Renault profite du salon de Munich pour lever le voile sur son nouveau Scenic E-Tech. Nous l’avons découvert en exclusivité il y a quelques jours. Voici nos premières impressions et les informations à son propos.
Le saviez-vous? SCENIC veut dire quelque chose: Safety Concept Embodied in a New Innovative Car, ce qui signifie en français « une conception de la sécurité à travers une voiture inédite et novatrice ». En 2023, le nom reste, mais la voiture change du sol au plafond en passant par la cave et le parking. Ne cherchez pas à le comparer au modèle de la génération précédente, ou à celui sorti il y a 27 ans, ils n’ont rien en commun, même pas le logo.
Vous l’avez déjà compris, il prend un look de SUV comme beaucoup de voitures de la tendance actuelle. Toutefois en réel, il ne s’agit pas d’un gros véhicule haut sur pattes, avec 4,47 m de long, 1,84 de large et 1,57 de haut (1 840 kg). Mais attardons nous d’abord sur son design. Il reprend très nettement les nouveaux codes portant la touche de Gilles Vidal. La calandre qui n’a pas d’utilité technique, porte ainsi les petits logos en relief, dans un style encore différent que sur le Rafale.
Les petits phares fins lui donnent un caractère très technologique, soulignés par des feux de jours comme des losanges lumineux déstructurés. Au fur et à mesure du renouvellement des gammes, on reconnaitra de plus en plus les véhicules Renault grâce à cela. On note les ailes légèrement galbées, mais aussi des arêtes vives sur le profil. On remarque aussi à l’arrière un bouclier aérodynamique, avec des détails presque saillants. Avec ses roues aux 4 coins et ses porte-à-faux ultra-courts, il a plutôt bonne allure avec ses feux apparentés à ceux de Rafale.
A bord, nous découvrons un habitacle proche de celui de la Mégane E-Tech, Austral, Espace ou Rafale encore une fois. Evidemment, comme vous pouvez le deviner, c’en est terminé de la modularité de monoplace et donc d’un intérieur vraiment orienté famille avec jeunes enfants. Celui-ci semble plus adapté à des ados et aux adultes. Alors d’accord, on ne trouve pas de tablettes type aviation ou de rangements dissimulés dans des endroits inhabituels.
Néanmoins, en 2023 ce nouveau Scenic E-Tech gagne en revanche pléthore de technologies. Il reprend bien entendu tout ce qui est apparu avec les modèles précédemment cités. Renault fait partie des constructeurs fonctionnant avec un système Google pour l’Open-R Link, intégrant par exemple Waze en natif, sans besoin de coupler son smartphone. Parmi le catalogue de 50 applications, beaucoup sont développées pour divertir les occupants pendant le voyage et la recharge.
Qu’en est-il de l’habitabilité et de l’espace à bord? On se sent bien à l’avant, mais le rang 2 nous intéressait le plus, compte tenu de la vocation du Scenic E-Tech plus grand que la Mégane E-Tech. La place aux genoux se révèle très impressionnante avec un rayon de 278 mm! On le doit notamment à l’empattement particulièrement long de 2,78 m. Toutefois si le siège avant est réglé au plus bas, la place pour les pieds peut manquer avec un grand gabarit. A cela, Renault nous répond qu'une position si proche du plancher ne permettrait pas de voir la route. Une fois n’est pas coutume, la place du milieu s’avère moins inconfortable que d’habitude. Le voyage pourrait être ainsi bien moins pénible pour le (la) malheureux(-se) qui en héritera. Capacité du coffre: 545 l
Pour renforcer l’impression d’espace, Renault reconduit le toit vitrée Solarbay développé avec le concours de Saint-Gobain comme pour l’Espace. Celui-ci peut s’opacifier selon plusieurs scénarios, tout en conservant un bon confort thermique. S’il est plus lourd qu’un toit en tôle, il se montre plus léger qu’un système à velum électrique selon Renault. A noter également l’accoudoir central avec deux supports pour smartphones et un pour tablette.
Maintenant évoquons un peu la technique. Le Scenic E-Tech repose bien entendu sur la plateforme CMF-EV conçue pour l’Alliance. Les moteurs puissants de 220 ou 170 développent un couple maximum respectivement de 300 et 280 Nm. Il assure pour le plus puissant des deux, un 0 à 100 km/h en 8,4 secondes. Ils sont assemblés à la Mégafactory de Cléon en France et ne comporte aucune terre rare. La voiture emporte une batterie de 60 kWh (420 km WLTP) ou 87 kWh (610 km WLTP). La plus grosse sera couplée automatiquement au bloc le plus puissant et la petite au moins véloce.
En termes de technologie, Renault s’est appuyé sur 12 modules de 16 cellules chacun pour la 87 kWh et 24 pour la 60 kWh. Sa température de fonctionnement optimale est de 25 degrés avec un système de refroidissement par eau. Pour sa sécurité, un switch dans l’habitable permet aux pompiers de la déconnecter, alors qu’un orifice dédié peut recevoir leur lance pour la noyer en seulement 10 minutes. Un QR code à l’avant et l’arrière permet d’accéder aux détails de la structure de la voiture pour mieux guider leur intervention.
Pour la recharge, la puissance maxi de 150 kW devrait lui permettre de rester une demi-heure sur les bornes compatibles. D’ailleurs, pour ceux qui ne le savent pas, la filiale Mobilize devient aussi opérateur, avec des dizaines de stations qui verront le jour. Enfin, sachez qu’il n’y aura plus de cuir dans ce Scenic E-Tech mais aussi dans les autres Renault dès 2024. La voiture intègre 24% de matières recyclées et le sera à 90%. Cela s’inscrit dans son plan visant la neutralité carbone, en plus d’autres programmes réutilisant les chutes d’emboutissage etc.
Il s’appelle Scenic, mais n’a vraiment plus grand-chose à voir avec les monoplaces qui l’ont précédé. Il devient électrique bien sur, mais aussi d’une certaine façon plus conventionnel. Il vient satisfaire la clientèle qui manque de place dans la Mégane E-Tech et s’attaque à une concurrence qui sur le papier ne peut guère rivaliser avec son autonomie record. Il nous reste maintenant à connaitre ses tarifs, et bien entendu à l’essayer.
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