Un poste clé qui lui assure une très bonne connaissance des dossiers RH, mais une décision qui laisse aussi entendre que le domaine de l'emploi pourrait être chahuté au sein du groupe.

Gunnar Kilian remplace à ce poste Karlheinz Blessing qui occupait cette fonction depuis début 2016. Ce dernier quitte le Directoire d’un commun accord, mais reste à la disposition de l’entreprise en tant que consultant jusqu’à la fin de son contrat de travail.

« Karlheinz Blessing a joué un rôle clé dans le réalignement du Groupe ces deux dernières années, » note Hans Dieter Pötsch. Précisant qu'il avait notamment beaucoup contribué à l’évolution de la marque Volkswagen dans le cadre du pacte d’avenir. Dossier qui risque fort de revenir rapidement sur le devant de la table.

Axe sur les filiales et la connectivité des véhicules

Autre élément majeur : le communiqué précise que l' »introduction des groupes de marques Volume, Premium et Super Premium, ainsi que la préparation de Truck & Bus pour le marché des capitaux, ouvre la voie à un leadership du Groupe davantage axé sur les filiales. » Une évolution de taille, structurante. Dans cette optique, le rôle des Présidents de Directoire chargés des groupes de marques sera renforcé au sein de la direction du Groupe.

Dans le cadre de la réorganisation des différentes fonctions du Groupe, Herbert Diess sera en charge du service Recherche et Développement, Rupert Stadler des Ventes et Oliver Blume de la Production.

En raison de l’importance particulière de la connectivité des véhicules, le service Informatique des véhicules sera dirigé par Herbert Diess lui-même, tandis que l’Informatique d’entreprise sera placée sous la direction de Frank Witter. Les services Approvisionnement et Composants seront regroupés en une seule et même unité.

Arguments avancés par VW : selon ses dirigeants, la nouvelle structure « rationalise la gestion » du Groupe, optimise systématiquement les synergies des différentes unités opérationnelles et accélère le processus décisionnel. Un des freins actuels ?

D'ambitieux objectifs inchangés

« L’objectif de Volkswagen Group est et reste l’alignement de l’entreprise et de ses marques sur les besoins futurs, la consolidation de sa position parmi les leaders de l’industrie automobile internationale grâce à sa rentabilité,  à son esprit d’innovation et sa contribution à jouer un rôle clé dans la mobilité individuelle de demain grâce à la solidité des marques du Groupe » appui par ailleurs le communiqué.

Dans une période de profonds bouleversements pour l’industrie automobile, il est crucial que Volkswagen accélère le mouvement et marque de son empreinte le secteur de l’e-mobilité, de la numérisation de l’automobile et du transport et des nouveaux services de mobilité », note quant à lui Herbert Diess.

En d'autres termes, Volkswagen se devait de réagir face aux nouveaux défis que représentent les nouvelles technologies.

Deux grands absents : le diesel et l'électrique

Reste que vous pouvez faire la recherche sur le texte même du communiqué officiel de VW, le terme électrique n'aura pas été énoncé une seule fois, tandis que le mot diesel n'aura été cité qu'une fois.

Une omission de taille - pour ne pas dire hallucinante - alors que le scandale du dieselgate aura fortement contribué au départ de Matthias Müller, tout en impactant les comptes de Volkswagen, même si certes, l'entreprise se porte bien.

Seule référence au scandale du dieselgate, le dernier paragraphe du communiqué (celui qui se trouve le plus souvent "écarté" par les lecteurs ...) faisant référence au départ de Francisco Javier Garcia Sanz, en charge de l’Approvisionnement. L'entreprise indiquant juste que « son leadership à la direction du comité de réflexion diesel a contribué à surmonter les difficultés. » C'est tout ! Diesel, le mot qu'il ne faut vraiment pas prononcé chez VW !

Quant au domaine des véhicules électriques, il n'en demeure pas moins un des enjeux majeurs des prochaines années, n'en déplaise à VW … même si certes, l'entreprise n'a jusqu'à présent pas montré un engouement débordant pour le domaine.

Reste ainsi, au final, que pas une fois, le sujet de la motorisation n'est abordé dans ce communiqué …. alors même qu'il est présent dans tous les esprits …

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Pour résumer

Finalement, quoi qu'on en dise le scandale du dieselgate aura peut être eu du bon pour Volkswagen : obliger l'entreprise à restructurer alors même que le besoin pouvait se ressentir AVANT l'affaire des falsifications des émissions de ses moteurs diesel. Faisant certes, des victimes au passage, richement payée - de fusible. Le tout sans que le mot diesel ne soit prononcé une seule fois ou presque au sein même du communiqué officiel annonçant la restructuration !!

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