S&P dégrade la note de Renault
S&P a ainsi abaissé jeudi la note de crédit de Renault de « BBB- » à « BB+». Ce qui signifie que le groupe automobile passe désormais au premier rang de la catégorie investissement spéculatif. L'agence de notation évaluant ainsi la capacité du groupe à payer ses intérêts, et surtout à rembourser ses dettes à l'échéance des emprunts.
Standard & Poor’s redoute l’impact négatif des conséquences de la pandémie du Covid-19 sur les résultats du constructeur.
Note assortie d’une perspective négative
Un malheur n’arrivant jamais seul, l’agence de notation accompagne sa note d’une perspective négative. Ce qui indique qu'elle pourrait de nouveau être abaissée prochainement.
"La perspective négative reflète le haut degré d'incertitude concernant l'impact économique de la pandémie, ses implications pour les ventes mondiales d'automobiles et dans quelle mesure cela pourrait affecter la performance de Renault, sa capacité à gérer le déclin de ses revenus, la situation de sa trésorerie et sa capacité à atteindre les objectifs en matière d'émissions de CO2", indique l'agence.
"L'apparition de la pandémie de Covid-19 ajoute aux nombreux défis que Renault affronte actuellement, y compris les efforts imposés par l'Union européenne pour réduire les émissions de CO2", souligne par ailleurs S&P.
La position financière de Renault devrait s'affaiblir matériellement selon S& P
S&P table sur une baisse d'environ 15% des ventes mondiales d'automobiles en 2020 suite à la crise du coronavirus, s’attendant tout de même à un rebond de l'ordre de 6 à 8% en 2021.
Dans un tel contexte, l’agence de notation considère que malgré le soutien que Renault devrait recevoir de l'Etat français, le bénéfice, les liquidités et la position financière du groupe devraient "s'affaiblir matériellement" en 2020, et ce, alors même que l’année 2019 fut déjà tumultueuse pour le constructeur.
En février dernier, Standard & Poor’s avait d’ores et déjà mis la note de crédit de long terme de Renault sous surveillance.
Notre avis, par leblogauto.com
La principale conséquence de ce basculement de Renault dans la catégorie investissement spéculatif (junk bonds) est de réduire la base des investisseurs pouvant investir dans ses obligations. En effet, la plupart des investisseurs institutionnels, et notamment les plus importants comme les fonds de pension, les caisses de retraite, les assureurs,… ne peuvent généralement prendre des positions sur ce type de titres. Ils ne doivent en effet investir que sur des titres d'investment grade, (d’où le nom de cette catégorie).
Autre conséquence tout aussi importante, le passage de Renault dans la catégorie spéculative entraîne un renchérissement du coût de financement. Plus la note de crédit est faible, plus l’émetteur est considéré comme risqué, et plus il doit offrir une prime par rapport aux taux de référence en vue dé rémunérer le risque pris par l'investisseur.
A noter enfin, que si l’agence de notation a abaissé la note de crédit de Renault, tel n’est pas le cas de PSA. S&P a maintenu jeudi la note de ce constructeur à "BBB-", soit un cran au-dessus de celle de son compatriote et néanmoins concurrent. Tout en l’assortissant d'une perspective "négative ».
L’agence de notation estime que le constructeur est "bien préparé à faire face à ses obligations en matière d'environnement avec ses produits déjà commercialisés. »
Sources : AFP, AWP, AOF, S & P